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culture et histoire - Page 1492

  • Égypte : Disparition des grands mammifères au pays des pharaons

    Du haut de ces pyramides, quarante siècles vous contemplent“, aurait dit Napoléon à ses troupes. En fait, il s’agit au moins de 45 siècles, mais l’esprit y est. Ce que le Petit Caporal ne savait pas, c’est que durant toutes ces années, les pyramides en question ont été témoin d’un changement climatique qui a transformé la vallée du Nil, et vu l’extinction de nombreuses espèces, comme vient de le confirmer une étude publiée dans le journal Proceedings of the National Academy of Sciences (PLOS)Dans l’Égypte des pharaons, il y avait des lions, des gazelles, des girafes, et même des éléphants. L’équipe menée par Justin Yeakel (Université de Californie / Santa Fe Institute) a réexaminé en détails la liste de ces grands mammifères qui ont vécu dans la vallée du Nil durant les 6000 dernières années, liste basée sur les descriptions d’animaux sur les monuments et documents de l’Égypte ancienne.

    Sur 37 espèces qui prospéraient avant même l’avènement du premier pharaon, il n’en reste plus que huit aujourd’hui.

    Les chercheurs ont utilisé une liste compilée par le zoologiste Dale Osborne, qui à base de données archéologiques et paléontologiques ainsi que des archives historiques a réalisé une base de données des espèces et de leur évolution (ou disparition) au fil du temps.

    Un “travail incroyable” qui a permis à Justin Yeakel et son équipe d’utiliser “des techniques de modélisation écologiques pour examiner les ramifications de ces changements“. L’analyse de ces données montre que l’extinction des espèces, probablement due à un climat de plus en plus sec et à la croissance de la population humaine, a rendu l’écosystème progressivement moins stable.

    Ce qui était jadis une communauté de mammifères riche et diverse est très différente à présent“, explique Justin Yeakel. “Au fur et à mesure que le nombre d’espèces a décliné, l’un des premiers éléments a été la perte de redondance écologique du système. Il y avait plusieurs espèces de gazelles et d’autres petits herbivores, qui sont importants parce que de très nombreux prédateurs différents s’en nourrissent. Lorsqu’il y a moins de ces herbivores, la perte de l’une de ces espèces a un plus grand effet sur la stabilité du système, et peut amener des extinctions supplémentaires“.

    Climat aride, chute des empires et lutte pour l’espace cultivable

    Les chercheurs ont identifié 5 épisodes principaux durant les 6000 dernières années, durant lesquels des changements dramatiques se sont produits, trois d’entre eux coïncidant avec des changements environnementaux extrêmes, durant lesquels le climat est devenu plus aride. Ces périodes d’assèchement coïncident également avec des bouleversements dans les sociétés humaines, comme l’effondrement de l’Ancien Empire, il y a 4000 ans, ou la chute du Nouvel Empire, il y a 3000 ans.

    S’ils ne peuvent exactement démêler les causes possibles de ces changements écologiques, ils ont identifié des moteurs potentiels.  Il y a eu trois grandes vagues d’aridification, alors que l’Égypte allait d’un climat plus humide à un climat plus sec, à commencer par la fin d’une période humide pour l’Afrique, voici 5500 ans, lorsque les moussons se sont déplacées vers le sud.

    En même temps, les densités de populations humaines augmentaient, l’agriculture s’emparait de terres jadis occupées par des herbivores, et la compétition pour l’espace le long de la vallée du Nil aurait eu un large impact sur les populations animales. précisent-ils.

    Le plus récent changement pour les mammifères de la région se serait produit il y a cent ans. L’analyse des réseaux entre proies et prédateurs montre que les extinctions d’espèces dans les 150 dernières années a eu un impact disproportionné sur la stabilité de l’écosystème.

    Pour l’équipe de Justin Yeakel, ces résultats ont des implications sur la compréhension des écosystèmes modernes. “Ce peut être juste un exemple d’une tendance plus large“, explique Yeakel.

