Sur le site Boulevard Voltaire, le journaliste Joris Karl a publié hier un article fort bien troussé dans lequel il revient sur l’échange musclé entre Bruno Gollnisch et le député-porte-parole du PS, Eduardo Rihan Cypel. Un apparatchik qualifié par le dirigeant frontiste de « Français de fraîche date, ce qui, étant donné la récente naturalisation du Libano-Polono-Brésilien (en 1998, à l’âge de 23 ans), n’est qu’information factuelle ». M. Cypel note-t-il «représente physiquement la suffisance, de plus empesée d’approximations, dans chaque débat télévisé », ce dernier est en effet un «clone fascinant du politiquement correct, dès qu’un micro se tend (…) : République , métissage, extrême droite jusqu’à plus soif. Quant à son honnêteté intellectuelle, ou sa myopie manifestement doublée d’une forte presbytie, on repassera, surtout lorsque affirmant sur Radio Classique qu’il y a des drapeaux à croix gammées dans les défilés du Front National… ».
« Eduardo Rihan Cypel est certes un Français de fraîche date ; mais avant tout un politicien ayant déjà atteint la date de péremption affirme encore Joris Karl . Pis, peut-être même un brin franchouillard, une fois comparé au patriotisme vigoureux de Bruno Gollnisch, patriotisme se trouvant de plus mâtiné d’un cosmopolitisme des plus élégants. Bref, le repli frileux sur soi n’est pas toujours là où l’on croit l’attendre. »
Repli frileux certes non, mais défense résolue de l’identité française et de sa souveraineté menacée par l’immigration de masse, oui et plus que jamais ! Joris Karl citait encore à bon escient à l’occasion du résultat des élections législatives britanniques de mai dernier, cette prophétie de l’homme politique anglais Enoch Powell. «Nous devons être fous, littéralement fous à lier dans ce pays affirmait-il y a quarante cinq ans, pour autoriser chaque année l’entrée de 50.000 personnes qui seront à l’origine de la future augmentation de la population d’origine immigrée. J’ai l’impression de regarder ce pays construire frénétiquement son propre bûcher funéraire ».
Questions migratoire et de citoyenneté qui restent bien une préoccupation majeure du FN, et dans leur appréhension, une ligne de fracture très forte entre l’opposition nationale d’un côté et les partis du Système et leurs relais de l’autre.
Sur le site du magazine Causeur d’Elisabeth Lévy, le blogueur David Desgouille a commis un article le 8 août (« Bruno Gollnisch fait de la persistance ») dans lequel il dit ne pas être « (certain) que les propos de Bruno Gollnisch soient pénalement répréhensibles ». Mais M. Desgouille tente surtout de prouver l’existence de deux lignes au sein du FN, puisque Bruno « piétine(rait) la ligne officielle du FN marinisé » !
Ainsi, le député FN accréditerait par ses propos contre M. Cypel, les critiques formulées dernièrement contre la présidente du FN (en avril dans l’Express) par le politologue proche de l’UMP, Dominique Réynié.
Celui-ci affirmait ainsi que « Marine Le Pen (veut) protéger (…) ethniquement l’hexagone, qu’elle propose un ethnosocialisme et entend réserver notre modèle social aux Français de souche ». Une grille de lecture biaisée démentie systématiquement par Marine.
Nous conseillons à M. Desgouille d’écouter attentivement les propos de Bruno sur son blog à l’occasion de sa dernière vidéo, et il comprendra ainsi pourquoi, comme il en fait état d’ailleurs, Florian Philippot, sur l’antenne de RTL, s’est solidarisé avec Bruno Gollnisch face aux attaques du parti de l’étranger…
Cette question de l’immigration de masse et de notre code de la nationalité qui fabrique à la chaîne des Français de papier est bien, n’en déplaisent à la gauche et à la droite immigrationnistes, au cœur du débat récurrent sur «l’intégration » et le « voile islamique ».
Julien Dray, vice-président PS du Conseil régional d’Ile-de-France, était interrogé hier par Le Parisien-Aujourd’hui en France sur une éventuelle interdiction du voile à l’université, préconisée par l’ex mission laïcité du Haut Conseil à l’intégration et qui n’a pas été écartée par Manuel Valls.
« Il va falloir arrêter de relancer, tous les six mois ou un an, ces débats sur le voile et son interdiction », affirme l’ex parrain de SOS racisme, car « à force de faire des lois, on donne surtout le sentiment qu’elles ne sont pas appliquées ».
Un sentiment…qui est une réalité comme l’ont constaté nos compatriotes qui ont vu ces dernières semaines une recrudescence de femmes intégralement voilées circulant dans l’espace public. Sans que les policiers (qui ont bien évidemment des consignes) n’osent intervenir afin de ne pas mettre le feu aux poudres en pleine période de ramadan…
Cet embarras des socialistes est symétrique à celui de l’UMP, en témoigne la gaffe assez savoureuse du député des Bouches-du-Rhône, Valérie Boyer, adjointe de Jean-Claude Gaudin à la mairie de Marseille.
Mme Boyer avait eu son heure de gloire en 2012 avec la (très controversée au sein de l’UMP comme du PS ) proposition de loi finalement adoptée et portant son nom criminalisant la négation du génocide arménien. La communauté arménienne est très présente, mais il s’agit bien sûr d’un hasard, dans la circonscription dont elle est l’élue.
Cette fois, Valérie Boyer a voulu tenter de participer à l’opération visant à empêcher la fuite des électeurs UMP vers le FN en 2014. L’Afp rapporte qu’elle a ainsi voulu « marquer son opposition au droit du sol en publiant sur Twitter une prétendue phrase de Montesquieu : Le droit du sol est l’absurdité qui consiste à dire qu’un cheval est une vache parce qu’il est né dans une étable. »
« Sauf que la phrase n’aurait jamais été prononcée par le penseur. En revanche, elle ressemble étrangement à une sortie de Jean-Marie Le Pen, en septembre 2012 : Quand une chèvre naît dans une écurie, ce n’est pas pour cela qu’elle devient un cheval. »
D’après nos souvenirs, Jean-Marie Le Pen aurait pu s’inspirer d’une phrase très similaire et antérieure du journaliste de Présent et écrivain Alain Sanders.
Une fois sa gaffe reconnue et devant les cris d’orfraies de député PS Patrick Mennucci et Yann Galut, Mme Boyer s’est immédiatement confondue en excuses, expliquant au Lab d’Europe 1 qu’il s’agit d’une méprise que « c’est parti tout seul » ; «au moment où j’ai appuyé, je me suis souvenue que c’était une phrase bidon, et c’était trop tard. »(sic). Bref une phrase (prétendument) signée Montesquieu est admirable, mais si la même est estampillée Le Pen elle devient une abomination, on admirera ce confusionnisme intellectuel et cette soumission au politiquement correct vraiment affligeant…
Encore une raison, une de plus pour les électeurs, affirme Bruno Gollnisch, de préférer l’original à la copie en 2014, et les convictions assumées des persistants, résistants candidats nationaux plutôt que les plagiaires clientélistes, hypocrites et renégats de l’Etat-major de l’UMP.