« Faits divers.
L'agresseur a réussi à rapidement prendre la fuite sans être identifié...
Alors qu'il effectuait samedi une mission vigipirate dans le quartier d'affaire de La Défense (Hauts-de-Seine), un militaire a été poignardé à la gorge par un homme qui a réussi à prendre la fuite, révèle leparisien.fr. Le militaire, en tenue, qui se trouvait en patrouille Vigipirate, a reçu un coup de cutter au cou. Son «pronostic vital n'est pas engagé», a affirmé une source policière, sans donner de précisions sur l'agresseur ou ses motivations. Le militaire blessé a été soigné par les pompiers avant d'être évacué. » (1)
Si je poursuis mon devoir d'inventaire en octroyant le second chapitre à la délinquance, ce n'est pas le fait du hasard où de l'actualité brûlante. Dans les faits, la délinquance occupe un rôle majeur dans ce que l'on a coutume d'appeler la mouvance, ce au point d'occulter des problématiques bien plus essentielles. Je crains d'ailleurs, non sans raison, que la délinquance est la raison majeure permettant d'expliquer la sympathie dont nous disposons dans une partie de plus en plus grande de l'opinion.
Il ne s'agit pas de minimiser un problème qui commence véritablement à devenir préoccupant dès la seconde partie des années 70. Dans le quotidien, le phénomène est insupportable pour de plus en plus de Français et de façon plus générale pour les occidentaux. Il m'apparaît donc nécessaire, dès lors où l'on veut appréhender la nature du problème, de ne pas se contenter d'énumérer les différentes agressions commises sur l'ensemble du territoire. Là encore et comme presque toujours, la déduction prime l'induction. S'interroger par exemple sur le pourquoi de la montée du phénomène spécifiquement sous le septennat giscardien: pourquoi pas avant ou après ? Je pense, tout en sachant que l'ouvrage sérieux sur le fait est à écrire, que l'explosion de la délinquance est une des conséquences de la postmodernité. Je suis persuadé que la plupart des maux qui touchent la France mais aussi l'Europe d'aujourd'hui sont imputables à cette postmodernité même si cette période s'annonce bien plus tôt, la seconde guerre mondiale marquant probablement une ligne de démarcation. A destination du lecteur de formation philosophique, j'ose écrire que la postmodernité que l'on présente souvent - les très fameux spécialistes - comme une rupture d'avec la modernité, c'est à dire le 17 ème siècle, est à mes yeux déjà présente chez Descartes. La place me manque ici puisqu'un simple article ne peut suffire à lui seul à justifier: comme bien souvent, il faudrait écrire un ouvrage.
A la source.
Chacun sait que l'homme s'inscrit dans la chaîne du vivant. L'éthologie est la discipline qui se préoccupe de l'étude comparée des comportements animaux et vivants. Si Schopenhauer (2) est peut être bien le précurseur de la discipline, c'est certainement Konrad Lorenz (3) qui l'a faite connaître au grand public. Etudier l'homme directement, c'est fatalement être confronté à de très importante difficultés au motif de la complexité de l'être étudié. En revanche, passer par l'entremise de l'animal, c'est se favoriser la tâche puisque les animaux ont à bien des égards des comportements humains qu'on peut qualifier de caricaturaux. Ces animaux, on le sait, se situent à différents stades de l'évolution; ainsi par exemple, les reptiliens qui disposent d'un cerveau éponyme, leur permettant de survivre: ainsi par exemple la survie proprement dite face à un danger mortel, le fait de se restaurer, d'acquérir un environnement bien à soi et enfin de posséder une femelle à des fins de procréation. Evidemment, il existe des animaux plus évolués comme les mammifères et ce à des degrés divers. C'est ainsi qu'existent les formes limbiques, qui permettent l'obtention de la mémoire, qualité que n'ont pas les reptiles par exemple.
