Arnaud Raffard de Brienne
Le Premier ministre, François Bayrou, a fait un long discours ce jeudi 15 juillet, présentant un plan pour redresser les finances publiques et tenter de réduire durablement la dette pour le budget 2026, avec comme objectif des économies de 43 milliards pour l'an prochain. Malgré les cris d'orfraie poussés ici et là, il ne s'agit probablement que d'une première et modeste salve si l'on s'en réfère aux données chiffrées les plus officielles du naufrage en cours.
En effet, le "plan Bayrou" propose une économie, dès 2026, à hauteur de 43,8 milliards d'euros. Somme considérable dans l'absolu mais finalement dérisoire en regard d'une dette publique estimée à fin mars de cette année à 3 345,8 Md€. Le cumul des économies proposées ne couvre pas même le montant des intérêts de la dette qui s'élèvera cette année à environ 55 milliards €, à 75,3 milliards en 2027, dans deux petites années seulement et davantage encore les années suivantes. En 2024, le déficit public, en langage clair le "découvert" de la France, s'élevait à 175 Md€, soit environ 4 fois le montant des économies proposées par le "plan Bayrou". Inutile d'être passé par l'expertise comptable pour saisir que nous n'en sommes pour l'instant qu'aux amuse-bouche. Que la France soit en faillite n'a évidemment rien d'une révélation. Certains l'ont découvert il y a seulement quelques années, d'autres sonnent le tocsin depuis au moins deux ou trois décennies.
Aucune des véritables causes du naufrage français n’a été évoquée
Néanmoins, parmi les mesures impopulaires annoncées, celle concernant une possible monétisation de la cinquième semaine de congés payés titille tout particulièrement les partenaires sociaux, tout comme la suppression envisagée de deux jours fériés, dont le lundi de Pâques. L’art et la manière de fâcher tout à la fois les catholiques et les salariés.
En quelques mots simples tout est dit de cette énième déclinaison du "travailler plus pour gagner plus". Après avoir banalisé le travail du dimanche et de nuit, il s'agit maintenant de s'en prendre aux congés payés et aux jours fériés. Ces quelques mesurettes qui ne règleront en rien la dette abyssale de la France ne seront éventuellement audibles que le jour où seront abordées les véritables causes de la ruine du pays : le coût intenable de l’immigration légale et illégale et notamment le demi-siècle écoulé de regroupement familial, la fraude sociale et la fraude fiscale, l’arnaque planétaire de la prétendue lutte contre le carbone, le démantèlement de notre industrie, les délocalisations, le coût de la délinquance et de l’insécurité, de l’Union européenne et des aides à l’Ukraine, le train de vie de l’Etat, des élus surnuméraires etc… Impossible de livrer ici une liste exhaustive dont le président du syndic de faillite, pardon le Premier ministre, n’a pas soufflé un mot.