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culture et histoire - Page 1487

  • Georges Orwell : "Novlangue"

    Le novlangue était destiné, non à étendre, mais à diminuer le domaine de la pensée, et la réduction au minimum du choix des mots aidait indirectement à atteindre ce but. […] Les mots novlangues étaient divisés en trois classes distinctes […] Vocabulaire B. – Le vocabulaire B comprenait des mots formés pour des fins politiques, c’est-à-dire des mots qui, non seulement, dans tous les cas, avaient une signification politique, mais étaient destinés à imposer l’attitude mentale voulue à la personne qui les employait. […] Mais la fonction spéciale de certains mots novlangue comme ancipensée n’était pas tellement d’exprimer des idées que d’en détruire. On avait étendu le sens de ces mots, nécessairement peu nombreux, jusqu’à ce qu’ils embrassent des séries entières de mots qui, leur sens étant suffisamment rendu par un seul terme compréhensible, pouvaient alors être effacés et oubliés. […] D’innombrables mots comme : honneur, justice, moralité, internationalisme, démocratie, science, religion, avaient simplement cessé d’exister. Quelques mots-couvertures les englobaient et, en les englobant, les supprimaient.

    Georges Orwell : 1984

    http://la-dissidence.org/2014/09/21/georges-orwell-novlangue/

  • Alain de Benoist sur le socialisme français


    Alain de Benoist sur le socialisme français par kontrekulture

  • Il ne fallait pas sortir de la forêt : l’homme est un animal dégénéré, nostalgique

    La guerre me fit entrer dans une plus irréparable extravagance que celle que j’avais connue jusque-là. Dorénavant, me semblait-il, cette extravagance ferait des cercles de plus en plus vastes. 

    Toute époque est une aventure. Je suis un aventurier. Bonne époque pour moi que mon époque. Je connaissais déjà les courses d’autos, la cocaïne, l’alpinisme. Je trouvais dans cette campagne désolée, abstraite, le sport d’abîme que je flairais depuis longtemps. 

    Patrouilles, guerre de mines, camaraderie bestiale et farouche, gloire sordide. 

    Je me gorgeais de cette ivresse de la terre ; c’était une gésine frénétique ininterrompue dans les râles, les jurons, la peur qui lave les boyaux. Ce qui exultait depuis longtemps dans ma jeunesse, enfin je le distinguais entièrement dans mes poings aussi nettement que mes dix doigts. 

    Les races hurlaient leur génie altéré. 

    La violence des hommes : ils ne sont nés que pour la guerre, comme les femmes ne sont faites que pour les enfants. Tout le reste est détail tardif de l’imagination qui a déjà lancé son premier jet. J’ai senti alors un absolu de chair crue, j’ai touché le fond et j’ai étreint la certitude. Il ne fallait pas sortir de la forêt : l’homme est un animal dégénéré, nostalgique. 

    De cette fureur du sang sortit ce qui en sort à coup sûr, un élan mystique qui, nourri de l’essentiel de la chair, rompit toutes les attaches de cette chair et me jeta, pure palpitation, pur esprit, dans l’extrême de l’exil jusqu’à Dieu. 

    Tout d’un coup, je saisis un sentiment obscur qui avait transparu dans ma vie à de brefs instants : en visitant un monastère sauvage, dans un refuge alpin ; au fond d’une banlieue de Berlin, un soir, en songeant à Spinoza dans son échoppe. Je découvris la solitude, ma terrible arrière-pensée. 

    Drieu La Rochelle, Le jeune européen

    http://www.oragesdacier.info/2014/09/il-ne-fallait-pas-sortir-de-la-foret.html

  • Pour être efficace, apprendre à être serviteur !


    Rapports inter-groupes, concertation, ne pas débaucher, comment agir au service d’autres organismes ? Comment faire ?

