culture et histoire - Page 950
-
Contes pour enfants - Les pierres de Plouhinec - dicté par Daniel Conversano
-
Quand les Celtes mesuraient le temps
Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1998
Le calendrier celtique remonte à des époques extrêmement éloignées. Il était transmis de bouche à oreille.
Les Druides furent les gardiens jaloux du calcul traditionnel des jours, des mois, des années et de l'évolution des saisons.
De la façon dont les Celtes subdivisaient l'année et les saisons, il ne nous reste plus que de rares indications, souvent peu objectives, qui nous viennent d'auteurs latins comme César ou Pline. Mais nous disposons aussi de quelques témoignages directs, très intéressants. Beaucoup d'encre a coulé après la découverte de fragments de calendriers gallo-romains en 1807 près du lac d'Antre, dans le Jura français et, en 1897, à Coligny, dans l'Ain. L'étude approfondie de ces restes nous révèle que le calendrier celtique remonte, pour ce qui est de son élaboration, à des époques extrêmement éloignées et, pendant des siècles, il a été transmis de génération en génération, exclusivement sous forme orale. C'est ainsi que le calcul des jours, des mois et des années, la cadence des fêtes au cours de l'année et le cycle des saisons, constituent une partie importante du vaste patrimoine des traditions celtiques, jalousement gardé par les Druides, ces prêtres qui étaient en quelque sorte les dépositaires de la sagesse dans le monde celtique. Les Druides étaient les seuls à connaître les vertus des plantes, à utiliser l'alphabet, à maîtriser les forces de la nature et à prévoir le cours d'événements et phénomènes naturels.
La doctrine numérique de Pythagore
D'après d'anciennes sources, les Druides étaient aussi des philosophes et ils connaissaient la doctrine numérique de Pythagore: c'est la preuve qu'ils possédaient un niveau de culture raffiné et qu'ils savaient accepter les apports culturels d'autres civilisations sans dénaturer la leur. Il semblerait que ce soient bien les Druides qui aient inventé le calendrier des Celtes et gardé ses secrets pendant des siècles. Selon les chercheurs, il est possible de distinguer deux phases d'élaboration du calendrier celtique: une très ancienne phase, puis une autre, plus récente et plus complexe, laissant transparaître l'influence d'autres civilisations, surtout latine et grecque. La phase la plus ancienne de l'élaboration de ce calendrier est aussi la moins connue.
Grâce à des études très poussées en archéo-astronomie, il a été possible de faire remonter ses origines à l'Age du Bronze. Ce genre de calendrier était établi d'après le lever du soleil, sur cette base, les dates les plus importantes de l'année étaient les solstices et les équinoxes. Ce fait a amené certains chercheurs à en conclure que déjà à l'Age du Bronze l'année était divisée d'après le nombre de jours pendant lesquels le soleil se trouvait en déclinaison +16° ou -16°. Puisque cela se vérifie aux alentours du 2 février (-16°), du 5 mai (+16°), du 6 août (+16°) et du 2 novembre (-16°) ces quatre jours devinrent les points de repère de l'année et on leur associait les fêtes principales qui marquaient ainsi les changements des saisons. Les fêtes, liées à des cultes et à des rites ancestraux avec la Terre et les éléments naturels, furent plus tard christianisées par l'Eglise Catholique qui entendait ainsi déraciner à tout prix le paganisme et l'héritage du monde celtique. Elles furent modifiées dans leur nom et leur signification, mais malgré ces changements, elles sont encore aujourd'hui bien vivantes, témoignage d'un lien plus étroit que jamais, et tout à redécouvrir, entre notre culture et celle de nos ancêtres celtiques.
Imbolc et Beltaine, Lughnasad et Samain
La fête de Imbolc était célébrée le 2 février ; celle dédiée au dieu de la lumière se tenait le 5 mai. Le 2 février on célébrait la fête de Imbolc, fête qui a survécu jusqu'à nos jours et qui est plus connue sous le nom de "Chandeleur". Quant à la fête de Beltaine, elle était célébrée le 5 mai et était dédiée à Bel, le dieu celtique de la lumière. Parfois elle était aussi appelée Cetsamain, qui signifie "début de la chasse". Comme cette date désignait l'apogée du printemps, c'était la fête de la liesse et de la musique : les jeunes dansaient et chantaient autour de l'arbre sacré en tapissant le sol de fleurs pendant que dans les champs on allumait des feux. Plus tard la date du 5 mai fut déplacée au 1 mai ; en Italie, elle est toujours célébrée sous le nom de Calendimaggio (Calendes de mai).