    Nous voyons aujourd’hui beaucoup d’écosystèmes dans lesquels le changement d’une espèce provoque un grand changement sur la manière dont l’écosystème fonctionne, et cela peut être un phénomène moderne. On n’a pas tendance à penser à comment le système était voici 10000 ans, quand il y avait une plus grande redondance“. Il espère cependant que cela aidera à prévoir les changements futurs…

    Nouvel Obs

    http://fortune.fdesouche.com/354699-egypte-disparition-des-grands-mammiferes-au-pays-des-pharaons#more-354699

  • Figures de la Nouvelle Droite

    Une question qui pourra paraître surprenante de prime abord, mais qui fait sens : quelles sont les motivations personnelles qui vous poussent à enquêter sur l’extrême droite radicale, la Nouvelle Droite plus particulièrement ? Quel est votre parcours ? Ou pour le dire différemment, d’où parlez-vous ?
    Stéphane François : D’où je parle ? Vaste question. Premièrement, je viens d’une famille de résistants, avec un grand-père que j’adorais et qui était un militant anarchiste. Je pense qu’inconsciemment, il m’a beaucoup influencé… Ensuite, la mode en musique à la fin de mon adolescence était le Dark Folk. J’ai donc été bercé par Death In June, Non, Sol Invictus, Current 93, etc. Dans le mouvement, j’ai trainé mes guêtres dans le milieu indus lillois pendant mes études, dévorant les fanzines sur le sujet, dont un certain nombre était des titres téléguidés par des nationalistes-révolutionnaires, qui faisaient beaucoup de publicité à la Nouvelle Droite et à ses tendances. C’est ainsi que je l’ai découvert. Enfin, je dévore depuis mon adolescence tous les livres sur les marges (contre-cultures, ésotérisme, etc.). Lorsque j’ai eu assez de recul, je me suis rendu compte qu’il y avait un sujet. J’ai commencé à m’y plonger. Cela fait 20 ans maintenant, et je ne pense pas encore avoir fait le tour…
    En lisant votre ouvrage, on comprend bien les origines idéologiques völkisch de la Nouvelle Droite, ce qu’elle doit à aux « révolutionnaires conservateurs », à Dominique Venner et à son groupe Europe Action, et surtout à Alain de Benoist. Pourriez-vous revenir, à grands traits, sur l’histoire et la signification de ce courant politique ?
    En fait, les völkschen sont l’une des influences de la Nouvelle Droite, comme je le montre. Historiquement, la Nouvelle Droite est apparue en 1968, avec la création du GRECE, lui-même composé d’anciens de la FEN et d’Europe-Action. Sa principale caractéristique à l’époque était, déjà, son rejet du nationalisme et sa défense d’un européisme. Il y avait alors en son sein un certain nombre de personnes qui firent par la suite carrière, soit dans la haute administration, soit dans l’université, soit dans le journalisme.
    La Nouvelle Droite, en particulier sa principale structure le GRECE, a marqué la vie culturelle de la droite non-conformiste depuis 1968. En effet, son positionnement idéologique est sujet à controverse : l’expression « Nouvelle Droite », est le nom donné par les adversaires du GRECE, lors de la campagne médiatique, extrêmement violente, de l’été 1979. Les néo-droitiers ont refusé la filiation droitière avant de l’accepter. Jusqu’en 1979, la Nouvelle Droite, renvoyait au couple GRECE/Club de l’Horloge. Mais vers 1985, à la suite des départs et des scissions de membres ne se reconnaissant plus dans le GRECE, la Nouvelle Droite devient un entrelacs de personnalités
    Le premier corps de doctrine du GRECE (allant grosso modo de 1968 à 1979) développe les thèmes suivants : un national-européisme ; une critique de l’égalitarisme à travers la critique du christianisme ; une conception non linéaire du temps (sphérique et/ou cyclique) sous l’influence de Nietzsche ; un éloge du paganisme (quêtes des origines indo-européennes) ; un anti-universalisme ; un anti-occidentalisme, l’Occident étant incarné par les États-Unis ; un antilibéralisme ; un tiers-mondisme « de droite » pour éviter le déracinement et l’immigration ; et enfin un enracinement régionaliste. Cette doctrine prétend appuyer ses analyses et ses conclusions sur les derniers travaux historiques, philosophiques, ethnologiques, ainsi que sur ceux de la biologie et de l’anthropologie.
