Mes chères impertinentes, chers impertinents,
SFR devrait être placé en procédure de sauvegarde accélérée début juin en raison d’une dette de 15 milliards d’euros. Son propriétaire, Patrick Drahi, envisage de le vendre. Bouygues, Free et Orange seraient intéressés. Le réseau fibre devrait être cédé séparément afin de maximiser les revenus liés à la vente.
Cela fait des années que je chronique la mort annoncée du groupe Altice fondé par Patrick Drahi à grand renfort de dettes, de dettes, et encore de dettes auxquelles vous pouvez rajouter une énorme dose de crédits et pleins d’emprunts bancaires… 60 milliards d’euros en gros.
En face, des actifs qui n’ont jamais gagné d’argent.
Et toujours plus de crédits bancaires.
J’en parlais dans un article comme celui-ci mais en cherchant dans le site insolentiae tous les articles portant la mention « Drahi » vous aurez de quoi occuper vos longues soirées pluvieuses lors des sécheresse asymptomatiques.
Une procédure de sauvegarde c’est quoi ?
Comme nous l’explique très bien le site LégalStart (source ici), la procédure de sauvegarde est la procédure qui intervient le plus tôt puisqu’elle ne peut être ouverte que si l’entreprise n’est pas encore en état de cessation des paiements. Les difficultés financières commencent à se faire ressentir, mais l’entreprise est toujours en capacité de payer ses fournisseurs et ses créanciers fiscaux et sociaux. Un plan de sauvegarde peut être mis en place pour améliorer la situation et assurer la pérennité de l’entreprise.
Les conséquences d’une procédure de sauvegarde
L’ouverture d’une procédure de sauvegarde entraîne plusieurs conséquences.
Tout d’abord, elle entraîne l’arrêt des poursuites individuelles à l’encontre de l’entreprise. En effet, les créanciers ne peuvent plus poursuivre chacun de leur côté l’entreprise en cas d’impayés. Ils doivent impérativement déclarer leurs créances dans un délai de 2 mois suivants l’ouverture de la procédure.
D’autre part, l’entreprise a l’interdiction de payer les créances nées avant le jugement d’ouverture. Il y a donc un gel des créances au moment du jugement d’ouverture de la procédure. Le montant des créances échues ou à échoir au moment de l’ouverture de la procédure doit faire l’objet d’une déclaration de créances par le créancier.
Pour les créances nées postérieurement au jugement d’ouverture, elles sont payées à leur échéance normale dès lors qu’il s’agit de :
1/ créances nécessaires au déroulement de la procédure ou de la période d’observation ;
2/ contrepartie d’une prestation fournie à l’entreprise en difficulté pendant cette période ;
3/ créances alimentaires.
Par ailleurs, les contrats commerciaux se poursuivent normalement à la suite de l’ouverture de la procédure de sauvegarde. Les fournisseurs et les prestataires de l’entreprise ne peuvent pas mettre fin à leurs contrats au motif de l’ouverture d’une procédure de sauvegarde. Seul l’administrateur judiciaire peut prendre cette décision s’il estime que le contrat représente une charge trop importante pour l’entreprise, alors qu’il n’est pas nécessaire à l’activité.
Drahi va utiliser les possibilités ouvertes par la sauvegarde pour tenter de vendre SFR au meilleur prix et mettre le couteau sous la gorge des créanciers qui vont voir toutes leurs créances gelées…
En face, d’éventuels repreneurs, à savoir les concurrents de SFR, Bouygues, Orange et… Free, mais aussi l’autorité de la concurrence qui voulait faire baisser les prix avec un 4ème opérateur.
D’un point de vue de alytique, je ne suis pas franchement certain que les concurrents aient intérêts à faire une offre concernant SFR et la reprise de ses 15 milliards d’euros de dettes.
SFR perd des clients depuis des années avec une absence totale de dynamique commerciale. C’est un couteau qui tombe. Racheter des contrats et des abonnés pourquoi pas, mais certainement pas avec les dettes.
SFR c’est un peu plus de 19 millions d’abonnés et 15 milliards d’euros de dettes. Si vous divisez 15 milliards par 19 millions pour une estimation à la « grosse » cela donne en gros 798 euros par abonné… des abonnés mobile qui payent de moins en moins notamment si vous faites comme moi et vous prenez du SFR via Réglo Mobile à 4.50 euros le forfait mensuel ! Ce qui nous fait en chiffre d’affaire du 54 euros… et 789 euros divisé par 54 euros = 14.6 années avant de rembourser l’achat d’un abonné.
Je force le trait, mais les négociations et les valorisations vont être passionnantes à scruter.
La chute de la maison Drahi peut faire trembler les banques françaises. Je vous ttiendrai ien évidemment au courant.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
Préparez-vous !
Charles SANNAT
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