    Jean Ousset dans son livre l’Action au chapitre IV de la cinquième partie, « Notes pour une action plus organique » (p. 265 à 269), propose 7 notes dont nous pouvons mesurer la pertinence ces derniers mois. A relire en préparant les prochaines actions. Extraits des notes 44 à 47 : 

    « Disons, pour être clair : notes pour une action moins exclusivement fondée sur la seule impulsion personnelle de quelques-uns. Ou, si l’on préfère, notes s’appliquant davantage à une action intergroupe, à une action aux structures plus institutionnalisés.

    • Aide à des organismes existant déjà (ou que l’on peut susciter).
    • Aide tendant au meilleur rendement de ces organismes.
    • Revitalisation de corps intermédiaires par l’influx d’éléments plus dynamiques en interventions éducatrices. Interventions qui peuvent prendre maintes formes (carrefours, commissions, groupes de réflexion...).

    Que chacun s’attache à faire le compte, en chaque pays, des hommes de caractère ou de talent, des groupes, mouvements, syndicats, clubs, bureaux, périodiques ou cercles qui, même si quelque brouille ou rivalité les oppose, n’en sont pas moins d’accord avec l’essentiel. Et dont un élémentaire travail de synchronisation pourrait décupler la fécondité, sans démarche indiscrète ou contraignante. …. 

    44. Rapports inter-groupes 

    Travailler à l’assainissement doctrinal dans la vie sociale elle-même, laquelle est surtout faite de rapports inter-groupes, inter-institutions. Que la réforme des esprits s’opère ainsi au contact des vrais problèmes, à l’abri des vraies responsabilités. La nature des choses et l’expérience constituent la matière indispensable à toute formation sociale intégrale.

    Ce qui ne peut pas ne pas favoriser chez ceux dont dépend plus directement l’animation des corps intermédiaires le rétablissement du couple décisif : compétence doctrinale + expérience de la vie politique et sociale concrète.

    45. Concertation 

    Chaque fois que les compétences indispensables seront réunies - et que les circonstances le permettront - intérêt des « brain-trusts » se réunissant en brèves rencontres, pour déterminer les opérations, contacts, visites souhaitables dans les milieux cadres ou dirigeants des divers groupes sociaux, politiques, culturels, économiques, etc.

    Au cours de ces opérations (contacts, visites, etc.), prendre soin de montrer que ce que l’on propose n’est pas l’inféodation du groupe ou mouvement envisagé à une centrale idéologique quelconque, mais un appui théorique et pratique d’une nature telle qu’il ne peut affecter l’indépendance dudit groupe ou mouvement.

    46. Ne pas débaucher  

    Ecarter jusqu’à la simple apparence de ce qui pourrait être dénoncé comme un « débauchage » plus ou moins insidieux.

    Maintes personnes ayant déjà des engagements ou participant à une action organisée craignent souvent d’être sollicitées pour autre chose que ce à quoi elles se donnent déjà, sinon d’être recrutées ou de tomber sous le contrôle de quelque organisation extérieure. Ces incompréhensions ne seront évitées qu’en montrant bien qu’on ne cherche pas « à recruter », mais à rendre plus universelle la mobilisation des énergies contre les progrès du totalitarisme moderne. Il ne s’agit pas de rallier un mouvement, mais de montrer comment les engagements les plus divers peuvent être valorisés par une action doctrinale mieux pensée.

    Les réflexions porteront sur

    • la formation de cadres ;
    • l’importance décisive de quelques éléments entraînés et résolus ;
    • la nécessité d’un sens critique de l’action menée ;
    • le sens des grandes finalités ;
    • la complémentarité des efforts dans la diversité des entreprises. 

    47. Au service d’autres organismes 

    L’influence est toujours possible dans un milieu, voire une organisation (à peu près saine) quelles que soient les contraintes qui y règnent. Mais une action directement et méthodiquement éducatrice peut se heurter à des obstacles sérieux : retours de flammes à craindre dans tel secteur déjà conquis par telles entraves subversives.

