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Rachid Nekkaz : « J’envisage la Remigration positive comme une dynamique positive, négociée entre la France et l’ensemble des pays Africains concernés » [Interview]

Figure médiatique controversée, homme d’affaires, activiste politique et écrivain, Rachid Nekkaz incarne un parcours hors normes entre la France, l’Algérie et désormais les États-Unis. Après avoir renoncé à la nationalité française pour s’engager dans la vie politique algérienne, cet ancien étudiant de la Sorbonne, passé par les prisons des deux rives de la Méditerranée, continue de défendre une vision radicale de la liberté, du droit et de la souveraineté.

Dans cet entretien fleuve, il revient sans détour sur ses combats contre la corruption, son concept de « remigration positive », sa vision des relations franco-algériennes, ses prises de position iconoclastes sur la liberté religieuse — et répond aux accusations de provocation ou d’opportunisme. Une parole rare, engagée, qui tranche avec les discours convenus.

Breizh-info.com : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Rachid Nekkaz : J’ai 53 ans, né dans une cité en région parisienne de parents algériens. Après des études d’Histoire à la Sorbonne, j’ai entamé 3 activités parallèles : engagement politique en France puis en Algérie, activités entreprenariales et écriture de 6 essais dont un livre-entretien avec les 7 Chefs d’Etat du G7.

Breizh-info.com : Vous avez renoncé à la nationalité française pour embrasser une carrière politique en Algérie. Pourtant, vous vivez aujourd’hui aux États-Unis. Quel regard portez-vous sur la relation actuelle entre Paris et Alger ? S’agit-il d’une connivence entre régimes ou d’un bras de fer de façade ?

Rachid Nekkaz : En juillet 2013, j’ai en effet écrit au Président François Hollande pour être déchu de ma nationalité française pour deux raisons. Je considérai tout d’abord que le climat politique devenait délétère en France avec la multiplication des lois qui stigmatisaient les musulmans de France. D’autre part, 6 mois avant que mon papa ne meurt d’un cancer de la prostate, j’avais pris l’engagement auprès de lui d’essayer de faire quelque chose pour participer à la consolidation de la démocratie et de l’état de droit en Algérie.

C’est pour ces deux raisons que je me suis engagé corps et âme dans l’aventure algérienne dès mai 2013 en déclarant ma candidature pour l’élection présidentielle d’avril 2014. Ma popularité grandissante et inattendue m’a valu 4 passages en prison entre 2019 et 2023 et de multiples pathologies médicales. Je n’ai dû ma libération de prison qu’à la faveur de 3 grâces présidentielles du Chef de l’État Abdelmadjid Tebboune en janvier 2023 pour des raisons humanitaires. Quelques mois après ma sortie d’Algérie, j’ai été à nouveau incarcéré, cette fois-ci en France, à la prison de Fresnes entre octobre et décembre 2023, à cause d’un dossier judiciaire monté de toutes pièces par le Général Denis Favier, ancien directeur de la Gendarmerie nationale et actuelle Vice-Président du Groupe TOTALENERGIES.

Ce dernier a fait envoyer des convocations vichystes à 15 locataires d’un immeuble que je gérais dans le Val de Marne en les menaçant de poursuites judiciaires ou MILITAIRES s’ils ne les honoraient pas.
Après ma libération de prison, terni et ruiné par la justice française qui a saisi tous mes biens et bloqué tous mes comptes bancaires, je suis allé me soigner aux États-Unis, en Californie précisément, où vivent ma femme et mon fils.
Le regard que je porte sur les relations incestieuses entre Paris et Alger relèvent davantage de la psychanalyse que de l’analyse politique. Ces deux pays restent prisonniers de l’héritage douloureux de 132 années de colonisation, perçues par Alger comme une entreprise génocidaire et par Paris comme un apport civilisationnel. La présence massive et non désirée dans l’Hexagone d’une diaspora algérienne forte de 5 millions d’âmes empêche ces deux pays d’entretenir des rapports normaux et adultes. Je crois que la Remigration positive de cette diaspora vers l’Algérie conjuguée au retour de la souveraineté de l’Etat algérien sur ses richesses pétrolières et gazières, partiellement contrôlées par la multinationale française TOTALENERGIES, seraient de nature à apaiser ces relations schizophrènes entre la France et l’Algérie.

