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culture et histoire - Page 1491

  • L’Histoire inacceptable : Le premier propriétaire esclavagiste américain était noir

     Avant 1655 il n’y avait aucun esclave légal dans les colonies américaines britanniques qui deviendront les Etats-Unis, seulement un contrat bilatéral appelé « indenture » pour des serviteurs qui proposaient leur service en échange d’une aide matérielle. Concrètement des noirs acceptaient de partir dans ces colonies britanniques et de travailler pendant un certain nombre d’années pour rembourser leur voyage et leur entretien. Avec cette pratique tous les maîtres étaient tenus de libérer leurs serviteurs après un certain temps. La durée limite de ces contrats était de sept ans. À leur départ on leur accordait 50 acres de terre (environ 20 hectares). Cela était valable pour n’importe quel Africain acheté à des marchands d’esclaves. Eux aussi avaient droit à leurs 50 acres à l’expiration de leur contrat.

    Anthony Johnson était un africain venu de l’actuelle Angola. Il avait été amené aux Etats Unis pour travailler dans une ferme de tabac en 1619. En 1622 il  failli mourir quand des Indiens Powhatan attaquèrent sa ferme. 52 des 57 personnes présentes périrent dans l’attaque.  Et c’est aussi pendant son  passage dans cette ferme qu’il épousa une servante noire.

    L’Histoire inacceptable : Le premier propriétaire esclavagiste américain était noirQuand Anthony fut libéré il fut aussi légalement reconnu comme “Noir libre” et fit fructifier son lopin de terre avec beaucoup de succès grâce à son dur labeur et son intelligence. En 1651 il possédait 250 acres et cinq serviteurs africains en « indenture ».

    Puis en 1654 Johnson aurait dû libérer John Casor, un de ses serviteurs. Au lieu de cela Anthony  dit à Casor qu’il prolongeait son temps. Casor s’enfuit et devint l’employé d’un fermier blanc, Robert Parker.

    Anthony Johnson poursuivi aussitôt en justice Robert Parker devant  le tribunal de Northampton et en 1655 la cour jugea qu’Anthony Johnson pourrait retenir John Casor indéfiniment. La cour autorisa ainsi les noirs libres à posséder des êtres de leur propre race comme  biens meubles, c’est-à-dire comme esclaves. Voilà comment John Casor est devenu le premier esclave à vie et Anthony Johnson le premier propriétaire américain d’esclave.

     

    Les blancs eux par contre ne pouvaient toujours pas  légalement avoir un serviteur noir comme esclave. Mais en 1670 l’assemblée coloniale passa une loi donnant le droit à des blancs libres (ndlr : des blancs pouvaient aussi être en « indenture ») ainsi qu’aux noirs et aux indiens de posséder des noirs comme esclaves.

    En 1699 le nombre d’africains libres suscita de telles craintes de voir une insurrection raciale que l’état de Virginie  ordonna le rapatriement des noirs libérés en Afrique. Beaucoup de noirs se vendirent alors à des maîtres blancs pour ne pas retourner sur le continent Africain. Mais des milliers d’autres furent rapatriés dans des pays comme la Sierra Leone et le Libéria qui de fait devinrent des colonies d’anciens esclaves africains américains longtemps financées par les divers gouvernements d’Amérique.
    Monrovia, la capitale du Libéria a été ainsi nommée en honneur du Président US James Monroe et Freetown, la capitale du Sierra Leone, en honneur à la liberté accordée par l’Amérique.

    Néanmoins les propriétaires noirs d’esclaves noirs continuèrent à prospérer aux États-Unis.

    En 1830 il y avait 3775 familles noires vivant au Sud ayant des esclaves noirs.
    Et avant la guerre de sécession en 1860 il y avait environ 3,000 esclaves appartenant aux ménages noirs dans la seule ville la Nouvelle-Orléans.

    Des faits qui nous donnent à méditer la vision d’Orwell : « Qui contrôle le passé contrôle le présent. Qui contrôle le présent contrôle le passé. »

    Henri Guillaumet pour Novopress

    http://fr.novopress.info/174772/lhistoire-inacceptable-premier-proprietaire-esclavagiste-americain-etait-noir/#more-174772

  • « L’humanisme politique de saint Thomas d’Aquin » : un ouvrage fondamental réédité !


    Un bel ouvrage soigné et relié, pour une œuvre majeure : « un exposé systématique de la philosophie politique de saint Thomas d’Aquin, livrant sa pensée authentique ».

