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Violences médiatiques

On connaît l’importance disproportionnée accordée au fait-divers par les médias contemporains… Pour peu que celui-ci soit de nature politique et que la droite dite « extrême » soit susceptible d’être impliquée, c’est l’emballement immédiat ! Auto-programmé, en quelque sorte.
La mort à Paris d’un militant d’extrême-gauche a été l’événement majeur de la semaine passée… Aujourd’hui, un événement chassant l’autre, le soufflet d’une indignation politiquement manipulée retombe et la chasse aux sorcières s’essoufle. Médiatiquement, en tout cas.
À nouveau, et quelle que soit la réalité de ce qui s’est passé à la gare Saint-Lazare et la responsabilité des uns ou des autres dans cette échauffourée, remarquons à nouveau que les comptes-rendus « à chaud » des médias tout autant que les réactions du monde politique n’ont été ni très sérieux, ni vraiment dignes.

Alors que les supposés agresseurs n’avaient pas encore été interpellés, on passait suivant les commentaires, d’un « guet-apens tendu à la victime » à une simple altercation, à la conséquence certes tragique, entre celle-ci et trois de ses amis d’une part et un autre groupe dont certains « auraient arborés » des tatouages à croix gammées…

Tandis que le Front de Gauche où militait la victime appelait derechef à la dissolution des « groupuscules d’extrême-droite », Pierre Bergé tweettait sur la responsabilité de « l’immonde Barjot » – meneuse la plus médiatisée des Manifs pour tous – au mépris de tous les risques de poursuites pour insultes et diffamations que cela implique ; sa fortune, il est vrai, le met au-dessus des fâcheuses conséquences pécuniaires de toute condamnation future.

Et bien évidemment, comme d’habitude, planait dans tous les commentaires la question de l’implication du Front national dans ce fait divers…  ne serait-ce que par la simple interrogation de la possibilité d’une infime ou majeure responsabilité de ce mouvement, auquel répondait l’écho évident, mais lourd de sous-entendus, que cette implication serait évidemment très difficile à prouver. Ça, on n’en doute pas !

L’UMP, de son côté, a appelé à dissoudre tous les « groupuscules extrémistes », de gauche comme de droite… renvoyant ainsi tout ce qui n’est pas UMPS dos à dos au grand dam des humanistes de gauche qui se sont aussitôt étranglés de rage que l’on puisse mélanger les abhorrés « torchons fascistes » avec les héroïques « serviettes antifas ».

Bref, des commentaires cent fois entendus, mille fois répétés, cent mille fois sans suite aucune, un million de fois creux et inutiles.

Car les bagarres entre ennemis politiques, il s’en déroule chaque jour et pas seulement à Paris … Rarement mortelles, heureusement, car qui peut croire que tous les protagonistes aux motivations certes idéologiques de cette « mort stupide » à Saint-Lazare aient eu l’intention de tuer ? Qui pourrait s’imaginer un instant qu’une organisation puisse ordonner ou encore suggérer, voire simplement fermer les yeux sur des tentatives de meurtres d’« opposants politiques » par ses militants ? Le juge d’instruction n’a d’ailleurs pas retenu l’intention de tuer en mettant en examen, samedi soir, l’auteur présumé des coups mortels.

C’est pourtant ce que médias et politiques n’ont cessé de marteler des jours durant, au mépris de toute vraisemblance. Mais plus c’est gros, plus ça passe… ou, finalement, plus ça indiffère !

Cette « baston » entre groupes politiques opposés n’a pas été la première et ne sera pas la dernière… Les rixes entre militants de partis opposés jalonnent l’histoire de l’Humanité et les agressions, préventives ou en représailles, ne sont l’exclusivité d’aucun camp, d’aucune idéologie.

Imaginons enfin que la victime ait été présumée « d’extrême-droite », les commentaires auraient-ils été aussi nombreux et unanimes ? Bien sûr ! Qui en douterait ?

Philippe Randa  www.francephi.com.

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