(Chronique à lire dans Causeur de juillet-août)
Une chamaillerie, a expliqué Emmanuel Macron pour dédramatiser l’affront de son épouse repoussant brutalement, des deux mains, le visage interloqué du président. Mais cette intimité volée, filmée le 25 mai au Vietnam à la descente d’avion du couple, a été vue pour ce qu’elle montrait : un mari giflé. Or ce geste d’exaspération est venu rejoindre, chez les Français excédés, un semblable sentiment de rejet à l’encontre d’un chef de l’Etat à l’âme sèche. La colère a gagné les oubliés du système, confisqué par une caste hautaine et inopérante. Les dirigeants ont raison de s’inquiéter des irritations populaires. « Je suis en colère, comme beaucoup de Français », a déclaré Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, en réaction aux violences urbaines ayant salué, en mimant des intifadas, la victoire du PSG en Ligue des Champions le 31 mai. Mais qu’attend-il pour fuir ce centrisme bavard et impuissant ? Macron immobilise la France.
Même Amélie de Montchalin, chargée des comptes publics, l’a admis (RTL,10 juin) en regard des finances publiques : « Oui il y a un risque pour la France de mise sous tutelle du FMI ». Cette perte de contrôle de l’Etat se décline dans tous les domaines. A peine le président venait-il de déclarer, après les émeutes d’après-match : « Nous poursuivrons, nous punirons, nous serons implacables », les juges rendaient majoritairement des jugements modérés. Son procès contre ceux qui « préfèrent brainwasher (laver le cerveau) sur l’invasion du pays et les derniers faits divers » a envenimé la révolte des victimes des barbares, ces loups introduits par la société ouverte. Les diversions du chef de l’Etat pour alarmer sur le populisme, le climat ou les océans dévoilent son indifférence à protéger les enracinés d’une immigration démente.
L’insurrection est dans l’air. L’échec des Gilets jaunes n’a pas éteint le feu dans la classe moyenne abandonnée. La mobilisation des Gueux par Alexandre Jardin confirme la rébellion de la société civile. Grâce à son mouvement, l’écrivain a déjà incité les députés à abroger, le 28 mai puis le 17 juin, les ZFE (zones à faibles émissions). Son combat contre la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), qui veut faire payer aux usagers les 300 milliards d’investissements dans des énergies renouvelables jugées inutiles, fédère les marins-pêcheurs et les agriculteurs. Le mot d’ordre « C’est Nicolas qui paie » est repris par les trentenaires assommés par le fisc. Les succès d’audience d’une personnalité rebelle comme Philippe de Villiers, qui crève l’écran sur CNews chaque vendredi dans son incarnation de l’esprit français, témoignent de l’épuisement du mondialiste déraciné. « Macron doit partir », a dit Villiers le 13 juin. D’autres le martèlent sur les réseaux sociaux. Le temps presse.
Le théâtre politique tourne à vide. « L’Assemblée s’agite comme une mouche dans un bocal » (député Harold Huwart). La machine législative produit des lois inutiles ou inapplicables. Le chef de l’Etat multiplie des amas de mots sans lendemain. Selon un sondage Cevipof (L’Opinion, 6 juin), 73% des Français voudraient « un vrai chef ». Quand Israël a choisi, le 13 juin, d’attaquer les sites nucléaires des mollahs iraniens, Benyamin Netanyahou n’a pas prévenu Macron. Le président français, ombre tremblante, ne comprend pas qu’un peuple qui ne veut pas mourir puisse se défendre de ses ennemis. Donald Trump a dit vrai, le 17 juin, avant de lancer en appui d’Israël ses bombardiers B-2 sur Fordo, Natanz et Ispahan : « Emmanuel se trompe toujours ».
Votre serviteur va prendre ses quartiers d’été, mais le blog reste évidemment ouvert à tous.
Mes interventions de mardi matin sur Ligne Droite et CNews (14h-16h). Mon intervention sur Causons ! le podcast de causeur (enregistré mercredi 2 juillet)