    L’auteur, le dominicain Louis Lachance († 1963) – docteur agrégé de philosophie, maître en théologie, professeur à l’université canadienne – fut un grand connaisseur des écrits du « Docteur Commun » et de ceux d’Aristote.

    Cet ouvrage est son maître-livre, incontournable sur les relations entre individu et État.

    L’édition de 1948 était devenue introuvable depuis un moment, et ce texte vient de faire l’objet d’une réédition revue et soigneusement présentée.

    536 pages, Ed. Quentin Moreau, 48 €. Reliure pleine toile avec jaquette.
    On peut l’acheter en ligne ici ou à la boutique parisienne de la Librairie française.

    Présentation de l’éditeur :

    « l’auteur s’attache à replacer la politique sur le plan moral c’est-à-dire sur le plan de l’agir humain. Ceci est à l’opposé de certaines conceptions qui ne voudraient voir dans la politique d’une métaphysique ou qu’unephysique sociale.

     

    L’Etat doit être à la poursuite du bien commun, bien commun qui doit correspondre véritablement aux aspirations et aux exigences de la nature humaine.
    L’Etat travaille donc à la poursuite d’un véritable humanisme.
    Ce bien humain, quel est-il ? L’auteur entreprend une vaste enquête pour nous le faire (re)découvrir en compagnie de saint Thomas d’Aquin.
    Le père Lachance se refuse d’entrer dans une distinction abusive entreindividu et personne, qui dénature toute la perspective de la vie politique et humaine.  L’Etat n’est pas au service de la personne. Au contraire la personne est sub-ordonnée à l’Etat.
    C’est dans la vie sociale que l’homme trouve sa perfection et rien ne peut faire disparaître la dimension politique de sa vie morale. »

    http://www.contre-info.com/lhumanisme-politique-de-saint-thomas-daquin-un-ouvrage-fondamental-reedite#more-34512

  • Alors pourquoi être royaliste ?

    « Tous les Français sont monarchistes comme moi. Ils le sont sans le savoir, moi je le sais »

    Bernanos

    Depuis Aristote, les éveilleurs de peuple sonnent l'alarme contre les fossoyeurs des nations. Il suffit d'étudier les penseurs contre-révolutionnaires pour s'en convaincre. La liste n'est pas exhaustive : Burke, Bonald, de Maistre, Rivarol, Balzac, Taine, Renan, Le Play, La Tour du Pin, Proudhon, Maurras...

    La raison : La Monarchie est la condition institutionnelle, fonctionnelle pour la réconciliation dans la société, la foule suit les minorités énergiques mais pas de Bastille avant l’Encyclopédie, disait Maurras.

     

    L’écologie

    N’est elle pas en fait la Monarchie, le jardin de France que nous a laissé le roi, la continuité et la famille quoi de plus naturel, l’hérédité par le consensus populaire, la possession du temps. L’écologie qui est un travail sur l’éternité, ne peut se pratiquer qu’avec une politique construisant pour les générations suivantes. Seule la monarchie peut assurer, la continuité politique, stable et solide, pour relever les défis de l’écologie. (Voir annexe 2)

    La France est un héritage.

    « Lorsque les abandons de souveraineté ont commencé, j’ai estimé ce processus dangereux en l’absence d’un régime monarchique en France. La Royauté est en effet, l’élément de stabilité qui permet à l’identité nationale de ne pas se dissoudre dans un melting pot »

    Henri, Comte de Paris

    Eglises romanes, villages de province et Versailles, sont des témoignages. Nous pouvons construire humainement avec les métiers au Rez-de-chaussée.

    Sociaux parce que royalistes

    « Les économistes on les appellera à l’heure des comptes, pas pour parler de l’homme »

    J. Anouilh

    N’oublions jamais, et surtout aujourd’hui, que la vérité se trouve en dehors de ces deux erreurs extrêmes : la liberté accordée à tout et à tous, ou la suppression de toutes nos libertés. De nos jours, ce n’est pas en défendant la démocratie libérale qui, en elle-même, est une erreur, que nous pourrons éviter une erreur encore plus grave : le régime totalitaire. Il faut montrer inlassablement qu’il existe un régime plus vrai. Parce qu’il correspond à la nature de l’homme, à ses besoins. Ce qui ne veut pas dire obligatoirement à ses désirs.