L'éthologie a déjà été partiellement abordé sur Voxnr dans le cadre d'un article précédent intitulé « Ensauvagement et décivilisation » (4), article qui a été par la suite repris par plusieurs sites. Il y est montré le retour à l'animalité de nombre de nos contemporains dont il serait erroné de croire qu'ils sont nécessairement très ciblés. Afin d'aller plus avant, on peut noter que dès lors où l'on se préoccupe de la pensée, fatalement on finit par s'initier aux sciences du vivant. La pensée n'est pas une simple émanation, issue qu'elle est de notre cerveau, lui bien matériel: d'où la nécessité de savoir, dans la mesure du possible, comment comment celui ci fonctionne.
A titre d'exemple, il est à mes yeux deux erreurs que l'on commet bien souvent: se réclamer du spiritualisme ou du matérialisme. Pour se réclamer du matérialisme, il faudrait savoir ce que sont les constituants les plus intimes de la matière; or à ce jour, aucun scientifique ne le sait. D'où le ridicule à s'en réclamer. A ce titre, l'idée de Leibniz (5) postulant que la matière est d'essence spirituelle – la monade (6) - n'est toujours pas à écarter. Réciproquement, postuler l'Esprit au sens où on l'indique habituellement n'est pas plus pertinent d'un point de vue intellectuel; en effet, ils sont nombreux les neurobiologistes contemporains à considérer que l'Esprit n'est qu'un stock d'informations situé dans le cerveau.
« Si j'aime ceux qui se posent des questions, je me méfie de ceux qui trouvent. » François Mitterrand, L'abeille et l'architecte.
Il est une tradition majeure dans l'histoire de la philosophie occidentale qui consiste à réduire l'homme à sa pensée; la réalité est malheureusement toute autre. Si nous disposons bien d'un néo-cortex qui nous distingue de nos amis les animaux (7), il ne faudrait pas en déduire que nous sommes divins, détachés de notre corps ainsi que de la partie reptilienne de notre cerveau. Cela, le Catholicisme l'a très bien perçu et notamment Saint Augustin qui met bien en exergue notre propension naturelle, voire notre fascination – l'adjectif est important – à faire le mal. L'expérience que j'ai d'un demi siècle de vécu ainsi que la lecture de milliers d'ouvrages m'incitent à penser que l'homme ment. Dans ses dires, dans son comportement et très probablement aussi dans le regard qu'il porte sur lui même. Les psychologues mais aussi les moralistes, spécialistes de la nature humaine, ne sont eux pas dupes et nous écrivent la vérité que nous ne voulons surtout pas voir: le néo-cortex nous sert très majoritairement à satisfaire des pulsions dont l'origine est reptilienne. Le Catholicisme, quant à lui, nous invite je le crois, à utiliser notre néo-cortex afin de museler nos aspirations reptiliennes. Pascal (8) n'était pas dupe quant à la dualité de l'homme. Quant à «l'imitation de Jésus-Christ» (9) on y trouve des sentences assez éclairantes comme par exemple: «celui qui se connaît bien se méprise.». Ce que je veux signifier par là, c'est que l'homme, y compris celui qu'on qualifie d'honnête, ne l'est pas totalement.
Je vous laisse imaginer ce qu'il peut y avoir dans la tête des moins civilisés des humains...
Depuis l'agression commise à l'encontre du militaire dont il est question, les supputations vont bon train. Ainsi:
« François Hollande, interrogé à Addis Abeba sur l’agression au cutter dont a été victime un militaire près de Paris, a déclaré qu’« à ce stade » aucun lien n’était établi avec le meurtre d’un soldat britannique par deux islamistes radicaux à Londres, mais « nous devons regarder toutes les hypothèses ».
