Les Verts et les LFI, qui ont voté contre la loi, font à cette initiative ultime une promotion débridée. Les succès médiatiques ne sont plus légion, à la gauche de la gauche. On savoure donc le succès tout en poursuivant donc une manipulation dans les règles de l’art, massive, sans la moindre subtilité et, surtout, profondément malhonnête. Une opération soviétique menée de main de maître. Objectif : faire comme si les députés n’avaient pas adopté cette loi de survie du monde agricole, le 8 juillet dernier, par 316 voix contre 223. Une majorité très nette, qui va des élus macronistes aux députés RN.
Hénaurme astuce pour déstabiliser l’opinion : focaliser sur l’article de la loi le plus contesté : l’autorisation du fameux acétamipride, ce produit qui traite les noisettes et les betteraves. Parlons-en rapidement, de l'acétamipride. Contrairement aux « fake news » méthodiquement diffusées à gauche, l’autorisation ne brave pas la totalité des études scientifiques, elle s’appuie au contraire sur de très nombreux travaux, décrits avec une précision d’entomologiste par la journaliste du Point Géraldine Woessner.
Les mêmes noisettes... produites ailleurs
Par ailleurs, le produit ne provoque pas les sept plaies d’Égypte ; il est même utilisé dans plus de 80 produits courants de nos maisons. Il est aussi autorisé largement… « en usage agricole, aux États-Unis, au Japon, au Canada, en Australie, sur les continents asiatique et sud-américain, de même que dans l'ensemble de l'Union européenne, où son homologation a été récemment renouvelée jusqu'en 2033 », précise Géraldine Woessner, spécialiste de ces questions. Pourquoi ? Les autorités sont donc folles partout, sauf en France qui a justement assorti cette ouverture de conditions drastiques ? Ou bien nos écolos sont-ils un peu idéologues et excessifs ? L’enjeu est simple : si les agriculteurs français sont privés de ce traitement, les consommateurs achèteront les mêmes noisettes, traitées de la même manière mais… produites ailleurs. Un bel exemple de ces aberrations qui transforment un pays de producteurs agricoles performants en un marché d'importateurs passifs. Voilà pour l’acétamipride.
Deuxième astuce : ne jamais évoquer les autres points de la loi qui, eux, emporteraient l’adhésion immédiate des Français… Les agriculteurs espèrent du texte qu’il rétablisse enfin un peu... les conditions de survie économique sans lesquelles ils disparaitront du territoire. Qui a lu la loi Duplomb ? Qui a vraiment compris, même parmi les signataires, qu’elle n’est que la maigre traduction des demandes des agriculteurs répétées lors des manifestations paysannes, voilà un an, qui rencontraient alors la solidarité des Français.
La loi autorise ainsi la création de retenues d’eau : on capte l’eau de pluie l’hiver pour arroser l’été. Scandale pour l’extrême gauche. On se souvient des charmants manifestants anti-bassines de Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres, qui avaient brûlé des véhicules des forces de l'ordre et fait des dizaines de blessés chez les CRS… La France doit-elle sacrifier ses étangs créés depuis des siècles ? Ses barrages hydroélectriques ? Qui considérera que les fameuses méga-bassines, des retenues d’eau posées au sol, abîment davantage le paysage que les éoliennes imposées par… les écologistes ?
En embuscade, le Mercosur
Encore une clause : la loi Duplomb autorise les entreprises agricoles à élargir avec moins de contraintes leurs bâtiments d’élevage : il est grand temps… Les exportations agricoles françaises chutent. L’Ukraine déverse en France ses poulets, élevés avec bien moins de contraintes normatives...
Encore un scandale pour nos Khmers verts ? L’Office français de la biodiversité, ces petits fonctionnaires en cravate qui viennent, armés, terroriser les entrepreneurs agricoles fragilisés, devra désormais filmer ses interventions. Choquant, vraiment ? La loi Duplomb réussit encore ce tour de force d’alléger (un peu) les formalités administratives qui exaspèrent les paysans. Faut-il vraiment le regretter et pétitionner contre cela ?
Nos agriculteurs ne sont pas au bout de leurs peines. Le combat pour la survie de l’agriculture est vif, en France : LFI attaque l'agriculture et préfère défendre les banlieues ethniques ou les centres bobos des grandes villes où le parti de Mélenchon cultive sa clientèle. Ce combat est par ailleurs presque perdu, en Europe, où le Mercosur avance tranquillement son bonhomme de chemin, avec la bénédiction d’Ursula von der Leyen. Évidement, pour les bobos du VIe arrondissement de Paris qui n’en ont « rien à foutre, de la rentabilité » des agriculteurs et préfèrent acheter des produits toxiques venus de l’étranger plutôt que des produits sains cultivés ou élevés en France, peu importe que leur pays devienne un désert agricole. C’est pourtant l’enjeu, la désertification des campagnes, soit les trois quarts du territoire français, fermes et villages.
Saisi par des députés de gauche, le Conseil constitutionnel a jusqu'au 11 août pour se prononcer.