    Région et décentralisation

    « Quand on hait les tyrans, il faut aimer les rois »

    V. Hugo

    Libérer les provinces, faire des referendums comme en Suisse, retrouver le sens de la participation citoyenne intégrale. Nous voulons un Etat minimum avec les milliers de républiques locales et provinciales, familiales, professionnelles, culturelles, associatives…

    Pratiquer une réelle décentralisation, un extrême fédéralisme, une désétatisation

    La stratégie familiale :

    « L’art de la démocratie c’est d’empêcher les hommes de s’occuper de ce qui les regarde et de les faire décider de ce à quoi ils n’entendent rien »

    P. Valery

    Il faut s'intégrer dans les associations de proximité. Les parents d'élèves d'abord, pour la famille et ensuite pour la participation dans la vie locale. Eviter d’acheter au maximum les produits que les pubs cherchent à nous vendre. (Si tout le monde cessait d’acheter les produits sous prétexte justement qu’ils font l’objet de grandes campagnes de publicités, cela ferait longtemps que les pubs n’existeraient plus). Cela ne signifie pas non plus qu’il ne faut plus avoir de loisirs, mais plutôt, orienter ceux-ci vers un art de vivre. Nous considérons tout simplement notre engagement pour la France comme étant une forme de loisir et un sens profond de l'amour du prochain. Le Salaire maternel avec la retraite, une voix par enfant, étendre la propriété, association de quartier, bon scolaire et adoptions, les familles paient la redevance, ils doivent donc avoir le droit de décider des programmes diffusés…

    Bien se nourrir ! Court-circuiter les réseaux de distribution, ce sera d’ailleurs plus sain pour notre santé et celle de nos enfants, en apprenant à connaître des petits producteurs (viandes, fruits et légumes...) et acheter directement chez eux. Vous retrouverez de vrais contacts avec le « Pays Réel » tout en retissant des liens efficaces avec le sens de la parole et la qualité. Faire découvrir aux enfants, la nature, la vraie nourriture. N’oublions pas que la santé passe d'abord par une bonne alimentation et que celle-ci représente la première médecine. C’est cela la vraie résistance dans le développement de la vie communautaire. C’est cela décider, en citoyen au delà des manipulations du système... C’est cela la vraie résistance. La vie communautaire est garante d'indépendance. C’est pour cela que la République détruit : famille, commerce, artisanat, paysannerie...

    Donner à chaque communauté des pouvoirs concrets dans leur propre domaine

    Souveraineté et politique d’aide au Tiers monde

    « Le premier effet d’une institution saine, c’est d’infléchir l’égoïsme individuel au service du bien commun et de faire coïncider dans la plus large mesure possible l’intérêt privé et le devoir social »

    G. Thibon

    Nous pouvons apporter notre aide aux pays du Tiers Monde. S’il fallait trouver un autre argument que celui qui nous anime de l'aide au prochain, nous pourrions pour convaincre les matérialistes, avancer l'argument qu'en les aidant, nous nous sauvons. Il faut arrêter le désert... (Lire le livre de R. Pernoud : "Le Moyen-âge, pour quoi faire ?") Développer et travailler avec la Francophonie, l’Amérique Française, les Chrétiens d’Orient, l'Alliance latine et les pays gaëliques...

    - Retrouver dans le peuple un dynamisme et alléger l’Etat.

    - En finir avec le règne des bureaux et des fonctionnaires (gâchis et inefficacité)

    Tout désespoir en politique est une sottise absolue disait Maurras. Comme les romains, la charrue et l’épée ou les israélites du temps d’Esdras, d’une main la truelle, de l’autre l’épée.

    F. Winkler

    http://www.actionroyaliste.com/bibliotheque-du-gar/etre-royaliste/1400-alors-pourquoi-etre-royaliste-

  • Le vrai testament de Bastiat : les Harmonies sociales

    140913Frédéric Bastiat (1801-1850) a certes sa petite rue à Paris.

    Mais trop de peu de gens connaissent la pensée de l'homme qui écrivait : "Liberté ! Voilà, en définitive, le principe harmonique. Oppression ! Voilà le principe dissonant ; la lutte de ces deux puissances remplit les annales du genre humain".

    On le connaît, pas assez d'ailleurs, pour son talent d'écriture. Sa plume alerte fait de lui une sorte de Voltaire de l'économie."Depuis que nous avons publié, disait-il avec esprit, un rapport au Roi sur le grand parti qu'on pourrait tirer d'une paralysie générale des mains droites, comme moyen de favoriser le travail, il paraît que beaucoup de cervelles sont en quête de nouvelles recettes protectionnistes."