Quant à la crise médiatique et diplomatique actuelle entre les deux pays, il s’agit plus d’une pièce de théâtre à destination des opinions publiques intérieures que d’un divorce définitif entre les deux rives de la Méditerranée, condamnées à vivre ensemble par le diktat de la géographie maritime.

Breizh-info.com : La France a longtemps été accusée de soutenir, directement ou indirectement, un pouvoir autoritaire en Algérie. Pensez-vous qu’Emmanuel Macron continue cette tradition ? Qui tient qui : Alger ou Paris ?

Rachid Nekkaz : Tous les pays Occidentaux préfèrent négocier des contrats avec des Etats autoritaires et stables plutôt qu’avec des pouvoirs démocratiques, nécessairement soumis aux aléas de l’alternance au pouvoir des dirigeants politiques élus. La France n’échappe pas à cette règle.
En dépit de la jeunesse relative et de la modernité apparente du Président Macron, sa philosophie des relations internationales s’inscrit dans cette longue tradition française de soutien aux régimes autoritaires qui permet à l’État français et à ses entreprises de préserver leurs intérêts diplomatiques et économiques en Afrique et dans le monde arabe.

Breizh-info.com : Beaucoup d’observateurs estiment que l’Algérie instrumentalise la diaspora en France pour faire pression sur le gouvernement français. En tant que figure médiatique franco-algérienne, vous sentez-vous utilisé, récupéré, ou au contraire isolé par les deux États ?

Rachid Nekkaz : Il est très difficile de manipuler un homme de principe surtout s’il dispose d’une surface financière confortable comme cela fut mon cas jusqu’en 2021, avant l’entreprise de démolition orchestrée avec brio et efficacité par la justice française au moment même où j’étais incarcéré et vulnérable en Algérie. Aujourd’hui, je suis totalement ruiné et isolé par les deux États car je suis un électron libre qui ne traîne pas de casseroles suffisamment bruyantes susceptibles de permettre à l’Etat profond de ces deux pays de me contrôler, de me manipuler ou de me neutraliser par des moyens pacifiques et légaux. Ils ont pourtant essayé à tour de rôle mais – jusqu’à ce jour – leur stratégie a échoué car l’opinion publique algérienne connaît parfaitement ma probité et mon éthique politique très éloignées des compromissions financières et des jeux de corruption.

Breizh-info.com : Boualem Sansal, écrivain algérien francophone, a été arrêté, condamné et mis en prison par le régime d’Alger. Que vous inspire cette décision ? Est-ce une exception ou la règle dans le paysage culturel algérien actuel ?

Rachid Nekkaz : En Algérie, il n’y a pas de régime. Il y a depuis décembre 2019 un nouveau Président, Abdelmadjid Tebboune, secondé par un gouvernement dont la ligne politique est très différente de celle qui était en vogue sous l’ère Bouteflika entre 1999 et 2019.
La décision de juger et de condamner à 5 ans de prison cet auteur algéro-français, ancien directeur central au Ministère de l’industrie à Alger jusqu’en 1999 et qui a remis en question publiquement l’intégrité territoriale de l’Algérie, correspond parfaitement à la  » tolérance zéro  » revendiquée et assumée par les autorités algériennes. J’ai moi-même été condamné à 6 ans et demi en Algérie puis à 18 mois de prison ferme en France pour des motifs tout aussi douteux. Quand on est un personnage public, et qu’on tient des propos borderline ou qu’on remet en question des intérêts énergétiques, il faut s’attendre à ce que la justice soit convoquée pour vous neutraliser. Il n’y a pas à s’en étonner. C’est une règle universelle.

L’Histoire est jonchée de cadavres ou de détention d’écrivains célèbres. Voltaire a été mis en prison au 18ème siecle. Plus près de nous, Céline, Lucien Rebatet et Charles Maurras aussi en 1945. Quant à Robert Brassillac, il a même été fusillé le 6 février 1945 dans le pays des Lumières.

Ce phénomène se produit dans tous les pays du monde. Ce n’est pas spécifique à l’Algérie, ni à la France.

Breizh-info.com : Le traitement réservé à Sansal révèle-t-il une crispation identitaire en Algérie ? Est-ce le signe d’une fermeture nationaliste ou d’un raidissement religieux ?

