Que faire, alors, pour empêcher Éric Zemmour de développer ses concepts que « les scientifiques ne connaissent pas » ? « Ne plus l'inviter, peut-être ? », a suggéré Yann Barthès, animateur de l’émission. « Il a toujours été invité partout à mon grand désarroi, mais il n'est plus contrarié, a encore ajouté M. Aphatie. Il dit des trucs ignobles sans qu'on lui dise : "Non, partez, on arrête l’interview." » Et l’éditorialiste d’appeler l’ensemble de ses confrères à la censure : « Éric Zemmour se fait le porte-voix de ce racisme qui galope dans la société française. Les médias ont une responsabilité énorme… »
Bien en mal de démentir Éric Zemmour sur le fond, ses contradicteurs en sont donc réduits à demander son bannissement public. Le tout au nom de la tolérance et de la liberté d’expression… Car il se trouve, en effet, que la chaîne sur laquelle officie Yann Barthès propose actuellement un documentaire sur les dangereuses menaces qui pèsent sur « la démocratie occidentale ». Celui-ci est proposé par Martin Weill, grand démocrate et ex-reporter de Quotidien, émission qui refuse, depuis plusieurs années, de donner la parole au RN et milite désormais pour la censure d’un autre parti politique. Cherchez l’erreur.
L’épouvantail de la gauche
Pour la gauche bourgeoise et déconnectée, les propos d’Éric Zemmour sur la « submersion migratoire », le « Grand Remplacement » et la « colonisation » de la France sonnent évidemment comme des blasphèmes insupportables. Des offenses à la doxa diversitaire qu’il est nécessaire de sanctionner et d’empêcher.
On se souvient des pressions qui avaient été exercées sur CNews et Christine Kelly, dès le lancement de l’émission Face à l’info dans laquelle Éric Zemmour livrait quotidiennement son analyse de l’actualité. En septembre 2021, le CSA s’était joint à la meute et avait décidé de décompter le temps de parole de celui qui n’était alors qu’un journaliste et n’avait officialisé aucune ambition électorale. « J’accuse ces gens de vouloir me faire taire », avait tonné l’intéressé. Et quelques jours plus tôt, son compte avait été banni d’Instagram, avant d’être rétabli par la plate-forme qui évoqua une malencontreuse « erreur »…
En 2018, déjà, le journaliste Daniel Schneidermann reprochait à ses confrères de donner la parole à celui qu’il qualifiait alors de « monstre ». « Parce que sans Ruquier (et Ardisson, et RTL, et quelques autres), Zemmour ne serait rien. Rien qu’un ratiocineur mal informé et à l’éloquence creuse », écrivait-il dans Libération, cachant mal sa haine. Le chroniqueur en appelait ouvertement à la généralisation d’une censure qui commençait d’ailleurs à se faire jour dans certains médias. « Il semble que la télé publique, cette rentrée, boycotte Zemmour. Pas une seule invitation, y compris dans les émissions où il avait micro ouvert lors de ses précédentes promos », saluait Daniel Schneidermann. Mais cette ostracisation n’allait pas encore assez loin, à ses yeux : « La télé publique n’assume pas. Le boycott n’est pas revendiqué. […] La télé publique tremble de se faire accuser de censure par la fachosphère. »
La porte ouverte à la violence
Ces appels à la censure ont, en revanche, été reçus cinq sur cinq par les milices d’extrême gauche. Celles-ci sont prêtes à toutes les violences pour faire taire Éric Zemmour. Depuis la campagne électorale de 2022, de nombreux meetings organisés par Reconquête ont ainsi été attaqués par des groupes d’« antifas » qui, comme messieurs Aphatie et Schneidermann, estiment que les propos d’Éric Zemmour sont « monstrueux » et « dégueulasses ».
Aujourd’hui, encore, le patron de Reconquête est la cible de nombreuses menaces de mort. « Je veux un assassin pour Zemmour et toute leur clique », « Tuer Zemmour ne devrait poser aucun problème aux gens normaux », peut-on lire, entre autres amabilités, sur les réseaux sociaux. « Ces propos d’une violence extrême illustrent le climat d’impunité qui règne, dès lors que la haine vise des personnalités de droite », a dénoncé l’Association de soutien aux lanceurs d'alerte (ASLA), qui a décidé de soutenir Éric Zemmour pour que justice se fasse et que ces menaces ne restent pas sans suite.
Du côté des journalistes de gauche, en revanche, ces appels à la haine laissent de marbre. La censure des menaces venant de leur propre bord politique ne semble pas être leur priorité.