    La publication de ces Harmonies sociales, écrites à l'heure de la mort, en 1850, pour conclure ses Harmonies économiques publiées quelques mois plus tôt, permettait en 2001 au professeur Jacques Garello de voir en lui le vrai prophète d'une authentique "troisième voie" entre les socialistes étatistes et les conservateurs du capitalisme de connivence.

    À l'heure où les Français remettent en cause une classe politique dont, conseiller général des Landes depuis la Restauration, élu député en 1848, il voyait déjà poindre la nuisance, on ne peut le redécouvrir qu'avec intérêt.

    Il affirme en effet et explique de façon claire : "les Harmonies sociales contenues en germe dans ces deux principes : propriété, liberté. Nous verrons que toutes les dissonances sociales ne sont que le développement de ces deux autres principes antagoniques aux premiers : spoliation, oppression."

    POUR COMMANDER LE LIVRE "HARMONIES SOCIALES" 256 PAGES 25 EUROS

    - par internet sur le site des Éditions du Trident

    - ou par correspondance enadressant un chèque de 25 euros
    aux Éditions du Trident 39 rue du Cherche-Midi 75006 Paris

    http://www.insolent.fr/

  • Les vertus, l’amitié et la vie heureuse dans l'Ethique à Nicomaque

    A. Sagesse, prudence et tempérance 

    Il faut maintenant en venir aux vertus intellectuelles qui sont les plus hautes. La prudence s’oppose à la sagesse qui est fondée sur la science. La véritable science procède par syllogismes à partir des principes, alors que la prudence n’est une science que « par accident », puisqu’elle ne connaît que les conclusions. La prudence est une vertu utile pour diriger la famille ou la cité, elle est la capacité à conjecturer, donc à connaître les conclusions sans pouvoir remonter aux principes. 

    La science vient au premier rang, car elle s’accompagne de démonstration et porte sur les choses qui, existant nécessairement, ne peuvent être objet de délibération. Inversement, la prudence est seulement « une disposition, accompagnée de règle vraie, capable d’agir dans la sphère de ce qui est bon ou mauvais pour l’être humain ». La prudence a rapport aux choses humaines et « aux choses qui admettent délibération ».

    B. Tempérance et plaisir 

    Si la tempérance est une vertu tellement importante, c’est parce qu’elle est la vertu qui permet la conservation de la prudence. L’intempérance n’est pas équivalente à la poursuite des plaisirs, car il faut distinguer entre les plaisirs qui sont nécessaires et ceux qui ne le sont pas. Plus généralement, les plaisirs qu’il faut fuir sont les plaisirs qui peuvent être accompagnés de douleur.

    « Ceux qui identifient le plaisir avec le bien » ont tort. En effet, si le plaisir est un bien, il n’est pas démontré qu’il est le bien suprême. Le plaisir ne peut pas être le bien suprême puisqu’une vie de plaisir et de sagesse est supérieure à une vie de plaisir sans sagesse. Si le composé a plus de valeur que le simple, c’est que le plaisir et le bien sont différents.

    Mais la condamnation du plaisir est si manifestement contraire à notre nature que les discours en ce sens resteront impuissants quelles que soient les intentions qui les inspirent. Une distinction raisonnée des plaisirs est nécessaire : 1) on ne peut s’en tenir à la recherche du plaisir ; 2) il y a des distinctions entre les plaisirs (certains sont à rejeter absolument) : il y a des plaisirs qui ont une cause noble et d’autres, une cause infâme ; 3) le plaisir ne se confond pas avec le bien et tout plaisir n’est pas désirable.

    Les différences spécifiques entre les plaisirs 

    Il y a un type de plaisir propre à chaque activité. Le plaisir propre est celui qui accroît l’activité. Celui qui aime les mathématiques se consacrera entièrement aux mathématiques. De même il y a une douleur propre.

    Le plaisir sera qualifié de bon ou mauvais suivant la qualification morale des activités. Le plaisir lié à une activité vertueuse comme l’étude est un bon plaisir. Les plaisirs varient selon les espèces et, au moins dans l’espèce humaine, selon les individus. Le problème est donc de déterminer ceux des plaisirs qui conviennent à l’homme complet et bienheureux.