    Cependant, la toute première doctrine de la Nouvelle Droite (les textes entre 1968 et 1972) se caractérisait par un racialisme pro-occidental, un positivisme (qui tournera en scientisme), un antiégalitarisme, un antimarxisme virulent, un antitechnocratisme et une vision romantique et virile de la révolution. De fait, ce tout premier corpus doctrinal est encore marqué par les idées développées par Europe-Action. Elle commence à faire la promotion du paganisme.
    Au début des années 1980, la Nouvelle Droite évolue : elle devient holiste et anti-occidental. Elle a aussi affirmé son paganisme et son anti-occidentalisme, l’Occident incarnant l’acculturation et l’américanisation des mœurs, défendant une démocratie organique et prônant le différentialisme. Hostile au matérialisme, au capitalisme et à la mondialisation, le GRECE, a alors pour ennemis la société de consommation et les États-Unis, des points qu’il défend toujours. Après l’échec du gramscisme de droite et du projet élitaire, la Nouvelle Droite se mit à prôner un discours européiste et antitotalitaire marqué. Mais, surtout cette période voit l’essor du discours mixophile de Benoist, qui défendit le droit des peuples, prônant l’éloge de la différence à la suite de la lecture de Lévi-Strauss et Jaulin, ce qui va provoquer le départ d’un certain nombre de cadres, comme Vial, au milieu des années 1980. Le GRECE ne se remettra jamais de cette hémorragie. Les années 1980 correspondent aussi à la découverte des théoriciens de la Révolution conservatrice allemande, qui deviennent des références importantes
    Enfin, il se relèvera petit-à petit à partir de la décennie suivante. Cette dernière évolution doctrinale poursuit la seconde, mais en y intégrant les thèmes écologistes et décroissants. Il s’agit de la période où Benoist se réapproprie les théoriciens du syndicalisme-révolutionnaire, comme Sorel, et les auteurs marxistes. En fait, le GRECE a tant évolué qu’il se met à défendre ce qu’il avait condamné au début des années 1970…
    J’ai longtemps cru que Georges Dumézil était un fervent défenseur de la Nouvelle Droite. Vous faites preuve de davantage de réserve. En revanche, à aucun moment, je n’aurais imaginé l’utilisation des concepts développés par Claude Lévi-Strauss ou même Henri Lefebvre, marxiste hétérodoxe. Quel rapport la Nouvelle Droite entretient-elle avec les intellectuels ? En quoi l’idée d’un gramscisme de droite (que sauf erreur, vous n’évoquez pas) peut-elle sembler pertinente ?
    La Nouvelle Droite est friande d’intellectuels. Les néo-droitiers en lisent un grand nombre, les discutent et se réapproprient leur concept. Alain de Benoist en outre les sollicite pour ses revues, Krisis et Nouvelle Ecole. Il dialogue en outre avec des universitaires de différents pays, dont l’Italie, les Etats-Unis, la Russie, etc. Benoist se réfère à un grand nombre d’intellectuels, venant de disciplines différentes : archéologie, science religieuse, droit, histoire, science politique, ethnologie, anthropologie…
    Enfin, le sommaire du premier Liber Amicorum Alain de Benoist montrait la présence non négligeable d’entre-eux. Le second montre plutôt un retrait de ceux-ci, à l’exception (et à l’arrivée) d’universitaires italiens. Benoist, n’ayant pas de position universitaire, recherche, malgré une bibliographie imposante, une forme de légitimité intellectuelle.
    Concernant la stratégie du gramscisme du droite, j’ai traité de la question dans un précédent ouvrage (Les Néo-paganismes et la Nouvelle Droite, paru en 2008). Comme il s’agit d’un échec patent, à la suite de la campagne de 1979, mon constat dans cet ouvrage, je n’ai pas jugé utile d’y revenir.
    Vous rappelez, et c’est assez ahurissant, l’islamophilie et le tiers-mondisme d’Alain de Benoist. Pourriez-vous revenir sur ces deux points ? 

