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Nécessité et faisabilité de la remigration : un sommet européen à Milan

Nécessité et faisabilité de la remigration : un sommet européen à Milan

À l’initiative de l’autrichien Martin Sellner et de nombreuses personnalités européennes, un sommet de la remigration se tiendra à Milan le 17 mai 2025. Jean-Yves Le Gallou y participera. À cette occasion, il a été sollicité pour un entretien par le Tidningen Framåt, un journal suédois qui se positionne comme indépendant et non aligné politiquement, avec pour slogan : « Pas à gauche, pas à droite, en avant ! » (Inte vänster, inte höger, Framåt !). Nos lecteurs trouveront ci-dessous la traduction française de l’interview de Jean-Yves Le Gallou, à prendre comme un éclairage sur le colloque à venir sur lequel nous reviendrons dans quelques jours.

Polémia.

La remigration : une nécessité

Tidningen Framåt : Comment définiriez-vous la « remigration » selon vos propres termes ?

Jean-Yves Le Gallou : La remigration est le retour dans leurs pays d’origine des immigrés non européens arrivés en Europe sans avoir su, pu ou voulu s’assimiler à la civilisation européenne dans ses diverses formes nationales. La remigration est une nécessité pour empêcher le Grand Remplacement des peuples européens par des populations d’Afrique, du Moyen-Orient ou d’Asie. Ce Grand Remplacement s’opère par un flux continu d’arrivées, des regroupements familiaux et un différentiel démographique favorisant les populations afro-musulmanes. L’histoire et l’expérience récente montrent que les sociétés multiculturelles sont intrinsèquement multiconflictuelles. Sans assimilation, les minorités ethniques et religieuses sont destinées à retourner dans leurs pays d’origine.

Pratiquement, la remigration implique l’arrêt de tous les flux migratoires et le retour progressif des étrangers présents sur les territoires européens, en commençant par les clandestins et les criminels, et en ne renouvelant pas les titres de séjour des étrangers résidant légalement. Pour les binationaux, des distinctions doivent être faites selon leur comportement : assimilation à la culture du pays d’accueil, non-assimilation mais respect de la culture de la nation hôte, ou hostilité manifeste.

Quel type d’avenir pensez-vous que la remigration pourrait créer pour les sociétés européennes ?

Un avenir plus paisible, car la présence de grandes populations immigrées crée des conflits culturels et de quartiers et entraîne une augmentation statistiquement documentée de l’insécurité. Un avenir plus respectueux de leur histoire et de leurs traditions, aujourd’hui menacées par des groupes revendicatifs imposant leurs coutumes, comme on le voit dans les grandes villes européennes comme Bruxelles, Paris, Londres ou Rotterdam, par exemple. Un avenir plus fraternel et une économie plus efficace, car de nombreuses études sociologiques montrent que la confiance s’établit plus facilement entre hommes et femmes partageant la même culture et les mêmes valeurs (Lazarsfeld et Merton, 1954 ; Putnam, 2000).

La remigration est-elle possible ?

Pensez-vous que la jeune génération d’aujourd’hui se reconnecte de manière significative avec les traditions et les valeurs européennes – et si oui, comment ?

Pendant longtemps, l’opinion publique a été bercée par une propagande officielle affirmant que les immigrés s’intégreraient ou même s’assimileraient. En 2015, la chancelière allemande Angela Merkel déclarait : « Nous y arriverons. » Aujourd’hui, la réalité est indéniable : très peu d’immigrés s’intègrent, et des enclaves étrangères se forment partout, déclenchant ce que les sociologues américains appellent le white flight – l’exode des populations européennes natives des quartiers à forte population immigrée. Cela vaut aussi pour les écoles et même le sport.

Face à une Europe fragmentée, une prise de conscience croît, notamment chez les jeunes, des facteurs ethniques, souvent due à une exposition directe à des réalités violentes (comme les gangs de grooming pakistanais en Angleterre ou les attaques violentes lors des fêtes de village en France). Cet éveil brutal conduit à dépasser la réaction pour aller vers la réflexion. Cela se traduit par un désir de redécouvrir l’identité culturelle, la langue, les traditions et les coutumes. En France, l’Institut Iliade, en Espagne, l’Institut Charles Quint, et en Italie, l’Institut Enéïde participent à ce mouvement de redécouverte des racines européennes et de leur transmission aux nouvelles générations. Loin des illusions assimilationnistes, les deux piliers de l’avenir sont la revitalisation des liens communautaires européens et la remigration.

Certains critiques soutiennent que les politiques de remigration risquent d’alimenter la polarisation ou de saper la cohésion démocratique. Comment répondez-vous à cette préoccupation ?

C’est précisément l’inverse : il est difficile de faire coexister différents peuples dans le même espace démocratique, précisément parce que la démocratie est le pouvoir du peuple. Il ne peut y avoir plusieurs peuples coexistant pacifiquement sur un même territoire sauf si l’ordre social est imposé par une dictature. D’ailleurs il est patent que l’Europe multiculturelle est de moins en moins une terre de libertés. Il est clair que l’absence de cohésion ethnoculturelle conduit à un manque de cohésion démocratique. L’identité est le fondement de la souveraineté. À ce sujet, voir le livre d’Henri Levavasseur, L’identité, socle de la cité : Réconcilier ethnos et polis, traduit en allemand sous le titre Identität: Das Fundament der Gemeinschaft (Jungeuropa-Verlag, 2022).

