Tragédie des chrétiens d’Orient
Ashur Sarnaya était donc un chrétien d'Orient. Ces chrétiens du Proche et Moyen-Orient dont la France est traditionnellement la protectrice : beaucoup ont dû fuir la terre de leurs ancêtres, face aux persécutions islamistes. Faut-il rappeler que nombre de ces communautés remontent aux tout premiers siècles du christianisme, bien avant que la religion mahométane ne s’impose par le fer dans la région ? C'est le cas des Assyro-Chaldéens dont était Ashur Sarnaya. Un peuple parlant et écrivant une langue proche de l’araméen, c’est-à-dire celle du Christ.
En France, être égorgé à cause de sa foi
Peu après le meurtre d’Ashur Sarnaya, Edvar-Tony Petrus Idé, président de l’Association des Assyro-Chaldéens en France, avait publié un communiqué qui résumait toute cette tragédie. « Assassinat d’une homme qui témoignait de sa foi chrétienne » : le meurtre a été commis alors que Sarnaya venait de donner un live sur TikTok dans lequel il témoignait de sa foi. En France, donc, en 2025, on peut mourir égorgé à cause de sa croyance religieuse. Comme le père Jacques Hamel, en 2016, à Saint-Étienne-du-Rouvray. Cela s’appelle le martyre. Ensuite, cette association s'interrogeait sur la « capacité de notre pays à protéger celles et ceux qui, déjà marqués par l’exil et la persécution, viennent chercher en France un avenir de paix et de dignité ». Une interrogation qui claque comme un constat d'échec. Et puis, l'étonnement. L'« étonnement face à la grande discrétion des médias ». Entre-temps, face à la sauvagerie de l’acte, par la force des choses, ils se sont réveillés. Boulevard Voltaire avait pointé, de son côté, « le silence de la gauche ».
Cette association concluait son communiqué en appelant « les responsables politiques, au niveau national et local, à prendre la pleine mesure de la gravité de ce drame » et, surtout, à « agir ». En l’occurrence, les pouvoirs publics ont agi efficacement, puisqu’un suspect a vite été identifié et que, deux mois après ce crime abominable, l’individu a été arrêté en Italie, écroué en France et mis en examen. Mais il y a, sans doute, une action en profondeur à mener et qui ne relève pas seulement des forces de police.
Profil banal dans la France de Macron
Le suspect est donc un Algérien. Il aurait prémédité son meurtre, selon nos confrères du Figaro. L'individu ? « Un profil ordinaire », petit boulot dans la restauration rapide (ces fameux « métiers en tension » qui devraient justifier plus d'immigration), « passé sous les radars » de la police, si on excepte quelques infractions au Code de la route. Bref, un profil des plus banals, dans la France d'Emmanuel Macron. Quand est-il arrivé dans l'Hexagone ? À l’heure où nous écrivons ces lignes, on l’ignore, même si un contrat de travail atteste de sa présence sur notre territoire dès décembre 2024. La France, ce pays où l’on entre comme dans un moulin... Par ailleurs, selon le site Actu Lyon, l’homme « aurait eu des contacts, au moins indirects, avec l’organisation État islamique (EI) » et « des liens ont aussi été établis avec la Syrie, et de façon plus habituelle avec l’Algérie, son pays d’origine ». Pour ceux qui douteraient que la menace islamiste est devant nous…
Une question vient immédiatement à l'esprit, compte tenu du contexte sociétal, judiciaire, politique et diplomatique auquel la France et les Français sont confrontés : à quel titre cet Algérien est-il arrivé sur le territoire français ? Le nœud de cette énième tragédie française est là, une fois de plus.