    Benoist a toujours défendu l’islam. Il rejette l’immigration, mais a beaucoup d’intérêt pour l’islam. Il se rend d’ailleurs régulièrement en Iran et discute avec des intellectuels musulmans. En fait, la Nouvelle Droite a toujours eu une position favorable à cette religion. Cela fait partie d’une tradition d’une certaine extrême droite d’être islamophile, pour différentes raisons : ethnodifférentialisme, défense d’une forme de tradition, etc. et cela dès le début des années 1980. Je me suis intéressé à cette question dans La Nouvelle Droite et la « Tradition », ainsi que dans un chapitre, co-écrit avec Nicolas Lebourg, à paraître dans un ouvrage collectif à la fin de cette année.
    Quant à son tiers-mondisme, il est afférent à sa relecture de Lévi-Strauss et de Jaulin. Il est aussi la conséquence de sa défense du droit des peuples, notamment vis-à-vis de l’impérialisme occidental. Il l’a déjà dit ou écrit plusieurs fois : il est contre toute forme de colonialisme au nom du droit à rester soi-même, notamment dans un ouvrage publié en 1986 (Europe Tiers-Monde même combat). Il est loin le temps, où dans Europe-Action et au début de l’aventure de la Nouvelle Droite, il défendait les régimes racistes de Rhodésie et de la République Sud Africaine… je pense que cette évolution es sincère.
    couv vents du nord
    La Nouvelle Droite semble avoir été à son apogée à la fin des années 1970 et au début des années 1980, avant les scissions. En quoi a-t-elle imprégné la droite « de gouvernement » ? Quels sont les liens persistants avec le Front national ?
    Il n’y a guère de lien avec le FN, bien qu’Alain de Benoist trouve un intérêt à Marine Le Pen, malgré des divergences importantes (rejet de l’islam et des musulmans, jacobinisme). S’il y a des liens, ils se font surtout par le passage de membres du GRECE vers ce parti. Par exemplaire, l’attaché parlementaire de Marion Maréchal Le Pen est un ancien gréciste.
    La Nouvelle Droite a imprégné au début des années 1980 les idées de certains militants de l’UDF et du RPR (provocant au retour de vifs rejets de la part d’autres militants de ces partis), qui étaient membres de l’un et de l’autre, notamment via le Club de l’Horloge. Nous pouvons donc penser que certains de ces militants ont gardé ces idées, qui se sont retrouvés ensuite à l’UMP… En fait, son influence est faible, l’entrisme ayant été un échec.
    Dans un chapitre qualifié d’excursus, vous abordez la question du National Socialist Black Metal. Quel est le poids de cette scène musicale et ses liens avec les théoriciens du GRECE ? On a du mal à imaginer Alain de Benoist à un concert de Death in June… 

    Pour une bonne raison : il n’aime pas ça… Benoist est plutôt un amateur de musique traditionnelle issue des différentes civilisations de notre planète. Il est aussi un amateur de musique classique et de jazz. En fait, les scènes indus, néofolk, black metal, etc. attirent plutôt les jeunes militants, voire les militants d’autres familles politiques, comme les nationalistes-révolutionnaires ou l’équipe de Réfléchir & Agir. De ce fait, à l’exception de quelques cas personnels, il n’y a pas de liens entre ces scènes et ces milieux. Concernant le poids de cette scène en France ? Entre quelques centaines et quelques milliers pour les groupes les plus connus/côtés, mais guère plus. Il y a eu quelques publicités pour un magasin online vendant ce type de musique, enfin indus/néofolk, dans Eléments, mais c’est tout…
    Parmi les grands spécialistes des extrêmes droites ethnodifférencialistes, on ne peut méconnaître le travail de Pierre-André Taguieff et vous le citez à de nombreuses reprises. Que vous inspire sa progressive conversion aux thèses néoréactionnaires ?
    C’est simple : regardez quels ouvrages ou articles j’utilise… Ma réponse est là : je ne cite aucun ouvrage récent, à l’exception de son Dictionnaire (auquel je participe il est vrai), qui est très bien grâce au travail immense d’Alain Policar.

    note : Entretien avec Stéphane François paru dans CQFD, n°124, juillet 2014, pp. 12-13.

