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culture et histoire - Page 1488

  • Cristeros : Organiser des séances spéciales

    Lu ici :

    "Nous avons la joie de vous annoncer que plus de 78 000 personnes ont déjà vu le film Cristeros dans les salles Françaises! Et ce n’est pas fini, car Cristeros continue d’être programmé.

    Mais surtout, nous comptons sur vous maintenant pour organiserdes séances spéciales collégiens, lycéens et universitaires : les cinémas sont tout à fait ouverts à ce genre de projet qui permettent de remplir les salles dans la journée, et en profitent parfois pour reprogrammer le film pour les adultes le week-end suivant. Ces séances peuvent être éventuellement suivies d’un débat soit dans la salle, soit de retour au lycée.

    A Compiègne, 500 élèves de l’institution Sévigné ont ainsi pu aller voir le film début septembre, et à Saint Nazaire, un cinéma fait une séance pour 400 lycéens en octobre et programme le film pendant les vacances de la Toussaint à la suite de cette séance spéciale.

    Alors, si vous êtes professeur ou intervenant dans un établissement scolaire, ou même simple parent d’élève, n’hésitez pas à organiser ou faire organiser de telles séances."

    Pour contacter l'équipe, c'est par ici.

    Michel Janva

  • Imperturbablement, Civitas a tenu samedi son colloque à la rue !

    Alain Escada explique le colloque interdit

    Civitas a tenu son colloque à la rue. Après le refus de dernière minute de l’IRIS d’honorer son contrat et d’ouvrir sa salle à Civitas qui l’avait louée, Civitas avait introduit un référé en urgence. Vendredi en fin de matinée, Civitas a gagné contre l’IRIS qui a été condamné à indemniser Civitas mais n’a pas été forcé à ouvrir ses portes.

    Samedi matin, à l’heure prévue, le colloque s’est donc entamé à la rue, devant la salle prévue. De 10h à 17h, le public a imperturbablement suivi les différentes conférences sous un soleil radieux.

  • La révolte des intellectuels

    Beaucoup d’intellectuels se sont galvaudés dans le conformisme alimentaire et l’intolérance totalitaire. Mais d’autres – et ils sont de plus en plus nombreux – remplissent leur fonction : penser, y compris l’impensable ou l’indicible. 

         En 2012, Richard Millet ou Renaud Camus ont franchi le Rubicon et crié, sans concessions ni faux-semblants, leur « fatigue du sens », conséquence du multiculturalisme, et leur refus du « grand remplacement », c’est-à-dire de la substitution des populations de souche européenne par des gens venus d’ailleurs. Avant cela, Régis Debray avait fait l’Éloge des frontières. Le géographe Christophe Guilluy a, lui, jeté un pavé dans la mare avec ses Fractures françaises où il montre l’ampleur des fractures ethniques. Le philosophe Vincent Coussedière a osé un Éloge du populisme interprété comme volonté de survie d’un peuple en tant que peuple. 

         Des économistes osent aujourd’hui s’afficher comme protectionnistes : Jacques Sapir et Jean-Luc Gréau ont rejoint Alain Chauvet (Un autre monde : Protectionnisme contre prédation) ou Gérard Dussouy, théoricien de la mondialité. Depuis 2010, Hervé Juvin, lui, annonce avec une grande hauteur de vue le Renversement du monde ! 

         Nous assistons aussi au grand retour de la géopolitique, science du réel, donc de la conflictualité, qui perturbe les annonceurs publicitaires des gros médias. Chaque année le festival de géopolitique de Grenoble, organisé par Pascal Gauchon et Jean-Marc Huissoud, marque le retour des intellectuels vers les préoccupations de puissance et la détection des menaces : Aymeric Chauprade, auteur de Chronique du choc des civilisations, peut y croiser Pascal Boniface, auteur d’Atlas du monde global et pourfendeur des Intellectuels faussaires. Hors champ, on ne saurait oublier le général Desportes, ancien directeur de l’École de guerre, et critique des guerres américaines. Ni Alain Soral, qui ne veut pas seulement Comprendre l’empire mais le combattre. Citons encore les apports à la véritable information – osons le mot, à la réinformation ! – de Christian Harbulot, théoricien de la guerre économique ou de François-Bernard Huyghe, lumineux médiologue. 

         Ces hommes-là sont peu présents sur les écrans, mais ils s’imposent peu à peu par la profondeur de leur pensée. 

