50 jours pour en finir avec la guerre ? Quelle fumisterie !
Je fais partie des naïfs qui ont cru que Trump était un type solide, fiable et de parole, qui allait mettre un terme à la politique agressive de Biden et des faucons américains, lesquels ont tout fait depuis 1990 pour poursuivre la guerre froide et interdire tout rapprochement entre Moscou et l’UE.
Boris Karpov avait raison. Trump, Biden, Obama, Clinton, tout ça est à mettre dans le même sac dès qu’il s’agit de gérer le dossier russe, ou plutôt antirusse. Car depuis 1945, rien n’a changé dans la mentalité américaine à l’égard de l’Ours russe, rival et ennemi de toujours. En réarmant l’Ukraine, Trump, loin d’œuvrer à la paix si souvent promise, ne fait qu’attiser le conflit ukrainien.
Il était inutile de gémir sur les millions de victimes, de veuves et d’orphelins, pour finalement poursuivre la politique suicidaire de Biden en menaçant Moscou des pires sanctions. Il est clair que Trump est un amateur en géopolitique, un rigolo qui ne sait pas du tout comment traiter le problème face au rusé dur à cuire du Kremlin. Son tango permanent devient grotesque, d’autant plus que l’Amérique affiche un retard technologique affligeant en armements du futur. Ses 11 porte-avions devraient naviguer en zone sûre et sécurisée car quelques missiles hypersoniques pourraient bien les transformer en fers à repasser. Inutile de jouer les gros bras. Les PA sont des cibles flottantes à espérance de vie limitée en cas de conflit majeur avec la Russie.
En fait, Trump 2 est le contre-modèle de Trump 1. Le patriote pourfendeur de l’Etat profond, du wokisme et de la mouvance LGBT conquérante s’est transformé en girouette insaisissable disant tout et son contraire. Ses assauts contre le Canada, le Groenland ou le canal de Panama, ainsi que sa guerre commerciale démentielle relèvent de la psychiatrie. Il traite Poutine de fou mais il n’a plus tous ses esprits.
À se demander s’il n’a pas perdu la boule après quatre années de persécution judiciaire. Tout le monde est dans son collimateur, Moscou, Pékin, les 3/4 de la planète et même ses « alliés » européens, traités comme comme des loufiats à sa botte.
À quoi rime cet ultimatum de 50 jours adressé à Moscou ?
https://www.tf1info.fr/international/interview-donald-trump-lance-un-ultimatum-a-la-russie-il-a-ete-humilie-par-vladimir-poutine-2383066.html
Armer l’Ukraine ? C’est prolonger l’hécatombe. Rappelons que selon le patron de l’Otan, la Russie produit en trois ou quatre mois davantage d’armements que toute l’Alliance réunie sur un an.
Et Poutine n’a jamais mobilisé massivement, jugeant que les 30 à 40 000 engagés volontaires chaque mois lui suffisaient. Ce qui n’est pas le cas de l’Ukraine qui envisage le recrutement de volontaires féminines.
En fait, Trump qui ne fonctionne que par l’appât du gain veut réarmer l’Ukraine en présentant la facture à l’Europe. C’est un très beau calcul. Non seulement le lobby de l’armement US exulte, mais Trump affaiblit un peu plus le rival économique européen, déjà bien sonné financièrement par cette guerre sans fin, qui dépasse déjà les 40 mois.
L’UE court à la faillite pour une guerre qui n’est pas la sienne, tandis que les Etats-Unis engrangent les dollars du gaz de schiste et des armes fournis à l’Europe. Une guerre en or pour Washington.
Quant aux menaces de sanctions annoncées par Trump, elles ne verront jamais le jour. Ce ne sont que paroles en l’air, des sanctions délirantes nées dans le cerveau de quelques russophobes intégristes, incapables d’envisager la paix avec la Russie.
S’il croit que Xi-Jinping va baisser pavillon et lâcher Poutine en rase campagne, il se trompe. Bien au contraire, Pékin veut resserrer les liens avec Moscou pour contrer les Etats-Unis toujours plus menaçants et arrogants que jamais.
Chacun sait qu’une guerre commerciale mondiale ravagerait l’Occident.
La conclusion de tout cela ? Cet ultimatum, c’est du pipeau, du pur Trump qui fanfaronne avant de retourner sa veste. Qu’il se contente de soutenir Israël et de passer le karcher dans son pays, sans se comporter en agité perpétuel, disant tout et son contraire.
En quelques mois, il n’a fait que se discréditer alors qu’on attendait un sage aux commandes de la première puissance mondiale. Tout le monde le craint, tant ses réactions sont imprévisibles, mais plus personne ne lui fait confiance. Quelle déception !
Jacques Guillemain