
Ils y étaient allés tous de leur participation. Chacun à tour de rôle avait voté un bout de ce budget qui n’est qu’une suite de hausses d’impôts, de taxes diverses. Pourtant cette nuit, 404 députés ont rejeté le texte. Si au RPF nous nous réjouissons d’un tel revirement, nous ne sommes pas dupes de ce qui risque d’arriver et la censure qui devrait théoriquement faire tomber Lecornu 2 n’est pas assurée. Les socialistes, qui ont voté contre pourraient très bien ne pas censurer dans une arabesque consommée d’hésitations et de calculs qui en disent long sur leurs motivations et la cohérence de leur raisonnement.
La main est à présent au Sénat qui va plancher sur le texte initial, mais nous avons déjà le sénateur Juvin qui s’était distingué il y a peu pour dénoncer une hausse des prélèvements inacceptables qui vient de suggérer au Premier ministre d’utiliser le 49.3, certain justement, que le PS hésiterait plus à censurer qu’à voter un texte. Sa position en dit long sur l’accointance qu’il nourrit avec ce gouvernement, que penser alors de ces récentes sorties, si ce n’est que ce n’était là que mascarades et entourloupes destinées à se faire bien voir. Sa sincérité vient d’être sérieusement écornée. On pourrait aisément lui dire, à Juvin, qu’une opposition qui conseille un gouvernement pour faire passer un texte dont la majorité ne veut pas n’est jamais qu’une opposition contrôlée. C’est là, la stratégie de nos politicards, contourner la difficulté pour faire passer un texte en force, qui est rejeté cette fois unanimement. Où est donc la démocratie parlementaire ? Le sénateur va sans doute nous rejouer le refrain du budget à tout prix, vous savez cet argument éculé qui a déjà été utilisé l’an dernier et l’année d’avant pour nous amener aujourd’hui devant le spectacle et la situation navrante dans laquelle nous sommes. Qu’à cela ne tienne, ils n’ont qu’une seule partition.
Ce budget est mauvais et pour une fois les députés sont d’accord. À l’évidence les divergences sont souvent à l’opposé des nôtres, mais nous sommes pragmatiques, Lecornu2 doit tomber, peu importe la manière pour y parvenir. Les économies à réaliser ne sont pas au rendez-vous, le PS souhaite plus de taxes notamment sur les bénéfices, quand nous réclamons plus de liberté et moins d’impôts, avec bien entendu le catalogue de réduction des dépenses tel que nous l’avons listé. Il y a deux philosophies qui s’affrontent mais qui ne se sont pas reconnues dans ce texte qui pour les uns, comme pour les autres, n’était pas assez quelque chose. Ce qui est avéré, c’est qu’il était trop axé sur des hausses ou des créations d’impôts. Le résultat de cette cacophonie c’est un rejet massif du texte. Cette belle unité sera-t-elle au rendez-vous en cas de motion de censure ? Rien n’est moins certain, et pourtant c’est l’unique façon de changer les choses, de forcer soit à la dissolution soit à la démission d’un président qui ne contrôle plus rien et qui ne voit dans une guerre lointaine et sanglante que le seul moyen pour oublier le désastre économique et social qu’il a créé depuis huit très longues années. Outre le fait que comme le faisait remarquer hier Philippe De Villiers, nos enfants sont déjà sacrifiés sans pour autant tomber dans le Donbass, et d’égrener les Lola, Philippine, Mathieu, Mathis etc, il y a cette incurie et cet aveuglement qui consiste à s’opposer à mettre le coup de rabot salutaire. Dans ces agences d’État qui ne servent à rien, dans cette immigration qui est une charge insupportable, dans cette législation anti économique, qui ne cesse de tout contrôler quand qu’il y a urgence à libérer les énergies, qui s’égosille à tout réglementer alors qu’il faut s’affranchir des contraintes qui corsètent notre économie pour créer de la richesse, valoriser le travail et la réussite, redonner à notre enseignement ses lettres de noblesse en se concentrant sur l’essentiel et supprimer des programmes toute la propagande wokiste et luciférienne que la macronie y a introduite.
Allons-nous voir Lecornu2 tomber avant Noël ou allons-nous subir une fois de plus la défaite des députés, trop préoccupés à sauver leur siège ? Seront-ils cette fois en phase avec leur vote préliminaire ? Rien n’est moins certain, ils sont capables de venir nous préciser qu’ils ont voté contre parce qu’il n’y avait aucun risque et nous accompagner de leurs violons un discours qui se voudra axé sur le dialogue plutôt que sur l’épreuve de force, pour refuser de voter une censure qui ne serait que la suite logique du rejet de ce texte. Comment expliqueront ils que le budget ce 21 novembre était mauvais au point d’être écarté, et que quelques jours plus tard, le même ne méritait pas qu’il soit censuré. Il y a une logique qui ne devrait pas souffrir d’interprétation ou d’hésitation, mais en politique rien n’est normal surtout avec ces députés-là !