En tant que personne à l’avant-garde de ces mouvements depuis de nombreuses années, voyez-vous une nouvelle forme d’énergie dans le discours actuel sur la remigration – et si oui, qu’est-ce qui la distingue ?

La question de l’immigration en Europe a d’abord été soulevée par deux hommes d’Etat visionnaires : Enoch Powell dans son discours de Birmingham en 1968 et Jean-Marie Le Pen en France dans les années 1980. La réalité a rattrapé et dépassé leurs prédictions. En réponse, le concept de remigration a émergé dans les années 2010, notamment après la vague migratoire de 2015. Cela découle simplement de la prise de conscience que les Européens ne pouvaient pas continuer ainsi s’ils n’acceptaient pas leur disparition en tant que civilisation. L’alternative est claire : continuer ainsi et disparaître, ou mettre en œuvre une politique de réappropriation identitaire et donc de remigration. La remigration a été intégrée dans les programmes de grands partis comme l’AfD en Allemagne ou le FPÖ en Autriche. Elle est devenue un thème qui imprègne le débat public et sera au centre du « Sommet de la Remigration » à Milan le 17 mai.

Quelles alternatives ?

Vous décrivez la remigration comme la seule alternative à ce que vous percevez comme la disparition de l’Europe. Mais n’existe-t-il pas d’autres voies – comme une intégration renforcée, une éducation civique ou un renouveau démocratique – qui pourraient préserver l’identité européenne sans exclusion ?

Les autres voies que vous mentionnez – intégration renforcée, éducation civique – ont été mises en œuvre, notamment en France, depuis près de 50 ans sous des appellations comme « politique de la ville », « zones d’éducation prioritaire », « politiques de solidarité et de renouvellement urbain », et la construction massive de logements sociaux bénéficiant principalement aux immigrés. C’est un échec patent. Tout comme les politiques britanniques de discrimination positive ont échoué. La sagesse consiste à tirer les leçons de l’expérience. Pourquoi ce qui a échoué hier réussirait-il demain ?

Vous mentionnez que les minorités ethniques et religieuses sont « destinées à retourner » [dans leurs pays d’origine]. Que dites-vous aux individus et aux familles qui se sentent profondément attachés aux sociétés européennes et les considèrent comme leur foyer, même s’ils ne s’assimilent pas pleinement selon vos critères ?

Il faut changer de logique : passer d’un droit à l’immigration centré sur les désirs des individus étrangers à un droit de l’immigration qui prenne également – et principalement – en compte les intérêts de la communauté nationale. Concernant les individus et les familles installés de longue date, une distinction doit être faite, comme je l’ai déjà dit :
• ceux qui sont pleinement assimilés,
• ceux qui, sans être pleinement assimilés, respectent les lois, les coutumes et la culture du pays d’accueil,
• ceux qui, non contents de ne pas être assimilés, affichent également une attitude hostile. L’hostilité n’est pas une attitude acceptable.

Certains soutiennent que le discours sur la remigration est davantage motivé par la peur que par une vision constructive – peur du changement, de la différence ou de l’inconnu. Ou qu’il risque de faire écho à des récits racistes. Comment répondez-vous à cela ?

Ce qu’on appelle le « récit raciste » n’est rien d’autre qu’une technique de diabolisation visant à interdire la description de la réalité, notamment le rôle disproportionné joué par de trop nombreux représentants des minorités ethniques d’Afrique ou du monde arabo-musulman dans la criminalité, l’échec scolaire, le chômage ou la dépendance à l’aide sociale. En Europe, la forme de racisme la plus répandue n’est autre que le racisme anti-blanc. C’est le sujet d’un livre en France : Le racisme anti-blanc : L’enquête interdite.

Avez-vous une vision de ce qui rendrait un immigré véritablement bienvenu pour rester en Europe ? Inclurait-elle le partage de la langue, des valeurs culturelles, la participation à la communauté – ou autre chose ?

Si nous devions accueillir des migrants, il serait préférable qu’ils aient un fort potentiel et, bien sûr, qu’ils partagent la langue et les valeurs culturelles du pays d’accueil. Toutes les migrations n’ont pas les mêmes conséquences. Les migrations intra-européennes se sont, dans l’ensemble, bien assimilées. Quant aux migrations extra-européennes, certaines semblent statistiquement mieux s’en sortir que d’autres : on peut mentionner les Hindous en Grande-Bretagne ou les Indochinois en France.

En conclusion, je voudrais citer l’écrivain français Charles Péguy : « Il faut toujours dire ce que l’on voit ; surtout, il faut toujours, ce qui est plus difficile, voir ce que l’on voit. » Ouvrez les yeux !

Entretien avec Jean-Yves Le Gallou réalisé par Tidningen Framåt
09/05/2025

https://www.polemia.com/necessite-et-faisabilite-de-la-remigration-un-sommet-europeen-a-milan/

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