    Jean-Yves Le Gallou, La tyrannie médiatique

    http://www.oragesdacier.info/2014/09/la-revolte-des-intellectuels.html

  • C’était un 20 septembre : la bataille des champs catalauniques

    En l’an 451, les Huns connurent une défaite lourde de conséquences.

    Cette confédération de barbares européens et asiatiques menée par Attila, dont le gigantesque empire était basé en Pannonie (Hongrie), entendait conquérir la Gaule.
    Après avoir franchi le Rhin, les Huns détruisirent Metz. Mais ils se détournèrent de Paris suite à l’opposition menée par Sainte Geneviève, avant de se casser le nez sur la résistance d’Orléans. Quinze jours après, près de Chalons-en-Champagne se déroulala bataille des Champs catalauniques où les Huns furent battus par une coalition.

     

    Celle-ci, dirigée par le général romain Aetius, regroupait – outre les troupes romaines – des Francs (menés par Mérovée), des Gaulois, des Alains, des Burgondes, des Sarmates, des Wisigoths et d’autres peuples.
    Attila et ses troupes pouvaient de leur côté compter notamment sur l’appui des Ostrogoths et des Alamans.
    Après cette défaite les Huns ne revinrent jamais plus vers la Gaule.

    Ils s’en prirent à l’Italie.

    La bataille des champs Catalauniques fut importante car elle amena un changement fondamental dans les rapports des peuples soumis vis-à-vis de Rome. En paiement de ses loyaux services, Mérovée, roitelet des Francs saliens, fut reconnu par Rome comme roi de la Gaule belgique. A partir de cet instant, les Francs imposèrent graduellement leur domination sur toute la Gaule gallo-romaine pour les trois siècles à venir. Gondioc, chef des Burgondes dont le royaume outre-Rhin avait été ruiné 20 ans plus tôt par les Romains avec l’aide des Huns, se tailla le royaume de Bourgogne. Il ne resta bientôt plus qu’un seul patrice romain en Gaule, Syagrius, îlot dans un océan de rois « barbares ».

    http://www.contre-info.com/cetait-un-20-septembre-la-bataille-des-champs-catalauniques#more-12941

  • La quête du roi fait apparaître dans toute sa réalité le pouvoir des mythes anciens

    Il y a aussi une tout autre histoire, une authentique quête – véritable pendant celle de l’Anneau – qui sillonne le livre. Elle donne à la faërie une autre dimension, une dimension proprement humaine. Conduite exclusivement par les hommes et pour les hommes, sous l’œil bienveillant de Gandalf et des Elfes, c’est la quête d’Aragorn pour devenir ce qu’il est ! Cet engagement elfique pour que les hommes puissent avoir un destin en Terre du Milieu est tout aussi essentiel que la destruction de l’Anneau de Sauron. Mais cette quête-là est bien plus « calculée » : elle fait apparaître dans toute sa réalité le pouvoir des mythes anciens. 

         Quel sens peut bien avoir ce Retour du Roi, d’un Roi imaginaire, comme dit du Seigneur des Anneaux ? Les temps présents ignorent très largement ce que peut être un roi, et même ce que les rois, au cours de l’histoire humaine, ont pu représenter. On peut même voir une contradiction dans la manière dont Tolkien exploite ce thème. 

         Dans une faërie, un tel retour du Roi est tout à fait compréhensible : on peut parfaitement le concevoir comme faisant partie des thèmes incontournables de ce type de récit. Nombreux sont les textes médiévaux, en effet, qui se concluent sur cette eucatastrophe (néologisme tolkenien pour signifier la fin heureuse des faëries). 

         Mais son importance dans les livres du Seigneur des Anneaux est singulière. Ce n’est pas simplement un roi qui revient en puissance, mais une véritable quête qui parcourt le livre. Les livres I, II et IV sont entièrement consacrés à la quête de l’Anneau – mais les livres III, V et la moitié du livre VI sont, eux, consacrés à la guerre du Roi, au Roi, au retour du Roi et à la libération du Comté, terme de l’histoire. Si la vaste entreprise du professeur Tolkien a un sens – et, pour cela, on peut lui faire confiance : dans tous ses écrits, il a rigoureusement respecté la logique – ce sens, sans nul doute, il faut aussi le chercher là. 