Rachid Nekkaz : Le conflit entre le Maroc, pays voisin de l’Algérie, musulman sunnite comme elle, n’est pas religieux. Il est essentiellement politique lié à une bataille de leadership régional. Dans sa quête de domination en Afrique du Nord, le Maroc développe depuis quelques années un discours de plus en plus expansionniste à la faveur du soutien de plusieurs pays comme les États-Unis, Israël, l’Allemagne, l’Espagne et la France à son plan d’autonomie au Sahara occidental dont il occupe militairement et humainement 80% du territoire depuis novembre 1975 après le retrait des troupes espagnoles. Récemment, des personnalités politiques, intellectuelles et médiatiques marocaines ont même été jusqu’à revendiquer la partie ouest de l’Algérie. Boualem Sansal a apporté sa caution intellectuelle aux revendications territoriales marocaines en déclarant sur un média français que toute la partie ouest de l’Algérie était historiquement marocaine.

Pour l’Algérie, cette déclaration publique est du même niveau que le soutien de Robert Brasillach au régime fasciste allemand pendant l’Occupation. C’est de la haute trahison. Brasillach a été fusillé après le refus de grâce du Général de Gaulle. Sansal est pris en charge dans la section pénitentiaire de l’hôpital Mustapha Bacha à Alger où il bénéfice d’un traitement VIP avec la visite quotidienne de sa famille et de ses avocats (hors week-end). À titre de comparaison, lorsque j’étais en prison avec les détenus de droit commun, je n’avais droit à la visite de ma famille que 20 minutes tous les 14 jours. Un peu de relativité ne fait pas de mal…

Breizh-info.com : Vous avez récemment proposé une politique de « remigration positive ». Pouvez-vous nous expliquer ce concept dans les détails ? En quoi se différencie-t-il des projets défendus par certains mouvements identitaires français ?

Rachid Nekkaz : Ma conception de la Remigration positive est différente de celle qui est défendue par les mouvements identitaires français à la fois dans son esprit et dans sa mise en œuvre.
Les identitaires la présentent comme un projet négatif et unilatéral de rupture, de rejet, d’exclusion et d’expulsion destinée à nettoyer l’Hexagone de toute présence humaine qui ne serait pas européenne et chrétienne.

Pour ma part, c’est différent. J’envisage la Remigration positive comme une dynamique positive, négociée entre la France et l’ensemble des pays Africains concernés, pour encourager le départ volontaire et le rapatriement dans un délai de 10 à 20 ans de l’ensemble des Nord-africains et Noirs-Africains sur leur continent d’origine afin qu’ils puissent contribuer d’une part à la consolidation de l’état de droit et de la démocratie et d’autre part part à développer les économies sinistrées de leurs pays d’origine qui souffrent de l’exode annuel aussi bien de la moitié de leurs élites que des plus courageux d’entre eux vers l’Occident en général et vers la France en particulier où ils sont non-désirés, stigmatisés, discriminés et rejetés.

Breizh-info.com : Faut-il comprendre que, selon vous, les Franco-Algériens n’ont pas d’avenir en France ? Que dites-vous à ceux qui considèrent qu’ils y sont chez eux, de droit et de fait ? Comprenez vous les Français qui ne veulent pas voir une forme de colonisation à l’envers en France ?

De la même façon que l’Histoire nous a appris que les pieds-noirs n’ont pas eu d’avenir en Algérie, je suis convaincu que les Franco-Algériens n’ont pas de perspectives d’avenir dans l’Hexagone non plus.
Nous avons constaté ce même phénomène d’exclusion identitaire en Espagne avec la Reconquista qui s’est accompagnée – malgré 781années de présence islamo-judaïque continue – de l’expulsion des 300 000 Juifs en 1492 suivie de celle des 400 000 musulmans Arabo-Berbères en 1609. La France, et plus largement l’Europe, n’échappera pas à ce phénomène migratoire boomerang car le vieux Continent est arrivé à saturation en termes d’acceptation de l’altérité non-chrétienne.
Ceux qui se croient chez eux de jure et de facto s’illusionnent superbement. Leur réveil sera d’autant plus douloureux à l’instar des 76 000 Juifs français qui – du jour au lendemain – ont été dé-naturalisés et envoyés dans les chambres à gaz par un simple décret du Maréchal Pétain à partir des lois anti-juives d’octobre 1940.

