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Politique et management

La politique contemporaine, du moins celle qui sert de règle de conduite aux partis dits « de gouvernement », s’inspire depuis le tournant des années 70 (avec quelque hésitation au début) du mode de gestion cultivé par la pratique de management. Les « effets d’annonce » apparemment stériles, les déclarations biaisés, la pratique du sondage comme appréhension marketing du corps électoral, les compressions de personnels de la fonction publique, les faux airs de convivialité avec le peuple, les plans com. sont l’attirail dont se servent les politiciens pour enfumer les électeurs potentiels vus comme autant de clients et des parts de marché.
Si nous avions la patience de suivre à la trace le déferlement de mesures annoncées par Sarkozy et consort depuis 2007, le résultat serait édifiant. Les Français le savent, mais, chaque fois, le matraquage est tel que la sidération se perpétue. Ainsi, clopin-clopant, va-t-on jusqu’à la fin du mandat.
Tout cela est de l’enfumage, certes, dans la logique des théories fomentées par la Trilatérale : pour faire oublier le désastre, l’impossibilité de faire vivre décemment 80% de la population, on les amuse avec des histoires, on joue le rôle du volontariste, et on tente d’endormir l’attention par une distribution de miettes et la pratique du tittytainement.
La politique de Sarkozy, qui a été mis en place par les Américains avec la bienveillance active de l’ « élite » française et européenne (médias, monde économique, lobbies, etc.) tient finalement à peu de chose, si l’on se rappelle que sa véritable fonction a consisté à liquider la France comme Nation. En gros, il a libéralisé le travail, l’économie, arrosé les classes libérales, ouvert les frontières, réformé les retraites comme on sait, aligné diplomatiquement et militairement le pays sur l’Amérique. D’autre part, si l’on sait que les lois appliquées sont en grande majorité celles de la Commission européenne, et que la Cour européenne de justice prévaut sur le droit national, cela ne laisse pas beaucoup de marge de manœuvre.
C’est pourquoi les déclarations de Laurent Wauquiez donnent une impression de déjà entendu. Encore un effet d’annonce, bien sûr, d’autant plus que les mesures qu’il préconise, sont soit difficilement applicables (l’imposition de 5 heures hebdomadaires de travail d’intérêt général pour les bénéficiaires du RSA coûterait bien trop cher et demanderait une organisation très compliquée), soit inconstitutionnelles, comme l’interdiction pour les immigrés présents depuis moins de cinq ans en France de toucher des prestations sociales, le droit actuel français prônant l’égalité en la matière.
Quels sont les objectifs de Wauquier ? D’abord, marquer sa place, son territoire. Il est encore jeune, il veut qu’on parle de lui et prendre date pour l’avenir. Pour cela, rien de vaut la provoc.. D’autre part, caresser dans le sens du poil les petites professions libérales, commerçants, restaurateurs (à qui Sarkozy a fait de gros cadeaux), et tous les habitués du café du commerce, lesquels n’ont pas de mots assez tendres pour les fainéants, les tricheurs etc. (qui existent, bien sûr, mais pourquoi s’en prendre aux pauvres ? Par exemple, pourquoi Laurent Wauquiez n’a-t-il pas évoqué ces hauts administrateurs qui touchent une retraite de préfet, sans en avoir exercé la fonction ? Et d’autres cas semblables ?).
Peut-être l’objectif le plus certain est-il au fond de rendre service à la gauche. Celle-ci se trouve dans un sale pétrin, avec ses luttes internes, certes, mais surtout parce qu’elle n’a rien à proposer pour résister au choc de la mondialisation et à la destruction des emplois que celle-ci induit. Au contraire même : elle est de plus en plus ouvertement libérale, et ce n’est pas Strauss Kahn qui va démentir cette tendance. Elle ne peut, pour soigner une image sérieusement abîmée, que proposer les sempiternels « emplois jeunes », oubliant du même coup les « vieux ». On connaît le résultat : ces lois ne durent qu’un quinquennat (c’est pratique), les bénéficiaires, une fois le contrat terminé, n’ont plus que les yeux pour pleurer, et ne trouvent pas forcément un travail qui n’existe de toute façon pas. Bref, un cautère sur une jambe de bois. Alors, vous pensez que les déclarations de Wauquier sont une aubaine : elles permettent de se faire passer pour ce qu’on n’est plus, en hurlant au loup galeux, de se refaire une virginité, à laquelle plus personne de croit. La rhétorique gauchère qui consiste à accuser Wauquiez de vouloir capter l’ « électorat d’extrême droite » est stupide, et ne tient pas compte du positionnement social de Marine Le Pen (qui constitue le vrai danger pour la gauche !).
Tout cela relève donc d’un jeu de phrases assez puant et démagogique. Les rôles d’une mauvaise pièce de théâtre sont bien établis, pour abuser de la crédulité d’un public de plus en plus rétif, et tenté par le jet de tomates et autres navets. Ce n’est d’ailleurs pas une surprise de constater la complicité de ces gens qui ont subi la même formation, se connaissent comme cochons en foire, et poursuivent les mêmes objectifs.
Il est d’ailleurs intéressant d’en savoir davantage sur la formation politique d’un Lautrent Wauquiez, qui est passé par l’institut Aspen France (Aspen est une station de ski très chic du Colorado), institut dont le financement provient d’entreprises (BNP Paribas, Veolia), de fondations (Gabriel Peri – tiens, tiens, les communistes ! – Jean Jaurès – les socialistes ! – fondation pour l’innovation politique – Raffarin -), et qui a pour objet de former les politiciens à la pratique du management. Wauquiez a été lauréat en 2006. Pêle mêle, parmi les administrateurs et participants, on note aux USA Clinton, Madeleine Albright, et, en France, Simone Weil, Rocard, Messier, Notat (elle est partout !), Christian Blanc, …. Voynet et Duflot !
Du beau linge !
Claude Bourrinet    http://www.voxnr.com/

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