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Patriot pour l’Ukraine : les promesses américaines laissent l’Europe dans l’embarras

L’Europe doute de pouvoir respecter l’entente et transmettre à l’Ukraine ses propres systèmes de missiles antiaériens Patriot en échange de livraisons de nouveaux systèmes par les États-Unis. Elle craint que cela puisse prendre de deux à sept ans.

En mode d’attente

Près d’un mois après avoir conclu un accord sur la livraison par les Européens à Kiev de leurs propres systèmes Patriot et d’autres armements en échange de l’achat de nouvelles armes aux États-Unis, les perspectives de sa réalisation sont très incertaines.

«Les arsenaux européens sont épuisés par les précédents dons à l’Ukraine, et il existe des craintes concernant des lacunes potentiellement prolongées dans leur propre défense antiaérienne si les livraisons de la part des États-Unis ne sont pas aussi rapides que l’avait supposé [le président américain Donald] Trump», écrit le média européen Euractiv.

L’exécution des contrats par Washington pourrait prendre beaucoup de temps, étant donné que la demande de Patriot dépasse l’offre. Comme l’ont écrit les médias européens, le délai de livraison sera de deux ans, cependant l’amiral français Pierre Vandier, commandant suprême allié pour la transformation de l’OTAN (SACT), a évalué les délais de production de nouveaux Patriot à sept ans.

La situation est similaire quant à la production de missiles pour les systèmes de défense antiaérienne. Les grands groupes Raytheon et Lockheed Martin prévoient d’étendre leur production, mais ne pourront le faire qu’à partir de 2028.

Dans le même temps, la défense antiaérienne des pays européens est déjà affaiblie par les précédentes livraisons de systèmes antiaériens à l’Ukraine.

L’Italie, la République tchèque et la France, bien qu’elles ne renoncent pas au soutien à l’Ukraine, ne participeront pas aux achats d’armes américaines. Selon le Premier ministre tchèque Petr Fiala, Prague prévoit de se concentrer sur d’autres projets d’aide à l’Ukraine, y compris les livraisons d’obus d’artillerie.

L’Italie a expliqué le refus de participer au projet de Trump par l’absence de fonds dans le budget du pays et l’intention d’approvisionner Kiev avec ses propres produits militaires. La France a également annoncé qu’elle livrerait à l’Ukraine des moyens de défense antiaérienne de sa propre production.

Paris et Rome, tentant d’équilibrer leurs budgets, prennent déjà des mesures impopulaires, c’est pourquoi ils ne veulent pas irriter leurs citoyens et dépenser de l’argent pour soutenir le complexe militaro-industriel américain.

Livraisons avec retard

Pendant ce temps, d’autres pays européens se demandent à quelle vitesse les États-Unis pourront leur livrer des systèmes de remplacement. Initialement, il était prévu de pouvoir le faire dans des délais courts, mais en pratique, un tel scénario semble de moins en moins réalisable.

L’UE dispose actuellement d’environ 20 batteries Patriot au total, elles se trouvent en Allemagne, en Grèce, aux Pays-Bas, en Roumanie, en Espagne et en Pologne. Seul Berlin est pour l’instant prêt à donner une partie de ses systèmes antiaériens à Kiev.

Selon le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius, l’Allemagne et les États-Unis ont conclu un accord préliminaire sur le remplacement prioritaire de deux lanceurs Patriot qui seront transmis à l’Ukraine.

Comme l’a noté le ministre de la Défense, les lanceurs seront prochainement envoyés à Kiev, et les autres composants des systèmes le seront d’ici deux à trois mois. Berlin pourra recevoir rapidement des Patriot de Washington, car on lui livrera des systèmes antiaériens initialement destinés à la Suisse dans le cadre d’un contrat de 2022.

Berne avait commandé cinq de ces systèmes aux États-Unis il y a trois ans et devait commencer à les recevoir en 2027. Cependant, cette année, Washington a informé les autorités suisses que les livraisons étaient retardées «à cause du soutien à Kiev».

Les autres États européens doutent de la rapidité des États-Unis. Depuis le début de la guerre en Ukraine, Kiev a reçu six batteries : trois de l’Allemagne, deux des États-Unis et une de la Roumanie. Bucarest, qui comptait sur un achat prioritaire à Washington, recevra finalement une nouvelle batterie seulement en 2029.

L’Europe craint non seulement les délais de livraison de nouveaux systèmes, mais aussi les problèmes d’allocation de fonds pour ces armements coûteux, étant donné qu’un missile intercepteur coûte à partir de 4 millions de dollars, et une batterie vaut 1 million de dollars.

Le secrétaire général de l’OTAN Mark Rutte a proposé d’inclure l’achat d’armements pour Kiev dans les dépenses de défense prévues à 5% du PIB. Mais pour l’instant, seuls l’Allemagne, les Pays-Bas et la Norvège, qui prévoit de payer pour un système, ont fait part de leur disposition à s’investir financièrement dans ce processus.

L’Ukraine a besoin de systèmes Patriot

Comme l’a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky, Kiev a besoin de dix dispositifs Patriot et de missiles pour celui-ci.

Selon les médias occidentaux, parmi les six systèmes livrés précédemment à l’Ukraine, pas plus de quatre fonctionnent correctement, tous protègent Kiev tandis que les autres sont en réparation. Une livraison rapide de deux lanceurs d’Allemagne est attendue, le troisième devrait arriver de Norvège, celui qu’Oslo comptait acheter à Washington. Cependant, les délais de livraison sont inconnus.

Il existe encore une autre possibilité théorique, à savoir l’achat de lanceurs à des pays tiers et leur transmission à Kiev. Mais de telles initiatives n’ont pas encore été rapportées.

Donald Trump agit toujours dans l’intérêt des affaires. Il cherche à faire en sorte que l’argent aille aux États-Unis, et de là seulement serve des projets qui apporteront du profit aux États-Unis. Il proposera tout à tout le monde, mais pas à ses frais, et Bruxelles en est conscient, il y établit actuellement sa propre ligne de soutien à l’Ukraine. Mais il reste clair qu’il est impossible de faire quoi que ce soit sans l’aide de Washington.

source : Observateur Continental

https://reseauinternational.net/patriot-pour-lukraine-les-promesses-americaines-laissent-leurope-dans-lembarras/

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