    Se limiter à quelques bons propos sans portée n’est pas une solution. Risquer quelque franche contre-attaque, susciter quelques tensions dangereuses ne l’est pas davantage.

    Le mieux est de proposer à l’interlocuteur une rencontre avec telle personne... (plus qualifiée) sinon de prendre contact avec tel organisme (plus spécialisé...).

    De proche en proche, le climat idéologique du milieu ou du groupe en question peut se modifier sans qu’il y ait crise interne. Une institution peut être ainsi revitalisée, en dehors de tout noyautage perturbateur, par simple travail d’éducation « à la périphérie ».

    En tout, le rôle essentiel est celui de serviteur.

    Une longue expérience nous a appris que les occasions (légitimes !) d’exercer une pression et, à plus forte raison de commander, sont rares et presque toujours dangereuses.

    Il importe de gagner la confiance, de savoir rendre service, d’être utile pour le règlement de tel problème important ou délicat, de ne pas exercer un pouvoir sans proportions avec le capital de confiance effectivement acquis. En gardant de solides marges de sécurité. »

    A suivre …la semaine prochaine…

    Lire et télécharger dans son intégralité  l’Action au chapitre IV de la cinquième partie, « Notes pour une action plus organique » dans l’Action de Jean Ousset. Pour rejoindre une initiative qui corresponde à vos « talents » contacter le service d’information d’IchtusPour se concerter et rencontrer de multiples initiatives, participer au Colloque Catholiques en Action le 12 octobre à Paris.S'inscrire.

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2014/09/pour-%C3%AAtre-efficace-apprendre-%C3%A0-%C3%AAtre-serviteur.html

  • 6 septembre 1955 : pogrom anti-grec et anti-chrétien à Istanbul

    Istanbul_Pogrom_1955-1

    C’est un 6 septembre, il y a 59 ans, que le pogrom d’Istanbul, qu’on appelle aussi pogrom de Constantinople visait la minorité chrétienne grecque d’Istanbul.

    Les 6 et 7 septembre 1955, ces violentes émeutes suivies d’une véritable traque des chrétiens grecs surviennent après qu‘une bombe ait explosé le jour précédent dans le consulat turc de Thessalonique, lieu de naissance de Mustafa Kemal Atatürk.

    Durant de longues heures une foule turque haineuse va déferler dans le quartier grec d’Istanbul et le dévaster. Pillages, incendies, églises saccagées, tabassages,… On comptera douze morts à l’issue de ces deux jours de furie collective. L’enquête révèlera pourtant très vite que cet attentat a été commis par un Turc dans le cadre d’une opération montée de toutes pièces sous fausse bannière : deux attachés du consulat turc seront arrêtés en flagrant délit par la police grecque.

    ISTANBUL_POGROM_church1955

     

    Les Arméniens seront eux-aussi une nouvelle fois victimes d’exactions ces 6 et 7 septembre 1955.

    Ce pogrom provoquera la fuite des Grecs d’Istanbul : la communauté passe de 135 000 membres avant l’attaque à 7 000 en 1978.

    http://medias-presse.info/6-septembre-1955-pogrom-anti-grec-et-anti-chretien-a-istanbul/14926

  • Cristeros : Organiser des séances spéciales

    Lu ici :

    "Nous avons la joie de vous annoncer que plus de 78 000 personnes ont déjà vu le film Cristeros dans les salles Françaises! Et ce n’est pas fini, car Cristeros continue d’être programmé.

    Mais surtout, nous comptons sur vous maintenant pour organiserdes séances spéciales collégiens, lycéens et universitaires : les cinémas sont tout à fait ouverts à ce genre de projet qui permettent de remplir les salles dans la journée, et en profitent parfois pour reprogrammer le film pour les adultes le week-end suivant. Ces séances peuvent être éventuellement suivies d’un débat soit dans la salle, soit de retour au lycée.