         Tolkien a beaucoup écrit. Surtout pour répondre aux interrogations de ses lecteurs et critiques. Dans l’une de ses nombreuses lettres, à propos du pouvoir de l’Anneau, il dit ceci, qui peut sans difficulté s’appliquer à toutes les formes de pouvoir : « Si je devais philosopher à propos de ce mythe, je dirais qu’il s’agissait de représenter d’une façon mythique une vérité qui consiste à dire que la puissance (ou plutôt la potentialité), si elle doit être exercée et produire des résultats, doit être externalisée. A un degré plus ou moins important, elle doit, en quelque sorte, passer hors du contrôle direct de son propriétaire. Un homme qui veut exercer un pouvoir doit avoir des sujets extérieurs à lui-même et dont il dépend » (Lettre 211). Phrase éclairante : on y voit ce qui précisément différencie un pouvoir ayant comme « externalité » l’élection – dont la légitimité ne dépend alors que de l’efficacité de sa propagande, de sa « communication » – et un pouvoir dont « l’externalité » s’établit sur une tradition dans le respect des lois écrites et non écrites... Un pouvoir royal est contraint parce qu’il représente, parce qu’il est : c’est ainsi qu’il est tenu en laisse par son « externalité ». 

         Tolkien affirme à plusieurs reprises qu’il n’aime pas beaucoup ce que nous appelons démocratie. Mais on ne trouve sous sa plume aucun discours qui tenterait de théoriser un anti-démocratisme politique. Son livre n’a rien d’un livre politique. Ce n’est pas du tout de ce côté-là qu’il faut chercher. 

         Pour Tolkien, chrétien, catholique, la seule égalité qui vaille est devant Dieu : « Non pas que je sois un démocrate dans ses aspects habituels, sauf que je pense, pour parler littérairement, que nous sommes tous égaux devant le Grand Auteur » (Lettre 163). Cette pensée a conduit à certains esprits un peu limités à imaginer qu’il pourrait avoir quelque accointance avec des pensées et des penseurs hostiles à la démocratie. Il n’en est absolument rien ! Ce n’est vraiment pas son sujet. Son biographe Humphrey Carpenter précise : « Tolkien, en jargon moderne, était ‘de droite’ en ce qu’il honorait le roi et sa patrie et qu’il ne croyait pas au gouvernement du pays par le peuple ; mais il ne s’opposait à la démocratie que parce qu’il ne pensait pas qu’en fin de compte les hommes en tireraient profit » (Une biographie). 

    François-Marin Fleutot, Les mythes du Seigneur des Anneaux

    http://www.oragesdacier.info/2014/09/la-quete-du-roi-fait-apparaitre-dans.html

  • Bismarck : le mythe du peuple

    N'en déplaise à Michelet, il n'existe pas de peuple conscient de lui-même en tant qu'entité politique. La démocratie est une escroquerie !

    Dans le cinquième tome de ses Mémoires, un des plus riches, Maurice Barrès cite le chancelier Bismarck, manipulateur lucide et froid des assemblées germaniques parce qu'il savait que les élus du suffrage universel ne représentent qu'eux-mêmes. Dès 1847, dans ses discours au premier parlement prussien, Bismarck raillait les premiers théoriciens du Contrat social, des Droits de l'Homme ; il définissait ainsi le peuple, après une vive critique du suffrage universel :

    « Le peuple vrai est une multitude invisible d'âmes. Il est la nation vivante et organisée pour sa mission historique. Il est la nation d'hier et de demain. Il n'a point de voix matérielle qui le dénonce : dans la conscience de sa tradition il puise la force qui le mène aux fins prédestinées : c'est le souverain seul qui sait écouter en lui les voix silencieuses de son vouloir providentiel. » (1)

    L'histoire racontée par Michelet ressemble à la tragédie grecque : comme le choeur des Danaïdes dans les Suppliantes ; le choeur des vieillards d'Argos dans Agamemnon, de Thèbes dans OEdipe Roi, comme le choeur des esclaves troyennes dans les Choéphores, des matelots dans Philoctète, le peuple français représenté par ses paysans, ses bourgeois, ses femmes et ses enfants, pleure ses larmes, verse son sang, exprime sa joie, sa colère, son enthousiasme, son indignation, participe activement aux événements, ou au moins les juge, comme une personne consciente, comme un acteur du drame national. C'est de la belle littérature, souvent réussie malgré l'emphase romantique, mais il ne convient de s'instruire dans ce livre, d'y puiser les leçons du passé qui doivent éclairer l'action des hommes dans la cité (2). Le Théâtre, le Roman, ne disent pas l'Histoire, et Michelet « fit de la pensée avec son coeur ».

