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Le terrorisme sert à terroriser et Obama en est le champion

On croyait avoir déjà tout connu : Colin Powell et sa fiole de poudre de perlimpinpin à l’ONU, les New-Yorkais calfeutrés chez eux, fenêtres hermétiquement closes au scotch marron dans l’attente d’un attentat à l’arme chimique, des agents de la CIA trahis par leur propre gouvernement pour couvrir ses magouilles… Les sbires de Bush, croyait-on, avaient tout tenté – et peut-être tout fait ? 1 – dans le registre de la trouille au ventre pour manipuler leur opinion publique et nous avec.

À l’évidence, Barack Obama a bien retenu la leçon. Désigné par les révélations de Snowden pour ce qu’il est, soit un président des États-Unis semblable à tous ceux qui l’ont précédé, n’agissant que pour sa gueule, tout pour sa gueule, rien que pour sa gueule au mépris de tous les accords et toutes les conventions internationales, il choisit pour s’en sortir la méthode habituelle : la trouille.

Ce bel homme à la peau bronzée et au sourire Ultra Brite qui a reçu en « à-valoir » un prix Nobel de la paix en 2009, ce chantre de la démocratie et des libertés s’assied comme ses prédécesseurs sur le droit international. Avec sa bénédiction, son PRISM nous a tous fichés, enregistrés, traqués. Pour notre bien, assurément, puisqu’il s’agit là encore de « terroriser les terroristes ». Mais Snowden a tout balancé, comme le soldat Manning avant lui, et la planète politique feint de s’offusquer. Alors, pour faire de nouveau briller les étoiles de sa bannière et redorer le S de son caleçon de Superman, Obama nous refait le coup d’Al-Qaïda et de ses attentats géants pour la fin du ramadan. Un piège déjoué par qui ? Par PRISM, bien sûr. Comme ça tombe bien !

Des preuves ? Pas besoin, puisqu’on nous le dit. Et les copains, les Hollande et compagnie, d’annoncer au porte-voix qu’ils ferment leurs ambassades. Une publicité sans précédent, comme le souligne Le Point, relevant que les États « ne communiquent que très rarement sur les mesures de sécurité qu’ils prennent dans leur réseau diplomatique ». Mais que ne ferait-on pas pour notre grand allié, ange du Bien et parangon de la Vertu ?

Aujourd’hui, les USA évacuent avec force publicité leurs ressortissants du Yémen, pays dont le président et les forces armées apportent « toute leur coopération » aux États-Unis dans leur lutte contre le Mal. « Nous avons vu Al-Qaïda dans la péninsule Arabique (AQPA) battre en retraite des territoires qu’il contrôlait », a déclaré Obama voilà quelques jours, oubliant de mentionner les pilonnages répétés par des drones américains contre des extrémistes présumés. Oublié de dire aussi que les Yéménites constituent toujours le plus fort contingent des détenus de Guantánamo, détenus jamais inculpés ni jugés et prison dont le président des États-Unis promet depuis plus de quatre ans la fermeture.

La tricherie et le cynisme sont les maux endémiques des États-Unis. Obama n’est pas pire que ses prédécesseurs, il est juste pareil à eux. La bêtise du monde est d’avoir pensé qu’il pouvait être différent.

Marie Delarue dans Boulevard Voltaire

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