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Brigitte Macron et ses « sales connes »

Brigitte Macron et ses « sales connes »

La polémique était bien partie, avant de retomber, tel un soufflet mal cuit. Des féministes viennent perturber un spectacle d’Ary Abittan, humoriste proche de la première dame de France et naguère accusé de viol. Elle les traite de « sales connes » alors qu’il s’apprête à faire salle comble aux Folies-Bergère. On a les batailles d’Hernani qu’on peut.

Dimanche 7 décembre au soir. Brigitte Macron félicite Ary Abittan avant qu’il ne monte sur scène. « J’ai peur », affirme-t-il. Peur de quoi ? Peur des féministes qui le pourchassent depuis sa mise hors de cause, suite à la plainte pour « viol » d’une compagne passagère, déposée en 2021. Dans ce dossier, il a bénéficié d’un non-lieu confirmé en appel. Pourtant aux yeux de certaines, « violeur » et « porc » il demeure. Ce non-lieu ne signifie pas pour autant qu’il soit un amant délicat abonné à la carte du tendre. Mais la muflerie n’étant pas encore passible des tribunaux, innocent il est, innocent il demeure, quoiqu’on puisse penser de la personnalité de l’acquitté.

Histoire de rassurer l’artiste, connu pour sa participation à la trilogie Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ?, triomphe public réalisé par Philippe de Chauveron, l’épouse du président prononce donc ces mots fatidiques : « Ces sales connes, on va les foutre dehors ! ». À croire qu’elle puisse, en la circonstance, révéler sa part sombre de masculinité toxique, redonnant ainsi corps à la persistante rumeur la poursuivant depuis si longtemps. Pas de vase, cet échange viril est filmé. À l’insu de son plein gré ? Pas tout à fait, Brigitte Macron étant suivie par l’équipe de Bestimage, l’agence de la fameuse Mimi Marchand, papesse de la presse people et qui, entre autres célébrités, gère l’image du couple Macron avec le succès qu’on sait. Et là, grosse boulette. Les cadors de Bestimage vérifient la qualité de l’image, mais pas la teneur du dialogue, envoyant le tout à Paris MatchPublic et Closer. Mimi Marchand, absente pour cause de deuil, n’a pas avalisé cette vidéo, aussitôt mise en ligne avant d’être à la va-vite retirée, devant le scandale qui s’annonce.

Toutes des « connes »…

Du coup, badaboum et patatras. Le troupeau des actrices se met en branle, comme aurait jadis assuré leur ancien ami chéri auquel elles devaient tant, Gérard Depardieu himself. Ainsi, Marion Cotillard est-elle l’une des premières à partager le hashtag « Je suis une sale conne », assurant au passage « qu’elle est fière de l’être. » Après, le troupeau, c’est tout le poulailler qui grimpe aux rideaux : Judith Godrèche, Clara Luciani, Rohmane Bohringer, Lio, Camélia Jordana et autres artistes conscientisées, dont Marine Tondelier, intermittente du spectacle politique. Bref, toutes des « connes ». Si on voulait verser dans le mauvais esprit, mais nous ne céderons pas à la tentation, il serait aussi possible d’ajouter que ce qui va sans dire va toujours mieux en le disant. Histoire d’en remettre une couche sur le mille-feuilles, ne négligeons pas non plus ce collectif féministe répondant au doux intitulé de « Tricoteuses hystériques », qui entend porter plainte contre la même Brigitte Macron.

La désolation de Libération

Du coup, c’est le pauvre Daniel Schneidermann qui tente de sécher ses larmes dans Libération : « Il faut saluer l’exploit. Rarement a-t-on vu une célébrité parvenir à casser son image de manière aussi radicale. On ne connaissait pas Brigitte Macron autrement que par son élégance filiforme estampillée LVMH, et quelques banalités périodiques ès qualités de présidente de l’Opération pièces jaunes. » Seulement voilà, avant même que les dindes ne se déchaînent, Le Canard faisait de même en affirmant que l’institution créée par Bernadette Chirac aurait été dépouillée de près de deux millions d’euros par madame Macron, au profit de l’association e-Enfance. Quel pilpoul.

Mais laissons plutôt Daniel Schneidermann poursuivre : « Sous cette lisse façade, on pressentait pourtant un potentiel volcanique. Il avait transparu à l’occasion d’un incident de direct. La porte trop tôt ouverte d’un avion avait surpris Junon en train de gifler Jupiter [des restes de son éducation de prof à l’ancienne vis-à-vis du plus célèbres de ses élèves ? ndlr]. Le couple avait ensuite fait mine d’en plaisanter. Taquineries, gamineries, circules, il n’y a rien à voir. » Manifestement à la peine, Maud Bregeon, porte-parole du gouvernement, a bien retenu la leçon de Libération, se contentant d’affirmer : « Qu’on laisse Brigitte Macron tranquille », tout en mettant en exergue sa « spontanéité ».

À propos d’événements filmés et de propos prononcés en toute « spontanéité », certains seront en droit de préférer le Jean-Marie Le Pen en visite sur le marché de Mantes-la-Jolie, en 1997, lorsque lançant son désormais mythique : « Je vais te faire courir, moi ! Tu vas voir, le rouquin là-bas. Hein ? Pédé ! » O tempora, o Maurras, comme on disait jadis à l’Action française ? Depuis, la polémique paraît être retombée. Jusqu’à quand ?

Dans la tête des néo-féministes

En attendant, une question se pose, relative à l’autorité de la chose jugée, dont certains activistes ont une vision à géométrie plus que variable. Ary Abittan jugé innocent ? On se fout comme d’une guigne des décisions de justice. Mais quand il s’agit d’un Jean-Marie Le Pen ou d’un Éric Zemmour, ce n’est plus la même interprétation, ces personnalités étant au contraire tenues par les mêmes activistes pour « délinquants multirécidivistes ». Quand ils rendent leur verdict, les juges pissent-ils ou non dans un violoncelle ? Faudrait savoir. Mais cela, on le sait depuis le sketch des Inconnus. Il y a les « bons » et les « mauvais » chasseurs, tout comme il y a désormais les « bons » et les « mauvais » violeurs. Le mâle hétérosexuel blanc est « mauvais » tandis que l’immigré clandestin sous OQTF est déjà moins « mauvais ». Idem pour les victimes, même blanches, selon qu’elles auront été violées par l’une ou l’autre de ces deux catégories masculines. Et que dire des « bonnes » ou des « mauvaises » féministes ? Élisabeth Lévy et Sandrine Rousseau sont plutôt du genre pétroleuse. Mais des deux, il y en a une « bonne » et une « mauvaise ». Devinez laquelle.

On n’aimera pas être dans la cervelle de ces gens-là ; ça doit chauffer trop fort.

https://www.revue-elements.com/brigitte-macron-et-ses-sales-connes/

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