    S'il existe une population, des masses populaires, un peuple, le peuple au sens politique, lui, n'est qu'une nuée sortie d'imaginations enfiévrées par le mythe démocratique. Il n'existe pas, dans la réalité, de peuple visible, conscient de lui-même en tant qu'entité politique. Parler au nom du peuple, déclarer "le peuple a dit", "le peuple a voulu" représente un abus de confiance. La république romaine était dirigée par le Sénat, formé d'anciens magistrats, et le Peuple romain réuni en Comices et votant d'après un processus complexe, d'une structure fort inégalitaire. Le mot république ne doit pas faire illusion : "Le Sénat et le Peuple romain" étaient plus proches de la formule "Le roi en ses Conseils, le peuple en ses États" que du mensonge démocratique qui fait parler "au nom du peuple français". Les représentants des partis qui ont été élus grâce aux machinations de leurs comités ne représentent pas plus la masse des Français que ne le feraient des députés tirés au sort ! Présidentielle, représentative, participative, la démocratie n'a été, n'est et ne sera jamais qu'une escroquerie.

    Seul un souverain qui n'a pas besoin de flatter les masses, un monarque absolu, ce qui signifie indépendant, peut non seulement considérer le salut de ses peuples, mais aussi se mettre objectivement à l'écoute de leurs aspirations "silencieuses", "providentielles", et en tenir compte dans la mesure où leur application ne met pas en danger l'intérêt général que lui seul peut discerner.

    Gérard Baudin L’ACTION FRANÇAISE 2000 du 4 au 17 décembre 2008

    1 - Maurice Barrès, Mes Cahiers, tome V (1906-1907), Plon, Paris, 1932.

    2 - Charles Maurras, Trois Idées politiques, Champion, Paris, 1898. Il est indispensable, pour connaître Jules Michelet, de lire, dans cet ouvrage le chapitre Michelet ou la Démocratie. L'ouvrage a été repris dans les OEuvres capitales, tome II, Essais politiques, Flammarion, Paris, 1954.

  • Entretien avec le groupe musical « FTP »

    On peut visionner en fin de cet entretien deux clips de ce dynamique groupe musical patriote.
    Leurs deux premiers disques sont disponibles ici.

    C-I : Bonjour et merci d’avoir répondu à nos questions ! Le label Patriote Productions a récemment annoncé officiellement que vous avez débuté l’enregistrement de votre troisième album, peux-tu nous en dire plus ?

    Philippe (FTP) : En effet, nous avons commencé les enregistrements cet été après un boulot acharné pour composer les titres de ce nouvel album. Moins de deux ans sépareront Rupture de ban de son futur petit frère, ce qui est très satisfaisant !

    C-I : Où en êtes-vous précisément ?
    Ph : Etant donné les difficultés que nous éprouvons à nous retrouver tous ensemble, nous avons opté pour plusieurs séances d’enregistrements séparés. A l’heure actuelle sont intégralement enregistrés les pistes de guitare et de basse, quelques morceaux de flûte traversière, et la batterie est en cours. Il reste principalement le chant et quelques instruments tels que du saxophone ou du violon. Vous l’avez compris, il y a encore du boulot à abattre car nous voulons faire de cet album un produit riche et achevé.

    C-I : Avec le recul, quelles sont vos impressions concernant votre précédent disque, Rupture de ban ?


    Ph : Le ressenti du public est clairement positif, et largement au-delà de nos espérances. Cet album a touché beaucoup de monde, et parfois bien au-delà de la sphère militante. Les CD se vendent encore régulièrement, les écoutes sur Internet cartonnent aussi, et les échos que nous obtenons de nos chansons sont très élogieux. Cela étant dit, de notre point de vue d’artistes nous éprouvons parfois un certain sentiment de déception du type « ç’aurait pu être encore mieux ! » Sur certaines chansons, je donnerais cher pour pouvoir ajouter quelques harmonies et les enrichir davantage. Mais je pense que c’est une réaction logique, et très positivement constructive pour l’album que nous préparons !

