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  • Le temps des technocrates

    Voici un livre savant, dense, un brin austère, et dont l’auteur, un Américain, affiche un beau cursus universitaire : diplômé de Columbia et d’Oxford, Philip Nord est professeur à Princeton. A ce spécialiste de la France moderne et contemporaine, on doit des travaux sur la démocratie au XIXe siècle ou sur les impressionnistes et la politique. A priori, du classique et du sérieux. L’ouvrage qu’il publie aujourd’hui, dont l’édition américaine date de 2010, porte d’ailleurs un titre qui ne fait pas rêver : Le New Deal français. Et pourtant, il s’agit, sur le plan historiographique, d’une petite bombe. Que veut prouver Philip Nord ? Schématiquement, qu’entre la crise des années 1930 et les débuts de la IVe République, un mouvement de fond a conduit la France à se doter d’instruments de planification économique, d’un système plus élaboré de protection sociale, d’un secteur de production directement contrôlé par l’Etat, et d’une politique culturelle émanant également de la puissance publique. Le New Deal français, à l’instar de celui qui marqua le mandat de Roosevelt, aux Etats-Unis, à l’issue du krach de 1929, marque le retour de l’Etat, contre le libéralisme économique et politique de la IIIe République. Mais derrière ce dessein, explique toujours Philip Nord, il y a des hommes. Ils ont fait Sciences Po, croient à la force des politiques publiques et veulent moderniser le pays. Ministres, hauts fonctionnaires et techniciens, on les appellera un jour les technocrates. Ils sont à l’oeuvre avant-guerre à Paris, sous l’Occupation à Vichy, dans le gouvernement de Pétain, ou à Londres et à Alger avec de Gaulle, puis à Paris à la Libération. Sans méconnaître les ruptures politiques et constitutionnelles de 1940 et 1944, l’auteur met ainsi en lumière des continuités souterraines. Dans le domaine de la santé ou de la démographie, par exemple, des projets conçus sous la IIIe République ont été institutionnalisés par Vichy puis repris par la IVe République, un changement de nom permettant la transition. Philip Nord, méprisant les attendus idéologiques concernant cette période, insiste donc sur la force des réseaux et des liens au sein d’une même génération pour expliquer une certaine permanence de l’Etat, par-delà les changements de régime.

    Jean Sévillia

    Le New Deal français, de Philip Nord, Perrin, 454 p., 25 €.

    Sources :  (Edition du  vendredi 19 février 2016)

    https://www.jeansevillia.com/2016/04/05/le-temps-des-technocrates/

  • Cas d’école. Les sénateurs défendent la liberté d’instruction en famille (Présent)

    Réunis en commission mercredi pour examiner le projet de loi sur le séparatisme, les sénateurs ont adopté pas moins de 28 amendements modifiant les dispositions concernant le portefeuille du ministre de l’Education. Parmi les plus importants ? Celui réclamant la suppression pure et simple du scandaleux article 21, qui porte gravement atteinte à la liberté d’instruction en famille pourtant reconnue et protégée par notre Constitution.

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  • Union européenne : le moteur franco-allemand grippé ?, par Jacques Myard.

    La réalité rattrape toujours les fautes, les chimères et fictions des politiques… C’est un axiome de base. À commencer par cette illusion selon laquelle le fameux moteur franco-allemand serait le deus ex machina de l’Europe.

    Depuis des années, les gouvernements français ne jurent que par l’Allemagne ; Paris n’a de cesse de courtiser Berlin, sans s’apercevoir – ou en refusant de voir – l’évolution « nationale » de l’Allemagne qui entend de plus en plus agir par elle-même et revendique, par exemple, le siège permanent du Conseil de sécurité de la France et passe Strasbourg, siège du Parlement européen, par pertes et profits : voir les déclarations de Annegret Kramp-Karrenbauer (AKK) ainsi que celles, similaires, du vice-chancelier Olaf Scholz…

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  • Corinne Masiero, un exemple inspirant pour Emmanuel Macron ?

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    Visiblement, va falloir mettre le paquet. On pensait pourtant que ça serait du billard face à Marine Le Pen. Et puis, non, en fait. Devraient pourtant savoir qu’il n’y a jamais une campagne présidentielle pareille. C’est comme aux courses. Pas que les chevaux qui comptent. Le terrain, la météo, le jockey aussi : tout ça entre dans l’équation. Donc, va falloir essayer de se réinventer, les filles, de trouver autre chose, les gars. D’autant que, visiblement, les vieux trucs sur la haine, le barrage et tout ça semblent moins bien marcher qu’avant. Comme la deudeuche du Corniaud.

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