« Une démocratie fonctionne quand une partie des élites prend le parti du peuple. C’est ce qui pourrait se produire. D’où l’espoir que je place dans le “hollandisme révolutionnaire”... »
Emmanuel Todd, mars 2012
Cahuzac, le grand taiseux
En 2010, Jérôme Cahuzac, alors qu’il était président de la commission des finances de l’Assemblée nationale, a été personnellement informé des activités douteuses de la banque HSBC (suspicions de blanchiment de fraude fiscale et de démarchage illicite) grâce aux éléments fournis par un ancien informaticien de cet établissement helvète, Hervé Falciani.
L’absence de réaction de celui qui allait devenir ministre du Budget du gouvernement Ayrault était-elle liée au fait que son frère, Antoine Cahuzac, était alors l’un des responsables de la filiale française de la HSBC ?
Pourtant, Jérome Cahuzac avait fait preuve d’une grande curiosité, et cela, dès sa nomination en février 2010 à la tête de la commission des finances de l’Assemblée nationale. Il consulta de nombreux dossiers fiscaux « sensibles » concernant cinq affaires :
Takieddine, l’homme d’affaires qui a fait des révélations dans l’affaire Karachi, et qui a tenté, en mai 2013, de fuir en République dominicaine.
Bettencourt et les remboursements dont elle a bénéficié de la part de l’administration (de 2006 à 2010, le Trésor public lui a remboursé 100 millions d’euros, au titre du bouclier fiscal).
Tapie, l’arbitrage juteux en faveur de l’homme d’affaires et qui a fait l’objet d’une enquête pour laquelle le témoignage de Mme Lagarde a été sollicité.
Windelstein, du nom de ce marchand d’art décédé en 2001 et dont les fils, Guy et Alec, sont accusés d’avoir minoré la déclaration de succession.
Wendel, (société d’investissement de l’ex-patron du Medef, Ernest-Antoine Seillière) et dont les dirigeants auraient dissimulé des revenus au fisc.
Quel était le but de Jerôme Cahuzac ? Cherchait-il à avoir des informations pour se couvrir « au cas où » ? A-t-il été missionné par d’autres pour récolter des éléments compromettants
Valls sur les traces de Sarkozy
Les propos « polémiques » du ministre de l’Intérieur, notamment sur les Roms (« Hélas, les occupants de campements ne souhaitent pas s’intégrer dans notre pays ») ne sont là que pour amuser la galerie et flatter une partie de l’électorat, notamment de droite (friand de ce genre de Capitan).
Valls se targue de bons résultats mais la réalité est tout autre. Début 2013, et selon les propres chiffres de l’ONDRP (l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales) :
Pour la région Île-de-France, en un an, les constats d’infraction aux conditions générales d’entrée et de séjour des étrangers ont diminué de plus de 61 %. Depuis janvier, la baisse est de plus de 87 %, 93 % en avril.
Pour l’ensemble du territoire national, les constats d’infraction à la législation sur les étrangers sont passés, côté police, de 81 000 à 49 000 en un an (-39 %) et de 9 000 faits à 6 600, côté gendarmerie (-27 %).
Valls se cache derrière la décision de la Cour de cassation qui, en 2012, avait transposé la jurisprudence européenne, « interdisant toute garde à vue d’un étranger au seul motif qu’il serait en situation illégale sur le territoire ».
Cependant, depuis le 1er janvier, la police dispose d’un droit de rétention de 16 heures pour contourner cet obstacle...
Il s’agit donc bien d’un ordre émanant directement de Valls, invitant ses services à n’agir en aucune manière face à l’immigration illégale... On ne pourra donc plus accuser la police de pratiquer le délit de faciès, vu qu’elle n’arrête plus de clandestins...
Consternant, mais pas suffisant pour la masse de gogos qui pensent avoir trouver en Valls un « Sarkozy de gauche »...