    C-I : Justement, parle-nous de cet opus. Quel sera son esprit, tant au plan musical que des thèmes abordés ?
    Ph : « On ne change pas une recette qui marche, mais on l’améliore ! » En d’autres termes, on reste globalement sur l’équilibre trouvé avec Rupture de ban, mais en enrichissant les styles que nous explorons. Vous trouverez dans ce disque du pop-rock, du punk, du métal confinant au symphonique, de la variété française et j’en passe… La seule règle que nous nous fixons est de ne pas nous limiter à un seul style. Il y a bien sûr une dominante dans la composition, mais les digressions sont indissociables de l’identité du groupe. La progression majeure par rapport à Rupture de ban consiste dans le souci du détail, en recherchant en permanence des enrichissements harmoniques et instrumentaux ne laissant pas de place à la monotonie un peu simpliste qu’on peut déplorer parfois ici et là dans le RIF. Les thèmes abordés seront assez variés, la lutte contre les lois immorales, le combat personnel contre les idées du monde, l’exaltation de certaines vertus, un week-end d’amis en province, une balade sur notre belle ville de Paris, une satire du citoyen moyen, etc… Onze titres au total pour ne rien vous cacher !

    C-I : Le très fameux groupe « In Memoriam » vous a cités dans une émission de radio comme le groupe qui a repris le flambeau du RIF, partagez-vous cette analyse ?
    Ph : Nous sommes très honorés de recevoir ce commentaire de la part du groupe qui a vraiment été le fer de lance de cette musique alternative de droite. Nous avons toujours revendiqué notre appartenance au courant du RIF, pour la bonne et simple raison que nos jeunes années militantes ont été bercées par des groupes tels qu’In Memo bien sûr mais aussi IDF ou Vae Victis (qui est d’ailleurs le groupe dont nous nous sentons musicalement les plus proches), et que notre style de composition y est tout naturellement lié ! FTP s’est en effet créé durant une période de disette musicale et avait donc un boulevard à occuper. Je pense que nous avons bien creusé notre trou, et le retour d’In Memoriam est plus qu’un encouragement pour le petit frère que nous sommes ! Maintenant, notre ambition est aussi de toucher un public extérieur au milieu nationaliste : notre démarche n’a de sens que si elle convainc d’autres gens de rejoindre notre combat, on ne peut pas se contenter de l’aspect communautaire de nos chansons. Il y a un public que j’appellerai catho-droitard à conquérir, dont l’importance en termes de nombre comme de désir d’engagement s’est révélée lors des manifs pour tous : notre objectif est de leur visser nos paroles aux oreilles.

    C-I : peux-tu nous parler de la composition du groupe ?
    Ph : Il est inchangé depuis un an : Tanguy au chant avec moi-même, Max notre guitare lead (autre belle plus-value pour notre futur album), Julien à la basse et Fasc aux baguettes !

    C-I : Question pour les artistes qui nous lisent ou qui hésitent à se lancer, comment compose-t-on une chanson de RIF ?
    Ph : Plus facile de poser la question que d’y répondre ! Cela dépend un peu des compositeurs, certains préfèrent écrire un texte d’abord et ensuite trouver une musique qui lui correspond. A titre personnel je commence quasi systématiquement par composer une musique avec ma guitare. Une fois que j’ai la mélodie, l’harmonie et le rythme, je sais déjà dans quel esprit je dois écrire le texte et donc chercher le thème: plutôt militant, plutôt solennel, drôle ou portant à la réflexion… Après c’est un travail sur la durée, on écoute, on corrige, on aménage ! Julien et Max on écrit chacun une compo pour l’album, leur méthode est sans doute différente de la mienne et c’est ce qui enrichit les styles du groupe !

    C-I : Peux-tu nous dire quand sortira cet album tant attendu ?
    Ph : Pas encore, il reste du travail à abattre et nous ne voulons avoir aucun regret, ce qui suppose un bon délai d’écoute une fois les enregistrements terminés.

    C-I : Un petit scoop pour nos lecteurs alors ?
    Ph : Allez, je vais vous lâcher le nom de l’album ! Il s’appellera « Grandeur et servitude », résumant le paradoxe entre la beauté des idéaux que nous défendons et la bassesse du monde qui est aussi un peu la nôtre…

     

  • Robert Steuckers : "La figure du Katechon chez Carl Schmitt"