    SourceFragments sur les temps présents :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/dt_autres/EupAAFElApXSjiJZad.shtml

  • L’avenir de l’Éducation nationale selon Najat Vallaud-Belkacem

    À peine emménagée dans son nouveau ministère de l’Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem (NVB) déclare à la presse qu’une de ses priorités sera la lutte pour l’égalité entre garçons et filles.
    Les petits Français qui subissent un système scolaire en pleine déliquescence peuvent être rassurés : lÉducation nationale est entre les bonnes mains d’un ministre qui a parfaitement identifié les défis pour l’avenir.
    Avec NVB, les filles opprimées par une société machiste pourront s’exprimer et la multitude de vexations qu’elles subissent seront traquées et réprimées. Elles pourront enfin faire des études supérieures. L’excision, très pratiquée chez les Français, sera combattue, comme les mariages forcés. Surtout dans les milieux catholiques où il est encore très fréquent, comme le montre le film de propagande joué par la compagne de monsieur Hollande.
    Malgré le recrutement de plus de 40.000 enseignants depuis 2012, l’école croule sous la médiocrité de l’enseignement et les communautarismes. Elle est plus que jamais ingouvernable sauf par les syndicats et la gauche bien-pensante qui l’utilise comme formidable caisse de résonance pour manipuler et rééduquer les futurs citoyens. La maîtrise du français et des fondamentaux diminue inexorablement chaque année (20 à 25 % des élèves de 6e ont des difficultés pour comprendre un texte). Les enseignants en arrêt maladie n’ont jamais été aussi nombreux. Les actes d’incivilité et de violence se multiplient dans les écoles… On pourrait continuer la liste des constats qui révèle la faillite du système éducatif et pousse toujours plus de parents à demander l’inscription de leur progéniture dans des établissements catholiques. Demandes qui excèdent largement les capacités d’accueil et ce que l’État autorise.
    Malgré cela, pour NVB, tout va bien dans ce ministère de la déculturation et de la désinformation, hormis les discriminations graves que subissent les petits Françaiss dont la lutte doit devenir une priorité.
    Va-t-elle s’attaquer à la réhabilitation de l’autorité du professeur ? Au port de l’uniforme qui améliorerait le respect dans les écoles ? Va-t-elle soulever la question des programmes, de la réconciliation de l’enseignement avec l’histoire de notre pays et de sa grandeur ? Non, elle va lutter pour l’égalité entre les garçons et les filles chez les petits Français scolarisés !
    Si face aux défis et aux enjeux de l’enseignement la politique de ce ministre de « l’Instruction publique » se limite à cela, on peut alors affirmer qu’elle ne servira à rien, comme il en fut de même pour ses prédécesseurs de tous bords.
    Si tous nos ministres relèvent de la même perspicacité, comment s’étonner que le peuple français n’ait plus l’espoir dans un redressement national et ne croie plus dans cette classe politique dont l’incompétence et la médiocrité relèvent d’un art dans lequel ils sont passés maîtres ?

    source

  • Charles de Gaulle exprime la position de la France par rapport à l’Otan

  • L’hérédité et la civilisation

    Des trois races de nos rois, celle qui fit la France fut celle qui évolua dans les meilleures conditions d’hérédité monarchique

    C’est l’hérédité collective d’une aristocratie recueillant la succession du Sénat de Rome qui donna la durée et la force à l’Empire romain. Des trois races de nos rois, celle qui fit la France fut précisément celle qui évolua dans les meilleures conditions d’hérédité monarchique, lesquelles ont permis la régulière transmission, la continuité rigoureuse de leurs desseins. La valeur de tout effort personnel est dominée par l’immense principe historique en vertu duquel les vivants sont « de plus en plus, et nécessairement, gouvernés par les morts », et chaque vivant par ses morts particuliers. Cette nécessité bienfaisante est la source de la civilisation. Mais il y a longtemps que la démocratie s’est insurgée contre cette condition d’un ordre civilisé ; elle a choisi la barbarie, elle veut se recommencer tout entière à chaque individu qui vient au monde, sauvage et nu. C’est à l’humanité des cavernes que la démocratie veut nous ramener.

