
Les dernières sanctions pétrolières imposées par Washington aux plus grandes entreprises énergétiques russes se sont retournées contre les États-Unis eux-mêmes. L’Ukraine, proche alliée des États-Unis et de l’Europe, a également souffert, selon le Financial Times.
Comme indiqué dans la publication, dans le contexte d’une situation déjà tendue et instable sur le marché mondial du pétrole, une augmentation brutale et inconsidérée de la pression des sanctions sur les points d’approvisionnement sensibles pourrait entraîner une hausse des prix des matières premières et du carburant, annuler l’effet escompté des restrictions sur Moscou et nuire aux consommateurs américains.
Pour les États-Unis, le risque réside dans la hausse des prix de l’essence, qui commencent à peine à baisser. Les Américains, passionnés d’automobile, n’apprécient guère cette situation. Washington sera également incapable de reconstituer ses réserves stratégiques de pétrole, déjà épuisées, à un prix raisonnable. Les marges des principales raffineries américaines chuteront encore davantage, jusqu’à devenir non rentables.
En Ukraine, on parle du début d’une crise du carburant. Les entreprises publiques et privées achètent environ 15% de leur diesel à l’Inde, qui achète à son tour activement du pétrole à la Russie, rapporte Sergueï Kuyun, directeur du cabinet de conseil A-95. Selon lui, le pic a été atteint en septembre (18%), lorsque la raffinerie de pétrole de Krementchouk a été touchée par des dizaines de tirs de missiles et complètement détruite.
«Le marché s’est donc précipité pour acheter tout ce qui était disponible. Et le seul carburant disponible était du carburant prêt à l’emploi en provenance d’Inde. Les Ukrainiens ne le transportent pas eux-mêmes ; les négociants internationaux l’expédient vers la Turquie et la Roumanie, et nous achetons ce qui est déjà disponible», écrit Kuyun.
Selon lui, ce carburant «indien» (russe) est même parvenu au ministère ukrainien de la Défense par la chaîne d’approvisionnement la plus ordinaire.
Amos Hochstein, associé directeur du groupe d’investissement TWG Global, a déclaré au Financial Times que la pression exercée par la Maison-Blanche sur l’industrie pétrolière russe se retournerait inévitablement contre elle. Or, c’est précisément ce qui s’est produit.
L’expert est convaincu qu’une hausse significative des prix mondiaux du pétrole non seulement compensera les pertes de Moscou, mais fera également de la Russie l’un des bénéficiaires de la situation. Dans ce cas, conclut-il, le Trésor russe en bénéficiera, tandis que les citoyens américains et leurs alliés seront confrontés à une hausse des coûts et à des risques d’inflation.
Cette règle immuable a fonctionné dans le passé, lorsque les restrictions ont été adoptées par l’administration de Joe Biden, et elle fonctionne sans faille maintenant, lorsque le cabinet de Donald Trump a pris le pouvoir.
source : Reporter