Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Yves-Marie Laulan : « Nous vivons sur un volcan démographique qui va faire éruption »

Démographe, économiste et géopoliticien, Yves-Marie Laulan met en garde contre les risques d'une substitution de population, conséquence de l'immigration massive que subit la France depuis 30 ans.
Monde et Vie : Une étude récente de Didier Raoult, corroborant le discours politiquement correct qui veut que la France soit traditionnellement une terre d'immigration, prétend montrer que les « Français de souche » n'existent pas. En réalité, de quand datent les grandes vagues d'immigration en France ?
Yves-Marie Laulan : La population française est restée relativement homogène au cours des dix derniers siècles,. Il existait, certes, des populations régionales diverses, mais elles restaient homogènes, car les communications étaient plus difficiles : on épousait un conjoint issu de la même région, voire du même village.
Au lendemain de la Première Guerre mondiale arriva une vague d'immigrants polonais et italiens qui venaient travailler dans les mines, mais ces apports restèrent encore marginaux. Une immigration espagnole s'installa à son tour en France après la Deuxième Guerre mondiale, mais il s'agissait encore d'un saupoudrage plutôt que d'une inondation.
Tout a changé voilà 30 ans, avec l'entrée massive sur le territoire français de populations en provenance du Maghreb, de Turquie (le nombre d'immigrants issus de ce pays n'est cependant pas énorme) et d'Afrique noire, cette dernière immigration représentant environ 2,5 millions de personnes.
Faute de statistiques, puisqu'elles ne sont pas autorisées, on peut estimer aujourd'hui l'importance de la population issue de cette immigration massive entre 7 et 8 millions de personnes, mais elle grossit à vue d'œil en raison d'une fécondité naturelle deux à trois fois plus élevée que celle des Françaises « de souche ». Quand ces dernières ont 1,6 ou 1,7 enfant par femme (chiffre très proche de celle des Britanniques), les maghrébines en ont en moyenne 2,7 et les Africaines, 4,2 enfants. (Leur fécondité est supérieure à celle de leurs sœurs restées au pays, ce qui s'explique notamment par la générosité de notre système d'allocations familiales.)
Le bon taux de natalité de la France, dont nos politiques se félicitent volontiers, est donc gonflé par l'immigration...
Sans doute. Selon l'Insee, sur 5 enfants naissant en France, 1,5 à 2 sont d'origine immigrée. En 2008, sur 810 000 naissances recensées en France métropolitaine, 165 000 concernaient des enfants d'origine immigrée et cette proportion a sans doute augmenté depuis. Les statistiques scolaires confirment cet impact : les enfants issus de l'immigration représentaient 12 % des effectifs voilà dix ans, 16 % voici quelques années et 18 % aujourd'hui. Par conséquent, 20 % de la population est, ou sera bientôt, d'origine immigrée. Nous assistons à un véritable phénomène de substitution de population, qui engendrera un fantastique changement, dans tous les domaines, sociaux, religieux, et politique puisque cette population voudra bien sûr être représentée. C'est un tsunami démographique, que la France ne fait rien pour endiguer. Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, le nombre des entrées a été compris entre 200 000 et 250 000 personnes par an. Sur 10 ans, cela représente une augmentation de la population immigrée de 2,5 millions d'individus, sans compter le croît naturel par les naissances, qui se situe autour de 170 000 par an! Nous vivons sur un volcan démographique qui va faire éruption.
Comment expliquer la passivité des Français face à cette situation ?
Les médias opposent un véritable mur invisible à ce genre d'informations et l'Insee, aux mains d'idéologues de l’immigrationisme, fournit aussi aux Français des informations fausses. Une fantastique entreprise de désinformation s'est ainsi mise en route. Par ailleurs, l'allongement de la durée de vie et le vieillissement de la population masquent encore, pour l'instant, ce phénomène de substitution de population. Les Français de souche âgés font encore nombre, mais ce nombre est naturellement appelé à se réduire...
Seul le Front national a tiré la sonnette d'alarme, mais son message, parfois maladroit, passe mal. Les dirigeants des autres partis politiques, comme Chirac, puis Sarkozy et aujourd'hui Hollande, se contentent d'encourager le métissage. Le problème qui va rapidement se poser ne tient cependant pas à la couleur de peau, mais au niveau culturel des immigrés et à leur nombre. On trouve évidemment des gens très bien parmi les immigrés, mais c'est le nombre qui pose problème, pas les individus.
Existe-t-il une solution ?
Elle exigerait de limiter drastiquement l'immigration par l'instauration de quotas ajustés aux besoins de la France (50 000 à 100 000 entrées annuelles) et à faire un réel effort d'intégration des populations d'origine immigrée présentes sur notre sol.
Ce sera d'autant plus difficile que la France entre dans une période de vaches maigres ; or l'intégration a un coût... Où les gouvernants trouveront-ils l'argent, sinon dans les poches des Français de souche? Mais chaque année, 150 000 de ces derniers s'exilent déjà...
Ces solutions ne suffiront d'ailleurs pas à changer la donne si l'on ne parvient pas à doper la natalité des jeunes françaises de souche, notamment en réformant en profondeur notre politique familiale, qui, aujourd'hui, profite essentiellement aux Africaines ; et si, parallèlement, on ne modifie pas les conditions d'acquisition de la nationalité française par le mariage.
Faut-il redouter, à terme, un éclatement de la France ?
Je crois plutôt à une forme de guerre civile larvée, dont nous avons vu les prodromes en 2005 et qui se dessine aujourd'hui à Marseille, où une élue socialiste a conseillé de faire appel à l'Armée contre les trafiquants des cités. Nous risquons d'entrer ainsi dans une période de turbulences internes qui se traduiront par des assassinats, des rackets, des injustices et des passe-droits.
Ce scénario est valable si l'on tarit le courant migratoire ; sinon, les perspectives risquent d'être encore plus sombres.
Propos recueillis par Jean-Pierre Nomen monde & vie 8 septembre 2012

Les commentaires sont fermés.