Les Français, dont une partie importante est d’origine étrangère, ont décidé de faire des musulmans, et en particulier des Algériens, les bouc-émissaires de leur mal-être social, économique et spirituel. C’est un fait psychologique, sociologique et politique qui se confirme d’élection en élection. La démocratie leur donne le droit d’intégrer ou de rejeter celles et ceux qu’ils considèrent à tort ou à raison comme des éléments susceptibles de remettre en question leur identité française. La tendance actuelle profonde est à l’exclusion. Les musulmans doivent en être conscients et prendre leurs dispositions pour préparer au mieux le retour dans leurs pays d’origines pour éviter qu’un jour ils n’aient plus le choix de faire autrement.

Breizh-info.com : Vous appelez à un retour au pays, mais l’Algérie elle-même ne semble pas en mesure d’offrir à sa jeunesse un avenir. Le veut-elle seulement ? Comment expliquez-vous que la France se mette à ce point à genou devant ce pays ?

Rachid Nekkaz : L’État algérien est une personne morale. Quant à moi, je suis une personne physique. Ce n’est pas la même chose. Mon rôle, en ma qualité de citoyen engagé et responsable, est de sensibiliser à la fois les Algériens de la diaspora et les décideurs à Alger que ce phénomène de Remigration positive est inéluctable. Quand j’en ai parlé pour la première fois dans mon livre  » Mon combat contre la dictature algérienne  » paru en mars 2022, de nombreux observateurs pensaient que ma vision était irréelle. Entre-temps, les mentalités ont évolué et des milliers d’Algériens ont depuis franchi le pas ou sont en passe de le faire, notamment des entrepreneurs et des commerçants. L’Histoire me donnera raison.
Le gouvernement algérien a aussi beaucoup évolué depuis 2024. Le Président algérien s’adresse de plus en plus à ses compatriotes de l’étranger pour les encourager à s’investir davantage dans leur pays d’origine aussi bien sur plan économique que social.
Quant à la perception selon laquelle la France se mettrait à genou devant l’Algérie, je pense que c’est une vue de l’esprit. C’est plutôt l’inverse. J’en veux pour preuve les pressions juridiques, médiatiques et politiques considérables exercées par le groupe TOTALENERGIES pour obtenir le renouvellement des contrats de gaz et de pétrole sur deux sites gazier et pétrolier pendant 25 nouvelles années à TFT et à Hassi Berkine, situés dans le désert. Concrètement, la France bénéficiera gratuitement du gaz et du pétrole sur ces deux gisements sahariens pendant un quart de siècle. Cela représente un manque à gagner pour l’Algérie de 93 milliards de $ sur 25 ans. Cette manne financière est indispensable pour préparer les infrastructures routières, ferroviaires, hospitalières, éducatives, culturelles et économiques nécessaires à l’accueil des 5 millions d’Algériens.
Voyez-vous, on est très loin de la pièce de théâtre médiatique, politique et diplomatique autour de la question des OQTF qui a fait les choux gras de la presse depuis novembre 2024. Cette campagne médiatique nauséabonde avait simplement vocation à masquer aux yeux des opinions publiques respectives la véritable domination énergétique exercée par Paris sur Alger.

Breizh-info.com : Vous vous présentez comme un « Voltaire du niqab », tout en étant personnellement opposé au voile intégral. Comment articulez-vous ce combat entre libertarisme militant et convictions personnelles ?

Rachid Nekkaz : Je suis historien de formation à la Sorbonne et passionné de philosophie. Voltaire m’a appris qu’on pouvait défendre la liberté religieuse des protestants sans pour autant être protestant. C’est dans cet esprit qu’il a défendu l’honneur de Jean Calas, victime du totalitarisme catholique consécutif â la révocation de l’édit de Nantes en 1685. C’est précisément cet esprit voltairien qui m’a animé lorsque j’ai créé en 2010 avec Cécile, mon épouse américaine, un fonds d’un million d’euros afin de payer toutes les amendes des femmes qui portaient librement le niqab dans la rue dans huit pays européens. Nous sommes tous les deux opposés à titre personnel au port du niqab car il est impossible de s’intégrer à la société européenne avec un marqueur vestimentaire aussi clivant. Mais nous défendons ensemble la liberté vestimentaire de porter ou de ne pas porter l’habit de notre choix.
C’est donc arc-boutés à cette cohérence philosophique que nous avons utilisé par ailleurs ce fonds le 8 mars 2018 pour faire libérer de prison 29 jeunes femmes iraniennes dont le seul crime avait été de jeter leur voile dans l’espace public à Téhéran.

