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Le radar, symptôme de quelque chose…

Il n’est pas très étonnant que les radars routiers soient des cibles privilégiées lors des manifestations sociales ou agricoles, par leur dimension symbolique, à la fois confiscatoire et inhumaine. C’est ainsi que sur ces dernières années, leur taux de fonctionnement est passé de 88 % à 81 %, avec une perte sèche pour l’État de près de 100 millions d’Euros. Plus de 4 700 radars fixes en service sur le territoire national et 26 millions d’amendes automatisées émises en 2023.

Ces dispositifs, homologués par le Laboratoire national de métrologie et d’essais, bénéficient d’une présomption de fiabilité devant les tribunaux, bénéficient aussi d’une protection pénale renforcée et la destruction volontaire est punie de 2 ans de prison, 30 000€ d’amende et le paiement du radar détruit, sachant que les tribunaux appliquent systématiquement le régime pénal aggravé et le contrevenant écope d’une sévérité constante : amendes comprises entre 800 et 5 000 euros, travaux d’intérêt général fréquents, parfois emprisonnement avec sursis pour les récidivistes. Et le remplacement d’un radar coûte entre 50 000 et 150 000 euros selon le modèle. Ces radars modernes intègrent des dispositifs de protection sophistiqués : caméras de surveillance, capteurs de choc, transmission d’alertes en temps réel vers les centres de supervision, qui facilitent l’identification des auteurs de dégradations. Mais aussi géolocalisation des téléphones portables, traçage des déplacements suspects autour des radars endommagés. Et plus loin, analyse des ralentissements suspects, des stationnements prolongés, des approches non conformes au trafic habituel.

Bref, un genre de sacralisation qui leur donne une dimension à la fois inhumaine et symbolique et en font le symbole d’une forme d’oppression fiscale, à laquelle s’oppose, après la destruction, l’augmentation de la vitesse moyenne de 8 à 12 km/h, générant 15 à 25% d’accidents graves supplémentaires. Quoi qu’il en soit, les destructions ont augmenté, comme sur la photo d’illustration, prise entre Bourges et La-Charité, sur la N151, où le radar tourelle a été totalement incendié récemment, le cas le plus grave. Le plus fréquent étant le masquage, avec un sac, de la peinture ou du scotch. On a vu aussi les paysans entourer ces radars de colonnes de pneus, ce qui a pour avantage de ne pas tomber sous le coup de la destruction ou dégradation, tout en empêchant le radar resté intact, de travailler.

Au RPF, sur ces machines et la gestion de la route, nous avons émis des propositions. En premier lieu, que ces machines ne soient plus confiées en gestion à des sociétés privées qui encaissent au passage de confortables bénéfices. L’interdiction des voitures radars fondues dans la circulation, la fin du permis à points, la fin du contrôle technique pour les deux roues et le retour du contrôle technique au contrôle des stricts éléments de sécurité mécaniques. Et plus loin, une analyse bien plus fine de l’accidentologie, sachant que l’arrivée du radar automatique ne correspond à aucune inflexion en matière de mortalité sur la route, comme cela a pu se passer avec l’arrivée de la ceinture de sécurité qui s’est traduite par une baisse spectaculaire du nombre de morts et de blessés graves. Par exemple, la France est au 18ième rang des pays pour la qualité de son réseau routier, soit une large baisse, due à un manque général d’entretien et un sous-investissement chronique, sachant qu’elle fut sur le podium.

En réalité, le nombre de morts sur la route est devenu relativement dérisoire en regard de l’intensité du trafic, à ce point que les morts de la routes sont comptés, dans les principales statistiques, avec les accidents en général : les chutes, les accidents domestiques, les suicides et les homicides, dont la route, soit 44 000 décès par an environ, dont 3193 morts sur la route en 2024. Et encore, dans ce total des morts de la route, on compte les piétons renversés et on mêle motards et automobilistes, sachant que les premiers sont infiniment plus exposés, sans carrosserie. Le nombre de gens qui meurent à l’intérieur des voitures est donc extrêmement réduit en regard du trafic. A comparer à plus de 9000 suicides et plus de 1000 homicides. Les morts de la route sont objectivement surmédiatisés, ne serait ce que si on les compare aux suicides. Il ne faut pas se leurrer, le risque zéro et le zéro mort sur la route ne sera jamais atteint, à moins de supprimer totalement les voitures. Mais il faut bien se dire qu’il y a plus de morts chaque année, dans les foyers familiaux, que sur la route. Il faut donc reconsidérer la totalité de la politique routière dont la sur-représentation médiatique est liée à son aspect « rentable », contrairement aux accidents domestiques.

https://rassemblementdupeuplefrancaiscom.wordpress.com/2025/11/17/le-radar-symptome-de-quelque-chose/

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