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Pierre Mauroy, un des destructeurs de la France

Pierre Mauroy (1928-2013) vient de recevoir quelques jours après son décès le vendredi 7 juin un hommage national aux Invalides ce mardi 11 juin, avec un discours de vibrant hommage, souvent à la limite de l'absurde, du président François Hollande. Le défunt n'aurait eu que des qualités, aurait mené une œuvre utile et sans tache en tant que Premier ministre de 1981 à 1984, maire de Lille de 1973 à 2001. Ce n'est bien sûr pas l'opinion de l'extrême-droite, même si elle partagée évidemment par la fausse opposition parlementaire, avec des communiqués émus de l'UDI, et même de l'UMP. Nous nous y attendions quelque peu ; par contre, et que l'on ne nous caricature pas encore en hystériques irrationnels haineux, nous avons encore constaté hélas simplement qu'il y a décidément de gros problèmes idéologiques au néo-FN : nous avons été surpris en particulier du vibrant hommage de Steeve Briois, proche de Marine Le Pen - qui certes plus sobre, se contente personnellement et au nom du mouvement de ses condoléances -, secrétaire général du FN, saluant « l'homme des 39 heures et de la retraite à 60 ans », le « défenseur des travailleurs français » - lourd contresens historique - , saluant son « opiniâtreté et son courage ». Ah bon ? Nous lisons sous la plume de Briois : « Pierre Mauroy n'était pas soumis à l’ultralibéralisme et à la financiarisation à outrance »... Eh bien si, nous le verrons ! Tout ceci est parfaitement lisible sur le site officiel du mouvement, < www frontnational.com >, que l'on ne nous objecte pas la poursuite maniaque de fantaisies personnelles de tel ou tel. Le néo-FN a encore perdu une occasion de se taire !
Pierre Mauroy se définissait avant tout comme un militant socialiste internationaliste, de 1945 à sa mort, bref par définition un adversaire absolu de l'extrême-droite nationaliste. Il avait occupé de hautes fonctions au sein du mouvement socialiste dès 1950 - secrétaire national des jeunesses socialistes, proche de Guy Mollet -, en France, jusqu'au sommet avec la fonction de Premier Secrétaire du Parti Socialiste de 1988 à 1992, et Président de l'Internationale Socialiste de 1992 à 1999. Il incarnait à la perfection, son physique imposant aidant, l'éléphant du parti socialiste, expert des négociations complexes internes entre courants, avec moult manœuvres plus ou moins avouables.
Nous proposerons de centrer l'analyse sur la contribution essentielle de Pierre Mauroy à la destruction de la France, son action en tant que Premier ministre de François Mitterrand, de 1981 à 1984. La France était déjà en crise en 1981 : la rigueur de Raymond Barre Premier ministre (1976-1981) du président précédent Valéry Giscard d'Estaing (1974-1981) avait ralenti la croissance en France, sans restreindre pour autant l'inflation, alors de l'ordre de 20 % annuel ; le million de chômeurs paraissait un sommet à la fois insoutenable et provisoire. Le tandem, annoncé à l'automne 1980, Mitterrand-Mauroy incarnait un espoir de changement - le vocabulaire socialiste varie peu -, de relance économique générale, de progrès social, de disparition du chômage, voire pour les plus enthousiastes de nouvel Age d'Or. En 1981, c'était aussi l'ère de la gauche unie, malgré de permanentes tensions internes, avec des ministres communistes au gouvernement, sur un programme commun prônant la socialisation de l'économie en pleine conformité idéologique avec les idéaux moscoutaires ; toute la moitié orientale de l'Europe était alors soumise à des dictatures communistes.