Breizh-info.com : Vous avez été condamné en France pour corruption électorale, en Algérie pour trouble à l’ordre public, et qualifié de provocateur professionnel par certains médias. Vous sentez-vous persécuté, incompris ou libre ?

Rachid Nekkaz : Je ne suis pas un provocateur. Je suis plutôt un activitste politique engagé depuis 35 ans dans la défense des plus vulnérables dans différents endroits dans le monde aussi bien en Europe (France, Belgique, Suisse, Hollande, Allemagne, Danemark, Bulgarie, Italie), en Afrique (Algérie, Nigéria, Soudan, Sénégal) qu’en Asie, notamment en Iran, en Chine (Tibétains et Ouïghours) et en Birmanie (Rohingas).
Ma condamnation en France est liée à un parrainage présidentiel que j’ai acheté publiquement au profit de Marie Lepen afin qu’elle puisse se présenter à l’élection de 2012. Au travers de cette action symbolique, mon objectif était de prôner le remplacement du système corruptible du parrainage des 500 élus par un parrainage républicain de 100 000 citoyens qui me semblait plus démocratique. Et en effet, j’ai apporté la preuve visuelle – au travers d’une vidéo que j’ai rendue publique – qu’avec 650 euros seulement on pouvait acheter un parrainage d’un maire. A cause de ce crime de lèse-cobstitution, l’ancien Président du Conseil Constitutionnel, Jean-Louis Debré, a porté plainte contre moi et – comme Voltaire en son temps – j’ai fini au cachot de Fresnes pendant une semaine pour avoir osé révéler au grand public la corruptibilité des maires de France et la fragilité de l’édifice constitutionnel.
En Algérie, c’était différent. Mes 4 incarcérations en Algérie entre 2019 et 2023 étaient directement liées à mon combat contre la corruption des élites dirigeantes qui se sont partagées, avec les multinationales étrangères, une partie des ressources énergétiques du pays sous l’ère de l’ancien Président Bouteflika. Droit dans mes bottes, j’avais en effet organisé 157 manifestations anti-corruption dans le monde entier pour dénoncer les biens mal acquis et les contrats gaziers et pétroliers douteux.
Paradoxalement, je ne me sens, ni persécuté, ni incompris. Je considère que je fais un usage iconoclaste d’une liberté philosophique et politique d’un autre temps.

Breizh-info.com : À ceux qui vous accusent d’opportunisme, de populisme ou de manipulation médiatique, que répondez-vous ?

Rachid Nekkaz : Ce serait plutôt l’inverse. Je fais l’objet d’un boycott médiatique total en France et en Algérie, sauf lorsque les medias de ces deux pays tentent de me décrédibiliser. J’en veux pour preuve que votre site internet est le seul à avoir rédigé un article après la publication de mon 6ème livre sur la dictature Bouteflika paru aux éditions Max Milo en mars 2022. Avant cela, ma dernière campagne présidentielle de 2019 en Algérie a été médiatisée exclusivement sur ma page Facebook et ma chaine youtube. Au risque de vous surprendre, je suis le seul candidat aux élections présidentielles algériennes qui publie des livres. En quoi serais-je populiste ou opportuniste ? Mes détracteurs m’en veulent car je suis devenu très populaire en Algérie et que je suis déterminé à honorer jusqu’au bout la promesse que j’ai faite à mon défunt papa même si elle m’a coûté depuis 12 ans, 5 détentions en France et Algérie, m’a rendu malade, m’a éloigné de ma famille pendant 4 ans et m’a causé une ruine financière totale.

Breizh-info.com : le mot de la fin pour nos lecteurs, attachés avant tout à la liberté d’expression et d’opinion, de moins en moins tolérée en France (Sansal en Algérie ne peut faire oublier les dissidents condamnés ici même pour des écrits, des vidéos, des propos jugés non conformes, politiquement, historiquement, sociétalement…) ?

Rachid Nekkaz : Malgré les différentes épreuves que j’ai subies, je reste plus que jamais convaincu par la justesse de la maxime shakespearienne :  » Là où il y a une volonté, il y a un chemin « . Merci.

propos recueillis par YV

Crédit photo : DR
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