Voici un texte tiré de l"Appel de Denikine" de Serge de Beketch.
Une leçon à méditer et à appliquer par toute la jeunesse nationaliste et royaliste d’Action française.
Merci à Zentropa
“On ne fait pas de militantisme tout seul. On ne peut pas être un militant isolé, et on ne peut pas être un militant anachorète. Je crois bien que certains hommes ont pu accéder à la sainteté par l’abstraction de la vie publique en se retirant dans le désert, et en s’abîmant dans la prière et la macération. Je ne sais pas très bien comment ils font, je dois dire, parce que je pense que l’homme est avant tout un être social et que le propre de l’homme est de s’intégrer à une société et d’essayer d’élever la société avec lui-même ou de s’élever lui-même en même temps que la société. Mais l’Eglise nous dit qu’il y a des saints ermites et par conséquent, je le crois. Mais c’est valable dans l’Eglise, qui est une chose sainte, différente de la société. Dans la société, ce n’est pas possible. Il est absolument impossible de se prétendre être un militant si on se contente de rester chez soi, de rédiger son journal (personnel) de militant : si on se contente de mettre sur le papier le résultat de ses réflexions, de ses méditations… parce que cela ne sert à rien.Le seul geste de publier, le seul acte de publier, pour le plus misanthrope des intellectuels, des écrivains, est un acte de militantisme extérieur. Cela manifeste que l’on attend des autres qu’ils vous lisent, et par conséquent que l’on considère qu’on a quelque chose à leur apporter. Si on reste dans le premier cas de figure, qui est de se mettre face à soi-même pour essayer de s’améliorer tout seul, on court obligatoirement à l’échec. Je crois que si je pouvais donner une leçon, livrer un conseil aux jeunes gens qui veulent s’engager dans la militante, ce serait celui-là : il faut qu’ils se convainquent que la vie militante est inimaginable si elle n’est pas avant tout une vie sociale. Car pourquoi est-on militant ? On milite pour changer un environnement social. Et cette volonté de changer un environnement social suppose que l’on s’engage dans cet environnement social, même s’il peut nous paraître que certains de ses aspects sont décevants.”
Serge de Beketch - À l’appel de Denikine