Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Civilisation catholique et esprit latin

You are currently viewing Combat royaliste 80

Combat royaliste 80

Par Philippe Germain

La fièvre planétaire est marquée par le brutal retour DU Politique dans quatre zones géopolitiques : l’Ukraine, le Moyen-Orient, l’Antarctique et l’Indopacifique où l’impérialisme chinois fait peser le risque de perte d’intégrité territoriale de la France. Pour contrer ce risque, l’école d’Action française offre de solides connaissances, ordonnables dans une ligne politique nationaliste. Celle de « l’atout géopolitique d’Outre-mer », éveillant les métropolitains à ce qui reste de grandeur de la France. Ensuite, « l’eurocriticisme » évitant d’espérer dans la fausse bonne solution d’un rassemblement des patriotes au parlement européen. Dans la conclusion de son ouvrage de référence, Comment dissoudre la France dans l’Europe, Axel Tisserand renvoie vers une autre connaissance. Celle de « l’union latine », formalisée par Charles Maurras en 1952 dans Le soliloque du prisonnier. Celle de la rencontre d’une civilisation catholique idéalement et moralement organisée et d’un esprit latin, autour de la cause de « l’archie », la cause de l’ordre.

Maurras s’inspirait du félibre Frédéric Mistral, du romaniste Jean Moréas et de l’agnostique Auguste Comte. L’« union latine » ne fut pas une lubie de Maurras d’après 1945, pour faire pièce à la construction de l’Europe technocratique. Il portait ce projet depuis 1922, dans son texte « Les forces latines » face au clan eurocrate d’Aristide Briand promouvant une Société des Nations censée mettre la guerre hors-la-loi. Puis 1925 avec son puissant texte « Latinité ». En 1938, lors de sa visite au général Franco, il la considérait plus que jamais comme sa grande affaire. Durant quatre années d’occupation, il l’opposa à l’« abominable utopie d’une Europe confédérée sous la direction de l’Allemagne », prônée « dans la presse pronazie de Paris », traitant d’ailleurs Maurras d’incurable latin. Cette connaissance de nature civilisationnelle, publiée en 1952, retrouve son actualité en 2025 pour libérer une jeunesse identitaire polluée par l’incapacitant mythe des « 5000 ans de civilisation européenne », ayant unis les peuples par leurs légendes. Une européanité mythique qui serait en devenir.

Civilisationnelle car Maurras présentait « union latine » comme la première étape d’une entente des nations pour l’unité du genre humain. On s’y réunira de proche en proche, du côté où les différences seront les moindres et les similitudes les plus accentuées. Cette réunion prendrait la forme d’un pacte de peuples où la Renaissance a réussi, ou la Réforme a échoué. Le noyau dur serait les nations France, Italie, Espagne et Portugal qui ont plus de façons de penser, de sentir, de concevoir communes avec le Chili ou le Mexique qu’avec le Danemark ou la Finlande. Civilisationnelle car « Rome nous a légué, avec sa logique et sa morale, l’idée de domination civilisatrice », que Pierre Debray nomma en 1962 « l’effort civilisateur » dans La cathédrale effondrée, en présentant le texte d’Henri Massis « Les valeurs spirituelles de la civilisation et la crise de l’Europe ». Maurras juge que « les grandes lignes d’un humanisme occidental pourraient revivre » comme « communauté civilisatrice, latine ou helléno-latine ». L’alliance des Latins peut se faire mais elle « devra d’abord avoir recours à ce qui nous caractérise tous presque sans exception : la catholicité. Il ne s’agit pas ici uniquement de dogmes religieux. Vous connaissez ma position sur ce point : il s’agit des hauts principes d’ordre, d’autorité, d’administration, intérieure et extérieure, d’affinités dans la manière de sentir, dans la vie sociale, héritées de l’Antiquité classique et dont l’Église romaine s’est faite l’unique et incomparable gardienne. Il s’agit de mœurs, de façons d’être et de juger. Le ciment catholique peut seul nous unir ».

Ce projet civilisationnel implique de placer la « Nation d’abord ». Et après la nation, les alliances pour lesquelles la France doit disposer d’une solide vision diplomatique. D’où l’intérêt de celle qu’offre l’arsenal intellectuel maurrassien depuis 1905, parfois appliquée par le président Charles De Gaulle.

Retrouvez les rubriques du Combat royaliste,en cliquant sur ces liens : Synthèse empirique de nos constatsL’école d’action française comme force de propositionsAtout géopolitique et eurocriticisme

https://www.actionfrancaise.net/2025/07/01/combat-royaliste-80/

Écrire un commentaire

Optionnel