    C. L’amitié

    Dans le système des vertus, l’amitié prend une place particulière. Puisque l’éthique a une dimension sociale, l’amitié permettra cette articulation de la relation interindividuelle et de la vie sociale dans son ensemble.

    De tous les biens, l’amitié apparaît comme l’un des plus importants. Tous les autres biens que nous pouvons posséder sont vains dès lors que nous n’avons pas d’amis. Mais l’amitié vraie est celle des hommes vertueux, car elle échappe à tout calcul ; elle est uniquement le partage des joies et des peines de ceux qui se livrent à la connaissance. L’amitié fondée sur l’attente d’avantages réciproques n’est pas une véritable amitié.

    L’amitié revêt deux formes principales. La plus commune est l’amitié qui existe entre égaux ; mais il peut aussi y avoir de l’amitié entre un supérieur et un inférieur. Là encore, comme dans toutes les vertus, règnera une sorte d’égalité, mais cette fois d’égalité proportionnelle car « l’affection est fonction du mérite des parties ». Autrement dit, les règles de l’amitié se rapprochent de celles de la justice.

    C’est pourquoi il est normal que « la justice croisse en même temps que l’amitié, attendu que l’une et l’autre existent entre les mêmes personnes et possèdent la même extension ». Ainsi l’amitié apparaît comme une vertu proprement politique qui se développe en même temps que se renforce la cité, car aucune communauté humaine ne peut exister sans qu’il y ait quelque amitié entre ses membres.

    D. Le problème du bonheur ; bonheur et divertissement 

    Le bonheur n’est pas le divertissement ou le jeu. Le divertissement est une activité qui peut être recherchée pour elle-même, mais c’est une activité qui peut conduire à négliger son corps ou sa maison. Le divertissement est condamné comme puéril. Il n’est admis qu’au même titre que le repos. Il n’est donc pas une fin, mais sa fin est l’activité.

    On le voit : le bonheur ne va pas sans sérieux. Les choses sérieuses ont plus de valeur que les choses amusantes. Donc la vie heureuse ne peut être que dans les choses sérieuses.

    Le bonheur va se diviser en deux, suivant le type de vertu mis en jeu : 1) le bonheur comme activité conforme aux vertus intellectuelles ; c’est la contemplation, c’est-à-dire le genre d’activité le plus conforme aux plus hautes exigences de l’âme ; 2) le bonheur comme activité conforme aux vertus morales ; c’est la prudence qui est orientée vers la vie pratique, c’est-à-dire la praxis sociale.

    En effet, le bonheur est l’activité conforme à la vertu. Donc le bonheur est l’activité conforme à la partie la plus haute de l’homme. Cette partie est celle qui, en nous, est la plus divine. L’activité de cette partie de l’âme est la contemplation. Le bonheur parfait est contemplation.

    L’éthique est pratique. C’est pourquoi « on voit le législateur accorder son attention à la fois à l’éducation et au genre de vie des citoyens ». Vivre dans une cité régie par des bonnes lois, c’est le meilleur moyen d’acquérir les dispositions nécessaires à la vie morale, car « l’éducation publique s’exerce évidemment au moyen des lois et seulement de bonnes lois produisent une bonne éducation ».

    Þ On recommandera tout particulièrement les livres VIII et IX consacrés à l’amitié. Sur la prééminence de la vie contemplative, voir le livre X, 7-8.

    L’Ethique à Nicomaque parvient ainsi à sa fin propre : l’éthique est subordonnée à la science politique et la recherche de la vie heureuse est presque impossible si on ne vit pas dans une cité gouvernée par des lois justes. On ne peut manquer d’être frappé par la force encore si vive de la pensée morale d’Aristote, qui unit d’un côté, l’élévation de l’âme et la recherche d’un idéal de sagesse sublime – celui de la science désintéressée et de la contemplation – et un, d’un autre côté, un souci de la vie pratique qui ne se dément jamais. On a une éthique eudémoniste, orientée par la recherche du bonheur, mais un bonheur qui prend racine dans le souci de l’autre et trouve une de ses plus belles expressions dans l’amitié. Enfin, on doit noter l’actualité d’une pensée qui pose les plus redoutables questions de la théorie de l’action dans les termes qui sont encore très largement les nôtres.

    Source : http://www.lenuki69.com/article-ethique-a-nicomaque-d-aristote-presentation-generale-60235810.html

    http://www.oragesdacier.info/2014/09/les-vertus-lamitie-et-la-vie-heureuse.html