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Maurice Allais, l'économiste détesté de ses pairs

M. Olivier Pastré, personnage redondant et péremptoire auquel on pourra difficilement échapper sur France-Culture, est d'un conformisme comique pour un intellectuel-bo-bo au pedigree impeccable, qui joue en permanence à l'affranchi.
Couvert de distinctions et de diplômes, ce professeur d'économie, doyen de Paris VIII, fut consultant à l'OCDE puis à la CEE, appartint au Commissariat au Plan, fut conseiller du directeur du Trésor, directeur de collections aux Éditions la Découverte, conseiller scientifique de la Revue d'Économie Financière, directeur de collection aux Éditions Perrin, pendant des années éditorialiste quotidien sur France Culture, actuellement producteur sur la même antenne, de L'Économie en Question. Il est membre du Conseil Scientifique de l'Autorité des Marchés Financiers, administrateur de l'Association des Directeurs de Banque, Professional Fellow de l'Institut Europlace de Finance, administrateur de CMP Banque (filiale bancaire du Crédit Municipal de Paris). Mais nous nous intéresserons tout particulièrement à un aspect de sa biographie souligné par le Cercle des Économistes auquel, bien entendu, il appartient : « De 1987 à 2002, Olivier Pastré a été Directeur Général Adjoint puis Directeur Général de GP Banque (rebaptisée, à partir de 1999 SBFl, (Société de Banques Françaises et Internationales), seule banque d'affaires européenne à s'être spécialisée sur le Maghreb et le Machrek. À ce titre, il a dirigé une quarantaine de cadres répartis entre la France, le Maroc, l'Algérie et la Tunisie et a géré cinq fonds d'investissement. Olivier Pastré est (ou a été) administrateur de Medifin et MSIN (Maroc), (société boursière marocaine), d'Union Bank (Algérie) (mise en liquidation dans les remous de l'effondrement de l'empire Khalifa) et d'IM Bank (Tunisie) (International Maghreb Merchant Bank Première banque d'affaires agréée dans un pays du Maghreb, qui fonctionne sous la tutelle des autorités financières tunisiennes). Il a été nommé Directeur Général d'IM Bank en 2000 et Président en 2001. (Ce qu'il est à ce jour). Dans le cadre d'lM Bank, Olivier Pastré a participé à plus de 20 privatisations au Maghreb en tant que conseil du Gouvernement ou d'investisseurs privés ». GP Banque, puis SBFl, était une filiale de la Société Marseillaise de Crédit, rachetée en 2008 à HSBC-France par BPCE - Banque Populaire-Caisse d'Epargne -. Devenue une filiale de Natexis, elle est dirigée par l'Algérien Abderrahmane Hadj Nacer, ancien directeur de la Banque Centrale d'Algérie. Outre que cela montre à quel point l'homme est profondément inféodé au Système financier mondialiste, on ne peut mieux éclairer les liens qui le lient « au Maghreb et au Machrek » et par incidence le peu d'empathie que lui inspirent ceux qui n'ont de goût ni pour l'un ni pour l'autre.
Dans une notice biographique laconique que France Culture consacra le 15 octobre au Prix Nobel d'économie Maurice Allais, tout juste décédé à 99 ans, il trouva néanmoins l'occasion d'agresser le Front National qui « avait, dit-il, tenté de le récupérer » faisant ainsi « une erreur d'évaluation ».
M. Pastré dispose de tribunes considérables dont il use et abuse pour faire passer ses opinions et les messages que ses maîtres de la finance l'ont chargé de diffuser. Et il peut autant qu'il le veut s' en prendre à des gens qui n'ont aucun moyen de répondre à ses attaques. Il devrait savoir néanmoins que le Front National n'a jamais eu à récupérer le Pr Allais parce que depuis 45 ans nous étions dans la même démarche que lui. Et cela a même commencé alors qu'il militait en lisière de l'OAS dans un combat pour l'Algérie Française, dans lequel en effet on ne trouvait les amis actuels de M. Pastré que parmi les porteurs de valises de ceux que combattait Maurice Allais. Ce qui explique largement que le seul prix Nobel d'Économie français ait subi l'habituel traitement au silence réservé aux insoumis. À ceux qui ont la mémoire courte on rappellera ce que cet homme sage et objectif écrivait en 1962 dans L'Algérie d'Evian : « J'estime que les crimes aveugles de l'OAS doivent être condamnés, mais que les hommes qui les commettent ont été rendus « fous furieux » par la politique inhumaine et odieuse poursuivie par le Pouvoir et qu'ils doivent dès lors bénéficier de notre compréhension et des circonstances atténuantes ; j'estime encore qu'un jugement analogue doit être porté quant aux crimes, non moins odieux, commis par les hommes du FLN. J'estime que ces crimes, il était certain qu'ils seraient commis, car on ne peut attendre de gens primitifs et fanatiques, après sept ans de combats clandestins et atroces, au cours desquels ils ont été impitoyablement décimés, qu'ils se comportent en hommes raisonnables et civilisés. De là,je conclus qu'il est non seulement inhumain, mais insensé, pour le Pouvoir de livrer dans de telles conditions (les Accords d'Evian) le groupe minoritaire désarmé à la merci du groupe majoritaire supérieurement armé. J'affirme que c'est là une décision barbare qui restera longtemps au cours des siècles qui vont suivre comme un opprobre ineffaçable pour notre pays ».
En économie comme ailleurs il y a des géants et il y a des nains. Et ce ne sont pas forcément ceux qui monopolisent le discours médiatique qui sont les plus dignes.
Georges MAÎTRE. Rivarol du 29 octobre 2010

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