Le 6 août c'était la fête de Lammas, appelée aussi Lughmasa ou Lugnasad dans la tradition britannique; en Italie, cette fête correspond au 15 août et est connue sous le nom de Ferragosto. Enfin, Samain, qui inaugurait le long hiver celtique. Elle tombait le 2 novembre, était dédiée au culte du feu et entretenait des liens très étroits avec le culte des morts. Peut-être l'Eglise catholique choisit-elle le 2 novembre pour la commémoration des morts justement à cause de cette tradition ancestrale, dans le but évident d'éteindre tout souvenir du paganisme, en lui procurant une nouvelle signification, toute chrétienne.
Le Calendrier de Coligny
Les meilleures informations directes sur le calendrier celtique sont connues grâce à une table en bronze découverte à Coligny et qui date de la fin du IIième siècle après Jésus-Christ. La table, dont ne subsistent aujourd'hui que des fragments, fut gravée par les Druides pour préserver leurs connaissances astronomiques et leurs traditions du danger que la conquête romaine de la Gaule représentait, en quelque sorte pour que ces connaissances ne soient pas perdues à jamais. Ce calendrier témoigne d'une connaissance avancée des normes qui régissent les mouvements des astres et prouve que les Celtes, contrairement à ce qu'affirment péremptoirement les panégyristes de la culture latine, maîtrisaient des notions astronomiques et mathématiques fort avancées.
Le calendrier de Coligny est un calendrier lunaire qui s'étale sur une période de 5 ans, totalisant 62 mois; 5 mois comptaient 29 jours et 7 mois en comptaient 30, pour un total de 355 jours. La non correspondance avec l'année normale de 365 jours était corrigée en insérant, au long du cycle de 5 ans, deux fois un mois supplémentaire de 30 jours: une fois au début de la première année et une deuxième fois au milieu de la troisième année. Dans le calendrier de Coligny les 62 mois du cycle sont disposés en 16 colonnes comprenant chacune trois ou quatre mois. Les mois sont numérotés de 1 à 12, pendant que les jours de chaque mois sont subdivisés en quinzaines et précédés par des abrégés qui en indiquent la nature: D (jour), MB (bonne journée), AMB (mauvaise journée). Devant chaque jour il y avait un trou dans lequel on plantait un petit bout de bois pour signaler le jour en cours. Au début du mois apparaissait le nom du mois suivi par le terme MAT(U), complet, pour les mois de 30 jours, ou le terme ANM(ATU), incomplet, pour les autres mois.
Les prêtres connaissaient la doctrine numérique de Pythagore. Une journée était calculée, comme le font encore aujourd'hui les Juifs et les Musulmans, de coucher de soleil à coucher de soleil. Le mois débutait à la pleine lune. Les noms des mois et leur position reflètent le lien profond des Celtes avec la Terre et les saisons agricoles. L'année commençait au mois de Samonios (chute des semis qui correspondait à octobre/novembre), c'est-à-dire quand, à l'arrivée de l'automne, les noix et leurs coquilles tombent des arbres.
Le cycle celtique des mois
Suivaient, dans l'ordre: Dumannios (les plus sombres profondeurs, novembre/décembre), Riuros (temps froid, décembre/janvier), Anagantinos (temps de rester à la maison, littéralement: incapable de sortir, janvier/février), Ogronios (temps de la glace, février/mars), Cutios (temps des vents, mars/avril). A la fin du premier semestre, tous les 5 semestres, on intercalait un mois supplémentaire appelé Mid Samonios. Avec Giamonios (exposition des bourgeons, avril/ mai) commençait le deuxième semestre suivi par Simivisonios (temps de la lumière, mai/juin, quand le soleil est à son zénith), Equos (temps des chevaux, juin/juillet, idéal pour les voyages), Elembivos (temps des réclamations, juillet/août quand, à l'occasion des foires, on fêtait les mariages et on présentait les cas à débattre devant les juges), Edrinios (temps d'arbitrages, août/septembre, quand on tranchait les litiges) et Cantlos (temps des chants, septembre/octobre, quand les poètes s'installaient dans les villages pour y passer l'hiver).
Outre les tables de Coligny et du Lac d'Antre, il y a plus de trente ans, en 1967, ont été retrouvés d'autres fragments d'un calendrier celtique dans le sanctuaire de Villards d'Héria. Tout ce matériel constitue la preuve irréfutable de l'importance que les Celtes attachaient à la subdivision de l'année et à leur rapport, franc et direct, avec les saisons et les éléments de la nature dont dépendait la vie de leur civilisation. Les fêtes que nous célébrons aujourd'hui, les noms de nos territoires et de nos villes et la langue que nous parlons révèlent des matrices celtiques certaines. Et malgré les millénaires d'histoire et les différentes dominations, chacune apportant sa propre culture, notre lien avec la civilisation celtique reste extrêmement vivant et irréfutable. Aujourd'hui plus que jamais.