    Dans sa Théologie politique (1922), la figure du katechon est celle qui, par son action politique ou par son exemple moral, arrête le flot du déclin, la satanisation totale de ce monde de l’en-deçà. Catholique intransigeant, lecteur attentif du “Nouveau Testament”, Schmitt construit sa propre notion du katechon au départ de la Deuxième Lettre aux Thessaloniciens de Paul de Tarse. Le Katechon est la force (un homme, un Etat, un peuple-hegemon) qui arrêtera la progression de l’Antéchrist. Schmitt valorise cette figure, au contraire de certains théologiens de la haute antiquité qui jugeaient que la figure du katechon était une figure négative parce qu’elle retardait l’avènement du Christ, qui devait survenir immédiatement après la victoire complète de l’Antéchrist. Schmitt fonde justement sa propre théologie civile, après avoir constaté cette différence entre les théologiens qui attendent, impatients, la catastrophe finale comme horizon de l’advenance de la parousie, d’une part, et, ceux qui, par le truchement d’une Theologia Civilis tirée en droite ligne de la pratique impériale romaine, veulent pérenniser le combat contre les forces du déclin à l’œuvre sur la Terre, sans trop se soucier de l’avènement de la parousie. Les sociétés humaines, politiques, perdent progressivement leurs valeurs sous l’effet d’une érosion constante. Le katechon travaille à gommer les effets de cette érosion. Il lutte contre le mal absolu, qui, aux yeux de Schmitt et des schmittiens, est l’anomie. Il restaure les valeurs, les maintient à bout de bras. Le Prof. Fabio Martelli a montré comment la notion de Katachon a varié au fil des réflexions schmittiennnes: il rappelle notamment qu’à l’époque de la “théologie de la libération”, si chère à certaines gauches, où un Dieu libérateur se substituait, ou tentait de se substituer, au Dieu protecteur du statu quo qu’il avait créé, Schmitt sautait au-dessus de ce clivage gauche/droite des années 60-70, et aussi au-dessus des langages à la mode, pour affirmer que les pays non-industrialisés (du tiers-monde) étaient en quelque sorte le katechon qui retenait l’anomie du monde industriel et du duopole USA/URSS. Finalement, Schmitt a été tenté de penser que le katechon n’existait pas encore, alors que l’anomie est bel et bien à l’œuvre dans le monde, mais que des “initiés” sont en train de forger une nouvelle Theologia Civilis, à l’écart des gesticulations des vecteurs du déclin. C’est de ces ateliers que surgira, un jour, le nouveau katechon historique, qui mènera une révolution anti-universaliste, contre ceux qui veulent à tout prix construire l’universalisme, arrêter le temps historique, biffer les valeurs, et sont, en ce sens, les serviteurs démoniaques et pervers de l’Antéchrist.

    (résumé de Robert Steuckers de l’intervention du Prof. Dr. Fabio Martelli – Université d’été de la FACE, 1995 ; ce résumé ne donne qu’un reflet très incomplet de la densité remarquable de la conférence du Prof. Fabio Martelli, désormais Président de Synergies Européennes-Italie; le texte paraîtra in extenso dans Vouloir).

    http://la-dissidence.org/2014/09/21/robert-steuckers-la-figure-du-katechon-chez-carl-schmitt/

  • Maurras, l’inégalité et le racisme

    Bainville reconnaîtra un jour que c’est Maurras qui, en 1900, l’avait éloigné de toute tentation raciste, lors de la parution du livre de Vacher de Lapouge, L’Aryen, son rôle social : « Charles Maurras avait mis le très jeune lecteur que j’étais en garde contre les rêveries de la race pure. » (Lectures, p. 220).

    Dès que le jeune Maurras prit la plume, ce fut en effet pour dénoncer le racisme, qui représentait la négation même de toute civilisation — « folie pure et sans issue » dira-t-il dans L’AF du 15 juillet 1936. « Il n’y a sans doute pas de race latine [...] . L’essentiel est qu’il existe une civilisation latine, un esprit latin, véhicule et complément de l’hellénisme, interprète de la raison et de la beauté athénienne, durable monument de la force romaine » écrit-il dans L’Étang de Berre (1915). Il y reviendra dans Les Vergers sur la Mer, (1937) dans un chapitre intitulé « Que nous reste-t-il de la Grèce ? » : « Les répercussions, les ricochets et les cascades d’influences sont infinies, et leur histoire bien conduite résumerait l’office des traditions et des progrès de la Raison partout vivace, à travers les hautes sciences, les lettres humaines, les beaux-arts universels : sans préjudice de développements ultérieurs possibles dans le monde jaune et le monde noir. Les négrillons hellénisés n’y gagneront pas un nez grec, mais Socrate était bien camus ! ” N’est-ce pas, à l’époque, la meilleure réponse à tout un gobineau-nietzschéisme de mauvais aloi aux sirènes duquel Maurras ne fut jamais sensible ? En 1937, il rapporte un souvenir de 1903 : « Analysant un livre ingénieux et pénétrant que M. Seillière a consacré au comte de Gobineau, M. Paul-Boncour a remarqué à différentes reprises que je ne me référais point à la doctrine de l’Essai sur l’inégalité des races humaines. M. Paul-Boncour m’en a demandé la raison. Elle est très simple. Je n’admets pas cette doctrine. » (Devant l’Allemagne éternelle)