    Charles Maurras, Sans la muraille des cyprès J. Gibert, 1941

    Le Sénat romain n’était pas élu, ses membres étaient, en quelque sorte, cooptés parmi les magistrats issus des grandes familles aristocratiques, et du sang neuf, les "hommes nouveaux", s’y introduisait au compte-gouttes. Un ambassadeur reçu par le Sénat dit qu’il avait cru être introduit devant une assemblée de rois ! L’Empire romain semble, à première vue, ne pas avoir connu l’hérédité. En réalité, il l’a connue de manière cachée : la plupart des empereurs n’ont pu avoir de successeurs directs parce qu’ils n’eurent pas de fils ou que ces derniers moururent en bas âge ; mais une étude généalogique prouve que, dans l’ensemble, l’Empire fut transmis par les femmes. Si les féministes apprenaient cela, le latin reviendrait à la mode !

    Carolingiens, Mérovingiens, Capétiens, des trois races de nos rois la dernière connut une hérédité heureuse qui fit la France. Après cette constatation, Maurras cite Auguste Comte qui n’a cessé de répéter : « Les morts gouvernent les vivants. » Culte des ancêtres, coutumes des ancêtres, mos majorum, tous les peuples civilisés, et même la plupart des autres, ont vécu sur ces principes, et plus l’aventure humaine avance, plus, "nécessairement" l’expérience du passé a enrichi la civilisation.

    Mais Rousseau vint. Alors que toutes les sociétés, des primitives aux plus élaborées, avaient postulé que la civilisation était un capital transmis et augmenté, le citoyen de Genève piétina la plus belle réalisation du génie humain, la France d’Ancien Régime, et les privilégiés s’enthousiasmèrent pour ce faune, comme les bourgeois d’aujourd’hui, gavés et repus, accompagnent leur digestion d’un militantisme en faveur de la faim dans le monde. Rousseau chantait déjà la chanson impie : « Du passé faisons table rase. »

    La démocratie a choisi la barbarie. Rousseau ne disait-il pas dans son Discours sur l’inégalité que l’homme qui médite est un animal dépravé ? Oui, la démocratie est une barbarie : le citoyen électeur ne cesse de dire, ouvertement ou in petto « Moi, je pense que... », sans expérience ni compétence. Dès la prime jeunesse, le malheureux enfant de démocrate, futur électeur et futur fossoyeur de la civilisation, apprend à l’école rousseauiste à étaler, à exhiber, son petit moi barbare et inorganique : son barbouillage de gouache ou d’aquarelle passera pour une oeuvre digne de Michel-Ange, et les premiers mots qu’il jettera sur un papier relégueront Homère au musée des vieilleries. Ne connaissons-nous pas, quand nous visitons certains musées subventionnés, « l’humanité des cavernes » ?

    Né de parents inconnus et mort célibataire, l’homme dénoncé par Renan restait encore un malheureux instruit. L’école moderne a fait de son successeur un sauvage. Saluons une fois de plus la qualité d’analyse d’un Maurras. Il est tellement intelligent, son esprit de déduction est tellement puissant qu’il nous semble un prophète. Rangés derrière son autorité, formons-nous à sa méthode.

    Gérard Baudin L’ACTION FRANÇAISE 2000 du 6 au 19 novembre 2008

  • Libre Journal des débats du 2 septembre 2014 : “Quelles solutions à la crise syrienne ? ; Peut-on encore être maurrassien au XXIème siècle ?”

    Benjamin Blanchard, assisté de Charles de Meyer, recevait Florent de Gigord, blogueur, Fabrice Balanche, maître de conférences à l'université de Lyon II, Samuel Laurent, consultant international, spécialiste du monde arabe, Roueida Koury, présidente de Chrétiens pour la paix en Syrie, Léopold Gauthier, chroniqueur, François Huguenin, essayiste, historien, Axel Tisserand, président du Cercle de Flore et François Bel-Ker, secrétaire général d'Action française. Thèmes : “Quelles solutions à la crise syrienne ? ; Peut-on encore être maurrassien au XXIème siècle ?”.

