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[ÉDITO] Sondage sur l’islam : accusé par des élus LFI, l’IFOP contre-attaque !

@Unsplash
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L’IFOP porte plainte - c’est une information du Point - contre deux députés LFI, Paul Vannier et Bastien Lachaud. Depuis le 18 novembre, date de parution de l'enquête sur l'islam en France,  la gauche pilonne sans discontinuer le vénérable institut de sondage.

Thermomètres

Mauvais temps pour les thermomètres. Allez, hop ! ils rejoignent les voitures, le nucléaire, la climatisation, les enfants, les cochons, les banquets… dans le grand bocal étiqueté « extrême droite ».

Ces deux députés ne sont, bien sûr, pas les seuls artisans de cette campagne de dénigrement bien huilée. Mathilde Panot, par exemple, s’est aussi beaucoup dépensée pour en discréditer la méthode, le commanditaire et les résultats. Un jour, il faudra se pencher sur la révolution copernicienne féministe. En 1975, la célèbre Benoîte Groult, dans son livre Ainsi soit-elle (Grasset), déplorait les conséquences de l’islam sur la condition des femmes en reprenant à son compte la célèbre phrase de Renan : « L’islam, c’est la chaîne la plus lourde que l'humanité ait jamais portée. » Cinquante ans plus tard, le féminisme accouche de Mathilde Panot qui s’écrit, avec le ton châtié et subtil - on est loin de Renan - qui la caractérise : « Il faut lâcher la grappe des musulmans. » Quel chemin parcouru !

Mais Paul Vannier et Bastien Lachaud ont été les plus virulents. Il est assez baroque - ou peut-être, au contraire, logique ? - que les deux députés les plus offensifs à l’endroit du catholicisme - Paul Vannier est entré en guerre contre l’école catholique, Bastien Lachaud contre les traditions militaires dans l’armée - soient aussi ceux qui battent le plus fort de leurs cils enamourés en direction des musulmans.

Frédéric Dabi, directeur général de l’institut IFOP, parle d'« attaque en règle contre leur rigueur et leur intégrité professionnelle ». L’IFOP défend, bien sûr, sa réputation mais aussi l’intégrité physique de ses salariés. On ne sait, hélas, que trop ce qui peut arriver à ceux sur lesquels l’extrême gauche met une cible. Les locaux du petit média Écran de veille, commanditaire de ce sondage, sont d'ailleurs, selon Le Point, fermés et placés sous surveillance. Deux de ses journalistes, Nora Bussigny et Emmanuel Razavi, qui n’ont rien à voir avec ce sondage mais qui, en revanche, sont bien connus pour avoir montré les liens entre islamistes et extrême gauche, sont menacés de mort, et sous protection policière. Ils ont également tous deux porté plainte contre Paul Vannier.

Méthode et panel inchangés

La méthode et le panel n’ont pas changé depuis le sondage vieux de quelques mois commandé par la grande mosquée de Paris à l'IFOP sur la perception de la « musulmanophobie ». On y lit que 66 % des musulmans français disent avoir été discriminés, ces cinq dernières années ; personne ne l’a contesté.

Les arguments de Mediapart, LFI et Le Monde sont les mêmes. Quelle coïncidence ! Par exemple, les sondeurs n’auraient parlé aux sondés que de loi musulmane, le mot « charia » n’étant ajouté que si le sondé demandait des précisions. Itou pour « les positions des islamistes » (sic), celles-ci n’étant pas détaillées au sondé. À l'antenne de BFM TV, ce 24 novembre, le patron de l'IFOP Frédéric Dabi dément : ses sondeurs ont bien prononcé le mot « charia », qui est écrit dans la question.

François Kraus, le coordinateur de l’enquête de l'IFOP, répond aussi avec un peu d’agacement à Mediapart : « La plupart des musulmans connaissent les positions, grosso modo, des islamistes. » Il fait une comparaison : « C’est pareil, quand on interroge les gens sur les positions du RN, les gens connaissent globalement leurs positions, on ne va pas leur donner une liste de dix propositions du RN. »

Il faut aussi rappeler que l’enquête s’adresse à des musulmans, pas à des petits catholiques en classe de CE2 dans une école de campagne. Affirmer que les sondés pourraient ne pas savoir ce qu’est la charia revient à prétendre qu'un catholique pourrait ne pas savoir que Marie et la Vierge sont une seule et même personne. Sans compter que parmi les réponses possibles, il y a la case « ne connaît pas ».

Des arguments faibles, donc, et même très faibles. Mais qui jouent à merveille leur rôle… celui d’écran de fumée.

Écran de fumée

Car pendant que l’on commente la méthode, on oublie les chiffres : 3 % des 7 % de musulmans éprouvent de la sympathie pour le djihad, c’est à dire, pour 68,5 millions d’habitants... presque 144.000 individus ! À peu près la ville du Mans. Et si l’on va plus loin, ne peut-on pas, aussi, s’inquiéter du nombre non négligeable - 24 % - « d’indifférents » ?  Près d’un quart des musulmans interrogés n’aurait donc pas d’avis s’agissant des attentats sanglants ?

Puisque le sujet est la méthodologie et qu’à l’IFOP, on fait des comparaisons avec le RN, on peut s’arrêter sur LE caillou dans la chaussure des sondeurs : mesurer une opinion socialement peu acceptable. Dans les années 80 à 90, les instituts étaient obligés de majorer les résultats du RN pour avoir un reflet plus exact de ce que serait le scrutin, car les gens n’osaient pas donner leur vrai choix. Aujourd’hui, le djihad n’est heureusement pas encore une opinion socialement acceptable. Parmi les indifférents affichés, combien sont des sympathisants secrets ?

À l'heure de boucler ce papier, quatre associations musulmanes déclarent, en guise de rétorsion, porter plainte contre l'IFOP pour « violation du principe d’objectivité ». Elles volent au secours de deux députés LFI... un prêté pour un rendu !

Gabrielle Cluzel

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