« Nous ne connaissons pas encore les conditions et les circonstances exactes de l’agression, ni même la personnalité de l’agresseur, mais nous devons regarder toutes les hypothèses et nous n’en négligeons aucune », a déclaré le président de la République en confirmant devant la presse française qui l’interrogeait cette agression d’un soldat « présent à la Défense dans le cadre de l’opération Vigipirate ».» (10)
Bien évidemment, ni vous ni moi, ne savons ce qu'il s'est exactement passé et sur le pourquoi de cette agression. La France étant devenue très nettement puissance occidentale avec ce que cela suppose de renoncement à notre essence, il peut être intéressant pour les gouvernements français de fustiger l'islam: vieille tactique au demeurant que de détourner l'attention du Peuple des problèmes intérieurs majeurs et réels au motif d'événements extérieurs dont on ne sait que très peu (Staline devenu soudainement patriote par exemple suite à l'attaque allemande)... La détestation du phénomène islam si dénoncé par les occidentaux, mon Lecteur n'est pas dupe, allant de pair avec le soutien et le financement de groupes islamistes particulièrement inquiétants par ces mêmes occidentaux. (Le fameux printemps arabe ou la déstabilisation tentée en Syrie par exemple).
L'Islam en lui même, puisque beaucoup l'associent à la délinquance, est devenu un terme fourre-tout. Rappelons la loi d'origine musulmane permettant la section de la main du voleur. Si d'aventure cette loi venait à être appliquée, ni mon Lecteur, ni moi, n'en seraient personnellement concernés. J'en connais d'autres qui en revanche... Je me dois aussi de rappeler (10) que l'Islam, contrairement au Catholicisme, ne dispose pas d'une autorité suprême: les doxa sont donc multiples. Il en est de même des différentes communautés vivant en France, peu ou prou musulmanes, qui ont un rapport différent avec la délinquance. Comment exprimer le choses afin de nullement froisser les susceptibilités ? Les Turcs, par exemple, même si on pourra trouver des contre-exemples, ne sont pas spécialement délinquants. Vous avez compris ? Nous sommes au moins deux...
En tant que tel, on peut en déduire que l'Islam n'est pas le facteur occasionnant la délinquance. Bien au contraire, la pratique religieuse monothéiste, quelle qu'elle soit, insiste sur l'honnêteté.
Autre aspect, même si l'argument a été utilisé de façon trop caricaturale par la gauche de naguère, c'est à dire lorsqu'elle était encore de gauche, il est vrai que l'aspect social joue un rôle essentiel en matière de délinquance: ce n'est pas un diplômé d'une grande école d'ingénieurs qui subtilisera le sac d'une personne âgée; ce qui ne l'empêchera pas d'ailleurs de pratiquer un éventuel détournement fiscal ou comptable: l'appartenance sociale détermine donc la propension à la délinquance et le type de délinquance. Et fatalement, la partie la moins diplômé de la population, bien souvent la moins éduquée, bien souvent la moins employée, est la plus apte à sombrer dans la délinquance. Or, on le sait, c'est la délinquance visible qui sensibilise le plus la population.
Quant aux délinquants issus de l'immigration récente dont on sait très bien qu'ils jouent un rôle majeur dans la délinquance (9 détenus sur 10 sont issus de ce terroir là), il faut être lucide: au tout début des années 80, moins d'un jeune sur dix entrait dans l'enseignement supérieur et beaucoup arrêtaient leurs études dès la fin de la première année. Il y avait pourtant beaucoup d'étudiants étrangers, issus de différentes races et religions, surtout dans les disciplines scientifiques. Nous nous considérions comme égaux, seules les notes obtenues faisant une différence. Point de délinquance. Là encore, le fait social intervenait: ces étudiants étrangers étaient presque tous issus de milieux sociaux particulièrement favorisés. Ces étudiants que je fréquentais à l'époque au quotidien, principalement arabes (Maghreb, Liban, Syrie) avaient des rapports assez tendus – c'est un doux euphémisme, une litote pudique - avec certains jeunes arabes français. Un étudiant tunisien avec lequel j'avais des accointances certaines s'en était alors expliqué avec moi: « Tu ne croyais quand même pas que pour aller vider vos poubelles, on allait vous envoyer nos élites. » Dès le départ donc, les dés étaient pipés. Une population de faible niveau, donc avec peu de capacités d'adaptation, que l'on soumet à une langue différente, à une ethnie différente, à un climat différent, à une langue différente avec de plus un alphabet différent, à une religion différente, à une mentalité différente...