    Première partie

     

     

    Seconde partie

     

     

  • Réponse à Guillaume Faye - Le grand remplacement n'est peut être pas celui que l'on croit

    On ne balaye pas d'un revers de la main un écrit de Guillaume faye comme s'il était un bref message posté sur facebook par le tout venant. Dans le cas présent, non seulement l'article est de grande valeur mais il est de surcroît long et issu d'un des penseurs majeurs de la mouvance.

    L'un des problèmes majeurs de cette dernière est qu'elle est surtout constituée par des jeunes qui ont naturellement propension, en raison de leur âge, d'être impulsifs et excessifs. C'est ainsi qu'au sein même de la mouvance, la différence d'appréciation entre les uns et les autres, se traduit vite en haine ou excommunication. En fait, malgré nos nuances, sur l'essentiel, sommes nous d'accord, à savoir l'opposition à ce que l'on a coutume d'appeler le Système. Il était peut être bon de le rappeler. C'est la raison pour laquelle ma critique de cet article sera courtoise et respectueuse de l'altérité intellectuelle.

    L'histoire de France est longue et il est légitime de s'interroger sur la date à partir de laquelle peut-on légitimement parler de France comme d'un fait accompli. C'est ainsi qu'en l'an 500, 1000 puis 1500 on peut considérer que la France fut française, même si à l'évidence le terme ne désignait pas du tout la même réalité. La France, comme la plupart des pays, est une dynamique plutôt qu'une essence. La langue elle même, comme la religion d'ailleurs, ne furent nullement les mêmes. En ce sens, l'immigration, si on entend par là, l'importation de facteurs étrangers, n'est nullement récente : et Clovis, et Vercingétorix furent initialement des métèques envahisseurs. N'omettons donc pas que ce que nous appelons indo-européens furent des asiatiques qui ont envahi ce qu'on appelle aujourd'hui l'Europe et l'hexagone dans le cas qui nous préoccupe. Quant au christianisme, issu à l'époque de la lointaine Palestine, il remplaça le paganisme initial presque totalement. Même très récemment – 1914 – 75% des poilus ne parlaient pas ce qu'on appelle le Français … Ainsi donc le fait français, qui n'est nullement original, n'est pas une essence mais un devenir.

    Croire pour autant que l'article de Guillaume Faye n'ait point de valeur au motif de ces rappels incontestables constituerait une grave erreur. C'est ainsi que jusqu'au dix neuvième siècle, les termes de Patrie et de Race furent déterminants pour ensemble caractériser ce que l'on appelle la France. En ce sens, le plaidoyer racial de Guillaume Faye ne constitue nullement une erreur.

    Vint le vingtième siècle et l'apparition de ce que l'on a coutume d'appeler l'idéologie. C'est ainsi que les hommes, pour beaucoup, cessèrent de privilégier le fait racial ou patriotique, préférant accorder le primat à l'idéologie. Il n'est dons pas impossible que la première guerre mondiale fut le dernier conflit qui fut patriotique. Et le fait idéologique d'aller crescendo tout au loin du dernier siècle.

    Les communistes français, par exemple, choisirent l'union soviétique plutôt que la France. De nos jours, il existe de nombreuses internationales : rouge encore, mais aussi chrétienne, raciale, demo-libérale et même, fait plus surprenant, nationaliste.

    Entre 1940 et 1944, les Français optèrent pour des choix différents voire même opposés : attendre que cela se calme, Giraud, De Gaulle, Pétain, Hitler, Staline … On comprend dès lors que, indépendamment des faits raciaux ou patriotiques, la politique a laminé la cohésion nationale. C'est la raison pour laquelle le fait unitaire a aujourd'hui disparu.

    Les guerres de décolonisation ont poursuivi l'involution. C'est ainsi qu'il y eut aussi bien des asiatiques en Indochine mais aussi des arabes en Algérie pour servir l'Indochine et l'Algérie françaises. Réciproquement, les très fameux porteurs de valises à destination du Fln ou les saboteurs dans les usines d'armements françaises, étaient blancs et français... Toute la seconde partie du vingtième siècle, vit durer guerre froide puis détente, durant lesquelles l'essentiel des engagements ne furent ni raciaux ni patriotiques. Et la levée du rideau de fer ne changea pas la donne...