Elena PERCIVALDI.
(article issu de La Padania, Milan; trad. Franç.: LD) -
Parution du n°73 de Terre & Peuple magazine
En savoir plus cliquez ici
-
Marie Thérèse d’Autriche Impératrice et mère
-
Le pari bénédictin - Orages d'Acier 15/10/2017
Lien permanent Catégories : culture et histoire, divers, entretiens et videos, religion 0 commentaire -
Le Comte de Saillans, 1er combattant de la contre-révolution
Edouard Ferrand vient de publier un ouvrage sur le comte de Saillans, premier combattant de la révolution française. François-Louis, comte de Saillans (1741-1792) est le chaînon manquant des historiens de la période. Son action aurait pu en effet changer le cours de l'Histoire de France. Son épopée du Midi de la France fut le premier soulèvement contre-révolutionnaire. Elle a joué en contrecoup un rôle décisif dans la mise en accusation de Louis XVI et son exécution.
"Cet officier émigré prit la tête du troisième camp de Jalès en juillet 1792, avec la volonté de soulever le Midi royaliste et catholique, de remonter sur Paris en passant par Lyon pour rétablir l'autorité du roi. Dans le même temps l'armée des Princes envahirait l'Est de la France", nous explique Jean Tulard.
Cet ouvrage est le résultat de quarante années de recherches dans les Archives nationales, départementales et dans d'importantes sources privées. De précieux documents inédits et de nouveaux éclairages sur le procès de Louis XVI apportent une lecture neuve sur les derniers temps de la Monarchie.
-
Sortie du nouvel album (le 5e) des Brigandes
On a le temps de rien
1. Histoire de l’Homme
2. Alexandre et les Brahmanes
3. Les voix qu’on aimait autrefois
4. Bergoglio
5. Soldat de l’Otan
6. Un jour mourir en France
7. Le rock des Brigandes
8. Touchez pas à mon corps
9. Au Parlement
10. Merkel muß weg
11. On a le temps de rien
12. Est-ce déjà l’heure de dire Adieu
13. Bonus: C’est mon droit (feat. Djiloo)Livret illustré de 18 pages inclus avec le CD
Le commander en ligne cliquez ici
Les Brigandes à Nîmes en septembre :
Les Brigandes à Synthèse nationale en 2016 cliquez ici
-
Secrets d'Histoire - La Du Barry : coup de foudre à Versailles (Intégrale)
-
17 octobre à Marseille : conférence de Jean Sévillia sur La Révolution d’Octobre 1917
-
« Antoine Mauduit, une vie en résistance »
La biographie d’un résistant influent mais méconnu qui fit entrer Mitterrand en résistance et qui fut l’un des premiers fondateurs de maquis.
Antoine Mauduit (1902-1945) aurait pu jouir d’une confortable vie bourgeoise. Au lieu de cela, mû par un désir de conversion personnelle, il devient vagabond, légionnaire, avant d’être fait prisonnier de guerre en Allemagne.
Libéré et installé dans les Hautes-Alpes, inspiré par une foi ardente, il crée alors un réseau d’anciens prisonniers qui aide aux évasions puis prépare à la lutte armée. Il trouve ses soutiens parmi le milieu que l’on a appelé vichysto-résistant. Il convainc ainsi le jeune évadé François Mitterrand de passer à l’action clandestine. Mais, peu à peu, Mauduit s’éloigne de Vichy et accueille des juifs persécutés et des réfractaires au STO pour fonder l’un des premiers maquis. Trop confiant en sa mission, il est arrêté et déporté dans les camps nazis où il meurt au lendemain de la victoire.
L’ouvrage, basé sur une documentation fournie et inédite, montre le rôle important de Mauduit dans une résistance ni gaulliste ni communiste : pourquoi et comment mobilise-t-il des groupes sociaux partageant le respect du chef de l’État français et la haine de l’ennemi nazi ?
Trois années de recherche ont permis à Philippe Franceschetti d’établir le parcours de ce résistant ayant développé une conception originale de son action avant et durant la guerre, ayant des soutiens à Vichy mais oeuvrant pour la lutte contre l'ennemi. Il a, entre autres, fait entrer Mitterrand en résistance et a même accueilli la famille de Serge Klarsfeld alors traquée...
Une vie passionnante retracée grâce à des archives inédites, avec illustrations, cartes, index...
Antoine Mauduit, une vie en résistance 1902- 1945, de Philippe Franceschetti - PUG - 2017 - 19 €