Parmi les premières mesures de l'expérience socialiste de 1981 figurent le temps de travail hebdomadaire réduit à 39h, la retraite pour tous à 60 ans - au lieu de 65 ans comme auparavant -, la nette augmentation du nombre de fonctionnaires ; il est difficile de ne pas y voir une coûteuse et dangereuse démagogie. N'étaient pas en soi insoutenables la cinquième semaine de congés payés, la politique de relance et de nationalisations économiques, en particulier dans les banques et les grandes entreprises industrielles : toutefois une relance ne peut fonctionner qu'en économie fermée ou semi-fermée, et était à l'évidence incompatible avec l'ouverture des frontières et la construction européenne ; certes la compétitivité avait pu être à peu près maintenue de 1981 à 1983 du fait des dévaluations multiples - chose qui serait bien nécessaire aujourd'hui mais impossible à cause des oukases de la BCE à Francfort -, mais il a résulté de cette politique une augmentation massive des importations, non une hausse de la production nationale. Cette révolution économique échoue ; le chômage passe la barre des 1,5 millions officiels. En 1983, Pierre Mauroy pèse en faveur de la capitulation face au libéralisme économique dominant en Europe, la soumission aux exigences du SME - Système Monétaire Européen, préfiguration de la BCE - ; il eût fallu, comme le soutenait Jean-Pierre Chevènement - nationaliste de gauche, inspirateur reconnu de Florian Philippot penseur du néo-FN -, sortir du SME, éventuellement de la CEE, rétablir les barrières douanières afin de retrouver les équilibres macroéconomiques ; le choix de la capitulation donc a inauguré le retour aux politiques dites de rigueur, bridant la croissance, entretenant le chômage, sans arriver pour autant à l'équilibre des comptes publics, d'autant moins que conscience socialiste obligeant, à défaut de travail pour tous sont déjà accrues les prestations sociales. Pendant ce temps, avec la large tolérance, sinon le franc encouragement des autorités, se développe avec une vigueur encore jamais atteinte l'immigration de peuplement de la France - inaugurée par le tandem Giscard-Chirac -, avec une natalité allochtone qui s'installe, largement financée par les prestations sociales françaises : depuis, il est clair que l'on n'a pas multiplié des foules de travailleurs actifs et méritants, au contraire ; le modèle social français en meurt. Instituée en 1984, la carte de séjour de dix ans automatiquement renouvelable crée ainsi un puissant appel d'air en faveur de l'immigration extra-européenne.
À cette révolution économique manquée, ces francs reniements multiples font qu'il est quand même surprenant d'entendre louer par le FN la constance ou l'opiniâtreté de Pierre Mauroy, alors que c'est tout le contraire. Là où il faut hélas reconnaître détermination et continuité entre tous les gouvernements, c'est l'œuvre de destruction biologique et culturelle de la France : après sa légalisation par Giscard en 1974, l’avortement devient intégralement remboursé en 1982, les média sont libéralisés, ce qui conduit concrètement de manière plus ou moins subtile à la promotion des antivaleurs de mai 1968 : contre la famille stable, pour les fantaisies sexuelles, l'invasion plus ou moins progressive de la pornographie... L'école publique et la culture subventionnée participent, de façon encore discrète sous Pierre Mauroy, mais nettement, de cette œuvre de destruction de la France, à commencer par son intelligence avec les expériences pédagogiques commençant à fabriquer des générations d'analphabètes, la volonté absurde du bac pour tous qui conduit à sa dévaluation, tandis que les "cultures" allochtones ou perverses sont encouragées. Tout ceci par un Pierre Mauroy qui avouait aller régulièrement à la messe, et qui bénéficiera, sans avoir rien renié depuis, de funérailles religieuses. À défaut d'absorber brusquement l'enseignement privé sous contrat, du fait de grandes manifestations d'opposition, le pari avait été fait de l'alignement idéologique à terme, avec hélas un large succès depuis. De même, avec les encouragements des sociologues militants de gauche, un regard sympathisant nouveau est porté pour le délinquant, de préférence allochtone, « victime de la société », qui craindra nettement moins la prison et plus du tout la peine de mort, abolie. En ce contexte, la décentralisation développée à ce moment n'a pu qu'affaiblir encore la Nation.
Pierre Mauroy a été véritablement l'un des destructeurs de la France, à un poste essentiel à un moment décisif. Que le croyant prie pour le salut d'une âme, soit, mais il n'y a strictement aucun hommage à rendre à un tel ennemi de l'extrême-droite et de la France.
Nicolas Bertrand Rivarol du 14 juin 2013

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