    Ces prises de position ne feront que s’accentuer avec la précision des menaces. Le 30 mars 1933,L’Action Française écrit : « Le racisme et l’étatisme », c’est-à-dire, le national-socialisme et le fascisme, « ne peuvent correspondre qu’à des sociétés imparfaites. Une société dans laquelle la civilisation a atteint ses sommets les plus rares ne peut se contenter de telles significations ; l’édifice des valeurs les plus aristocratiques et les plus rares ne saurait abriter ces religions grossières, dont la pauvreté spirituelle n’a d’égale que la malfaisance et la stérilité. »

    Dans un texte tardif, et d’une émouvante beauté parce qu’il résume une vie d’engagement au service de la civilisation, Soliloque du prisonnier(1950), il insiste sur l’universalité de « [s]a » Méditerranée qui « ne demande pas mieux que de devenir nordique ou baltique pourvu qu’elle rencontre ici ou là, les deux lucides flammes d’une civilisation catholique et d’un esprit latin. » Dès Anthinéa (1901), n’avait-il pas précisé : « Ce que je loue n’est point les Grecs mais l’ouvrage des Grecs et je le loue non d’être grec mais d’être beau. Ce n’est pas parce qu’elle est grecque que nous allons à la beauté, mais parce qu’elle est belle que nous allons à la Grèce » ?

    Il y a du reste pour Maurras une véritable opposition de civilisation entre l’Amérique puritaine et protestante, et les peuples latins et catholiques, et le refus du racisme en est la pierre de touche. En 1928 (L’AF du 25 juillet) il note : « Le Dr R. Greenfield écrit dans l’International civil organisation : “il est un reproche premier que nous faisons nous, les Anglo-saxons, au catholicisme espagnol. Il a produit une race hybride, qui nous a empêchés d’accepter l’union avec des pays, riches il est vrai, mais habités par un peuple que nous estimons de culture inférieure. Le protestantisme, au contraire plus pratique et plus conscient de la liberté a admis comme une nécessité, ou d’exterminer les Indiens, ou de les parquer dans des réserves, afin d’empêcher tout métissage.” Une note appendice à mon vieux livre, Quand les Français ne s’aimaient pas, a jadis rappelé [...] cette politique d’ “extermination” ou de “parquage” infligée aux Indiens du Nord. Ma note réprouvait vivement ce que le docteur Robert Greenfield approuve et recommande. Cette note louait les Latins d’Amérique de ce que leur reproche le protestant anglo-saxon. »

    Aussi, on ne saurait prendre prétexte de la dénonciation par Maurras de l’égalité comme mythe révolutionnaire pour faire de lui le propagandiste d’une quelconque inégalité substantielle entre les hommes. Pour Maurras, que ce soit sur les plans social ou ethnique, il n’y a ni sous-hommes ni sur-hommes : « Tout homme, écrit-il dans sa Politique Naturelle (1937), a « le dépôt des biens spirituels et moraux dont la Raison et la Religion s’accordent à faire l’attribut de l’humanité. Tout homme, ayant cela, vaut tout autre homme, pour cela. »

    Ou comme le conclut encore Pierre Boutang (La Fontaine politique) : « Rien [...] dans l’enseignement contre-révolutionnaire [...] ne suggère que l’accroissement de l’inégalité, ni sa conservation religieuse et sacrée soient des biens. Il y a des inégalités, parce qu’il y a des fonctions et des différences ».

    François Marcilhac - L’AF 2893

    - [1] Il s’agit de Le comte de Gobineau et l’aryanisme historique, Plon, Paris, 1903, 
    - [2] Quand les Français ne s’aimaient pas, Chronique d’une renaissance, 1895-1905, Nouvelle Librairie Nationale, Paris, 1915

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Maurras-l-inegalite-et-le-racisme