Tout cela, nos politiques de l'époque qui vantèrent l'immigration le savaient pertinemment. Je me souviens très bien que ce que l'on appelait à l'époque, les années 70, « l'extrême droite », reprochait aux immigrés d'envoyer leur solde dans leur pays d'origine, ce que les autres tendances politiques niaient avec la plus grande mauvaise foi. Pour autant, et Giscard, et son premier ministre Chirac, en avaient conscience; d'où l'idée de faire venir toute la famille étrangère en France - le fameux regroupement familial - afin que l'argent soit dépensé ici.
L'immigration est AVANT TOUT un fait économique. Les importateurs d'immigrés ont agi pour DES RAISONS FINANCIERES. Les immigrés ne sont pas venus travailler en France par amour du pays mais bien pour DES RAISONS FINANCIERES. Si d'aventure on s'installe en France afin de percevoir des avantages sociaux que l'on ne trouve pas dans son pays, c'est encore pour DES RAISONS FINANCIERES.
La délinquance, elle aussi, est principalement de même origine, puisque le voleur est mû par l'argent: DES RAISONS FINANCIERES. Et si on ne construit pas davantage de prisons malgré l'évidente nécessité ( surpopulation carcérale, une peine prononcée sur deux par les tribunaux n'est pas appliquée), c'est encore pour DES RAISONS FINANCIERES.
Mon lecteur sait très bien que si d'aventure il vend des objets dans le cadre d'une braderie, il est de son intérêt de vendre au plus cher. Mais si d'aventure il confie son stand quelques minutes afin de lui même aller acheter, il aura tout intérêt à acheter au moins cher un même objet: RAISONS FINANCIERES.
Ce n'est pas là phénomène humain mais reptilien... Où l'on revient à l'éthologie et à la neurologie... (11).
Pourquoi Cher lecteur, pensez vous que Nicolas Sarkozy ait augmenté la solde du président de la république de 140% dès son accession au pouvoir ?
Pourquoi Cher lecteur, pensez vous que les parlementaires de gauche freinent autant au sujet du non cumul des mandats ?
« La crise est dans l'homme ». (12) Et le sachant, il est criminel de la part des gouvernements successifs d'avoir mis l'homme dans des situations où fatalement, il allait faillir...
Alain Rebours http://www.voxnr.com
Notes :
(1) Journal Ouest France – samedi 25 mai 2013.
(2) Schopenhauer (1788,1860).
(3) Konrad Lorenz (1903,1989).
(4) http://www.voxnr.com/cc/politique/EFyElkkZZyXhSsyOuf.shtml
(5) Leibniz (1646,1716) ou Leibnütz mais pas Leibnitz .
(6) Leibniz, La Monadologie, 1714, livre de poche (classiques).
(7) « Les animaux sont mes amis... et je ne mange pas mes amis. » George Bernard Shaw (1856,1950).
(8) Blaise Pascal (1623,1662), y compris dans les citations les plus célèbres: « L'homme n'est ni ange, ni bête, et le malheur veut que qui veut faire l'ange fait la bête. ». « (Je) le contredis (l'homme) toujours, jusqu'à ce qu'il comprenne qu'il est un monstre incompréhensible. » Pensées, 420.
(9) De imitatione Christi, fin XIV ème, début XV ème. Thomas a Kempis. A lire impérativement !
(10) 20minutes.fr samedi 25 mai 2013.
(11) Cioran (1911,1995) « L'homme secrète du désastre ».
(12) Thierry Maulnier (1909,1988).