    A Compiègne, 500 élèves de l’institution Sévigné ont ainsi pu aller voir le film début septembre, et à Saint Nazaire, un cinéma fait une séance pour 400 lycéens en octobre et programme le film pendant les vacances de la Toussaint à la suite de cette séance spéciale.

    Alors, si vous êtes professeur ou intervenant dans un établissement scolaire, ou même simple parent d’élève, n’hésitez pas à organiser ou faire organiser de telles séances."

    Pour contacter l'équipe, c'est par ici.

    Michel Janva

  • Imperturbablement, Civitas a tenu samedi son colloque à la rue !

    Alain Escada explique le colloque interdit

    Civitas a tenu son colloque à la rue. Après le refus de dernière minute de l’IRIS d’honorer son contrat et d’ouvrir sa salle à Civitas qui l’avait louée, Civitas avait introduit un référé en urgence. Vendredi en fin de matinée, Civitas a gagné contre l’IRIS qui a été condamné à indemniser Civitas mais n’a pas été forcé à ouvrir ses portes.

    Samedi matin, à l’heure prévue, le colloque s’est donc entamé à la rue, devant la salle prévue. De 10h à 17h, le public a imperturbablement suivi les différentes conférences sous un soleil radieux.

  • La révolte des intellectuels

    Beaucoup d’intellectuels se sont galvaudés dans le conformisme alimentaire et l’intolérance totalitaire. Mais d’autres – et ils sont de plus en plus nombreux – remplissent leur fonction : penser, y compris l’impensable ou l’indicible. 

         En 2012, Richard Millet ou Renaud Camus ont franchi le Rubicon et crié, sans concessions ni faux-semblants, leur « fatigue du sens », conséquence du multiculturalisme, et leur refus du « grand remplacement », c’est-à-dire de la substitution des populations de souche européenne par des gens venus d’ailleurs. Avant cela, Régis Debray avait fait l’Éloge des frontières. Le géographe Christophe Guilluy a, lui, jeté un pavé dans la mare avec ses Fractures françaises où il montre l’ampleur des fractures ethniques. Le philosophe Vincent Coussedière a osé un Éloge du populisme interprété comme volonté de survie d’un peuple en tant que peuple. 

         Des économistes osent aujourd’hui s’afficher comme protectionnistes : Jacques Sapir et Jean-Luc Gréau ont rejoint Alain Chauvet (Un autre monde : Protectionnisme contre prédation) ou Gérard Dussouy, théoricien de la mondialité. Depuis 2010, Hervé Juvin, lui, annonce avec une grande hauteur de vue le Renversement du monde ! 

         Nous assistons aussi au grand retour de la géopolitique, science du réel, donc de la conflictualité, qui perturbe les annonceurs publicitaires des gros médias. Chaque année le festival de géopolitique de Grenoble, organisé par Pascal Gauchon et Jean-Marc Huissoud, marque le retour des intellectuels vers les préoccupations de puissance et la détection des menaces : Aymeric Chauprade, auteur de Chronique du choc des civilisations, peut y croiser Pascal Boniface, auteur d’Atlas du monde global et pourfendeur des Intellectuels faussaires. Hors champ, on ne saurait oublier le général Desportes, ancien directeur de l’École de guerre, et critique des guerres américaines. Ni Alain Soral, qui ne veut pas seulement Comprendre l’empire mais le combattre. Citons encore les apports à la véritable information – osons le mot, à la réinformation ! – de Christian Harbulot, théoricien de la guerre économique ou de François-Bernard Huyghe, lumineux médiologue. 

         Ces hommes-là sont peu présents sur les écrans, mais ils s’imposent peu à peu par la profondeur de leur pensée. 

    Jean-Yves Le Gallou, La tyrannie médiatique

    http://www.oragesdacier.info/2014/09/la-revolte-des-intellectuels.html