    Obama, décrit comme Noir, et en tant que tel, suscitant beaucoup d'espoirs chez les progressistes français, n'en a pas moins poursuivi une politique visant à l'expansion de la démocratie de type américain dans le monde, avec le capitalisme qui lui est attaché : du fait noir, il n'en est nullement question …

    Guillaume Faye Blanc et Français, n'en est pas moins très probablement plus proche de Mishima l'Asiatique Jaune, que des pâles consommateurs blancs et français qui peuplent majoritairement notre pays.

    Il nous faut aussi rappeler que depuis 1944 le suffrage universel perdure et que les orientations politiques majeures qui furent celles des différents gouvernements qui se sont succédé, n'ont pu l'être qu'avec l'accord des Français Blancs. En effet, depuis 1984, date à partir de laquelle chacun sait ce qu'est le Front National, l'alternative est possible. Même si la barre des 10% fut franchie à cette date, ce qui correspondait à vingt fois plus que lors des échéances précédentes. Cela ne doit pas masquer qu'à l'évidence, 90% du corps électoral fut indifférent à la thématique ethnico-nationale.

    C'est ainsi que les faits raciaux et patriotiques ne peuvent servir de clef de voûte politique que si en France aujourd'hui, existaient une majorité de Guillaume Faye. Nous en sommes malheureusement loin. Et si le Front National est aujourd'hui monté à 25%, il n'est pas certain que le fait ethnico-patriotique soit la cause majeure des suffrages qu'il obtient. A mon sens, la raison économico-sociale est autrement plus déterminante.

    Donc, si on prend en considération le dernier siècle écoulé, le fait racial mais aussi la Patrie, sont très secondaires par rapport à l'individualisme ou le tribalisme ambiants. Croire que cette mue soit spécifique aux Blancs constituerait une erreur. C'est ainsi que si beaucoup se sont offusqués des manifestations pro-palestiniennes en France, majoritairement composés d'arabes, force est de constater que presque personne n'a vu l'essentiel : sachant les cinq ou six millions d'arabes en France, si la défense de l'ethnie ou de la religion avaient été essentielles, les manifestations en France eurent alors été d'une toute autre ampleur.

    En fait, les Arabes, comme les Blancs, en France, se désintéressent presque totalement des faits ethniques et religieux. Même la politique d'ailleurs ne fait plus recette aujourd'hui pour l'ensemble. En ce sens, même s'il est inadmissible de vanter le grand remplacement aujourd'hui au simple motif qu'il dénature la France de toujours en l'espace de très peu de temps, le problème majeur me semble ailleurs.

    C'est ce que le général Delaunay appelle le cancer.

    Cette pathologie comme chacun sait n'est nullement un virus externe mais bien une auto-destruction. Je me souviens que dès la fin des années 70, mes prises de positions de type patriotique laissaient autrui indifférent voire railleur. La société dans laquelle nous vivons est consensuelle dans l'ensemble, justement parce qu'elle flatte le cerveau reptilien de chacun, cerveau majeur chez la plupart de nos compatriotes. Il suffit d'ailleurs de déclarer que nous ne cherchons pas avant tout à être heureux, pour apparaître comme un paria. Pas un hasard si les sociologues constate que l'état d'esprit des Français a davantage changé durant les quatre dernières décennies que pendant deux siècles, ce que les jeunes ne peuvent ressentir.

    Le vrai remplacement à mes yeux n'est donc autre que la vérole psychologique qui touche la majorité de ceux qu'on ne peut même plus appeler compatriotes. Quand bien même sont-ils blancs et de nationalité française qu'ils sont étranger et à leur Race et à leur Nationalité, et dont ils ne se préoccupent nullement de leurs survies. A titre d'exemple, celui qui prône l'utile, l'efficace, le primat de l'intérêt, rompt de facto d'avec le terroir greco-romain, grande matrice initiale.

    « Le monde n'est plus peuplé que de zombies aux yeux morts. »

    Philippe Delbauvre

    L'article de Guillaume Faye : http://www.gfaye.com/la-france-peut-elle-mourir-au-xxie-siecle/

    http://www.voxnr.com/cc/dt_autres/EuEpEZuFyENRGysVwy.shtml