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REPORTAGE – Quand des légionnaires deviennent Français : « une grande fierté »

Trois légionnaires au Sénat pour la naturalisation de leurs camarades - Photo Jean Bexon
Trois légionnaires au Sénat pour la naturalisation de leurs camarades - Photo Jean Bexon
Le défilé du 14 Juillet constitue traditionnellement le sommet de la communication militaire, mais une cérémonie plus discrète se tenait la veille. Ce dimanche 13 juillet, nous avons assisté à la remise de décorations et de décrets de naturalisation des légionnaires.

Trois parachutistes du 2e régiment étranger de parachutistes (2e REP) sont ainsi devenus Français, non par le sang reçu mais pour avoir risqué leur vie pour le pays. Ils se sont vu remettre leur décret de naturalisation par le président du Sénat Gérard Larcher.

Coiffé du képi noir, le sergent Tiago, Brésilien d'origine, va dans quelques minutes devenir officiellement français. À notre micro, celui-ci ne cache pas sa fierté : « Cela ne tombe pas du ciel, on doit d’abord remplir un contrat de cinq ans puis resigner pour trois ans, sans avoir de dossier disciplinaire. » Le parachutiste a passé la portière une bonne cinquantaine de fois en exercice.
Avant de rejoindre le régiment qui a sauté sur Kolwezi, Tiago était militaire au Brésil. « Je ne parlais pas français, je suis arrivé à Lisbonne, puis à Paris au fort de Nogent », précise le sous-officier. Une fois l’emblématique porte du fort de recrutement passée, le candidat est dépossédé de tous ses biens et subit une batterie de tests avant de rejoindre Aubagne, puis la « ferme » de Castelnaudary. « La France m’a donné ma deuxième chance. Pendant un mois, j’ai appris la langue tout en étant formé comme légionnaire », témoigne-t-il, avant de préciser : « Ce sont ces quatre semaines d’instruction qu’on appelle la ferme. »

Trois légionnaires du @2REPOfficiel (@LegionEtrangere) se voient remettre leur décret de naturalisation. Ces étrangers deviennent Français non pas «par le sang reçu mais par le sang versé».
@jean_bexon pic.twitter.com/eV9AYFAJAW

— Jean Bexon (@jean_bexon) July 13, 2025

« Devenir Français me rend très heureux »

En 2019, Tiago effectue la mission Voie sacrée sous le rude soleil du Sahel. Il doit assurer avec son groupe l’escorte d’un convoi logistique qui sillonne l’Afrique de l’Ouest alors en proie à différents groupes terroristes. Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Niger, Mali, les pays défilent autant que les dangers. « C’est une fierté d’avoir participé à l’opération Barkhane », nous explique le sergent. Pour lui, « devenir Français me rend très heureux, la France m’a accueilli et m’a tout donné, c’est une grande fierté, je ferai tout pour ce pays ».

« On fait en sorte de montrer que nous méritons d’être Français. Nous défendons la France, les couleurs de la Légion, et le bleu blanc rouge. » pic.twitter.com/HXUavsVA4I

— Boulevard Voltaire (@BVoltaire) July 13, 2025

Même son de cloche chez Ivan, Biélorusse servant à titre étranger dans notre armée, avec qui nous échangeons entre deux exercices d’ordre serré. « J’adore la France, j’adore ce pays. C’est dans le cœur », nous confie ce Slave.

« J’ai rejoint la Légion étrangère pour chercher un deuxième départ. J’ai trouvé une deuxième famille dans mon régiment » explique cet adjudant-chef du 2ème Régiment étranger parachutiste au micro de @jean_bexon. Il se prépare à défiler le 14 juillet. pic.twitter.com/gMPzXFT0iQ

— Boulevard Voltaire (@BVoltaire) July 13, 2025

Des propos qui touchent Marie-Laure Buisson, ancienne avocate d'affaires, aujourd'hui légionnaire de 1re classe d'honneur, colonelle de la réserve citoyenne de l'armée de l'air et marraine du 4e régiment étranger. « Ils méritent la nationalité bien plus que d’autres », considère-t-elle, avant de nous expliquer son rôle singulier : « Je suis une présence féminine auprès de qui ils peuvent plus facilement se confier qu'à un chef de corps ou à un chef de section. » Cette femme qui connaît bien les képis blancs conclut : « La France est encore plus belle avec eux. »

Jean Bexon

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