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À quoi sert la destruction du monde arabe ?
Le vrai visage du printemps arabe – expression que l’on devait à Benoist-Méchin – m’est apparu ici assez vite : des foules marginales, manipulées et bien filmées par les télévisions du Qatar ont été parées de toutes les vertus ; le départ décrété nécessaire sur Facebook de leurs tyrans, auxquels on substituait les mandataires des oligarchies pro-anglo-saxonnes (on n’a pas beaucoup évolué depuis Lawrence d’Arabie, et peut-être qu’après tout les bédouins de Ryad, La Mecque et Doha sont des MI5 et CIA maquillés et grimés), nommés Frères musulmans ou autres. Ces illusionnistes, bien qu’ayant promis la privatisation du canal de Suez (quel grand clin d’œil !), n’ont pas été capables, par exemple, en Egypte, de faire que le citoyen chahuteur de la rue s’en sorte mieux qu’avant avec ses soixante dollars par mois : pourquoi la Fed n’imprime-t-elle pas plus de billets ? Le chahut a chassé le touriste et les comptes de la nation ont plongé un peu plus – sauf ceux de l’armée, toujours payée et équipée par l’étranger et donc toujours soucieuse de bien faire. Un peu auparavant, un pauvre ambassadeur américain avait d’ailleurs aussi mal terminé que l’ancien dictateur local. Cet ambassadeur, on l’aura compris, ne faisait pas partie des réseaux, des agences et des élites hostiles qui dirigent notre monde : il pouvait donc être étranglé après avoir été sodomisé au nom d’Allah par les hommes de main de qui de droit. Et la presse a pu s’en prendre aux chrétiens intégristes qui aux Etats-Unis auraient suscité l’ire des frères musulmans en mettant sur le réseau de damnables images islamophobes. Quand on accepte d’être informé comme cela, on peut montrer tout de suite sa gorge au bourreau.
Tout est allé bien sûr en empirant, et je crois comme prévu. On a détruit des pays en finançant et en armant des commandos de tueurs itinérants ; on a en fait surtout chassé des dictatures laïques et stables pour les remplacer par des dictatures anarcho-islamistes susceptibles d’exterminer les minorités chrétiennes, notamment les coptes d’Egypte, notamment les maronites, orthodoxes et catholiques syriens. Nos médias goguenards révélèrent après coup que les chrétiens favorisaient les dictateurs et que par conséquent ils devaient s’attendre à être massacrés par des rebelles entretemps devenus les coqueluches de Park Avenue et des salons germanopratins. La Tunisie que j’ai connue laïque et tolérante est devenue un bastion de l’islamisme, c’est-à-dire du bras armé de l’intégrisme démocratique occidental, pour reprendre l’expression de Baudrillard ; car l’islamisme est le bras armé de l’occident et de personne d’autre : voyez le colonel Lawrence.
Le chaos et la misère qui accompagnent la social-démocratie bien appliquée (dette, plans sociaux, baisse du niveau de vie…) et l’islamisme aux commandes vont susciter une vague de plus en plus énorme d’immigration en Europe. Nous l’avons déjà vu en action après le départ de Ben Ali, à Marseille, sur la côte d’Azur et ailleurs. Comme on ne veut surtout pas s’entendre sur la notion de réfugié, ni sur celle d’immigré, on peut s’attendre – je le dis sans hésiter – à quelques dizaines de millions de nouveaux venus à court terme, qu’il va falloir épouiller, nourrir, soigner, loger, équiper, conseiller, protéger juridiquement et défendre médiatiquement (ce ne sera pas difficile, les candidats abondent) contre une opinion populaire trop résistante et intolérante, pas encore assez flexible, pour rendre l’abominable vocable économique. Il est temps de remplacer ce qui reste de notre peuple inflexible par les robots de la banque HSBC, digne héritière hongkongaise des échoppes opiomanes.
Et c’est ici que cela devient intéressant : prenons l’exemple de l’Allemagne, devenue trop pacifiste à cause de son toujours présent passé prussien ou bien nazi. Eh bien, certains allemands, peut-être bien sur ordre, se sont opposés à ce lâcher de réfugiés venus de Syrie : ils se sont aussitôt fait traiter de néo-nazis. Et la presse allemande a naturellement plaint les malheureux réfugiés pris entre le feu des troupes d’Assad et des chrétiens d’orient (là-bas) et les méchants racistes d’ici, néo-nazis y compris.
Il faut bien comprendre que lorsque l’on est informé et dirigé par des politiciens et des journalistes comme cela, on a du souci à se faire.
Détruire le monde arabe tel qu’il nous été légué par l’indépendance, l’islam de village, le pétrole, les dattiers, le socialisme local, pour le remplacer par le chaos ambiant des monarchies golfeuses est une chose ; mais imposer ce chaos ambiant chez nous au motif qu’il faut être tolérant, amant de l’humanité, généreux et humanitaire en est une autre. Ici on est vraiment face à une des frasques folles de notre élite hostile occidentale en grande méforme. Le temps n’est pas loin où il faudra quitter ce continent prétendu blanc et cette communauté prétendument chrétienne pour gagner des cieux plus cléments ; ceux de l’Amérique encore latine et de la Bolivie par exemple, pays chrétien et social, indigène et nationaliste (notre rêve en somme !), dont le président a été traité comme un voyou dans un aéroport par nos gouvernements d’opérette sur ordre des agences qui dirigent maintenant l’Amérique en rêvant de la guerre antirusse qui justifiera leur mirobolant budget. Le planton du socialisme français aurait aimé personnellement crucifier le rebelle américain des sévices secrets au nom bien sûr de la démocratie et de la liberté.
La destruction du monde arabe ira donc se prolonger en Europe. C’était écrit.
Car je crois que nos élites hostiles utilisent le monde musulman pour liquider ce qui peut rester de chrétienté dans ce monde et créer le souk social universel et transhumain dont elles rêvent. Dans l’état où nous sommes, nous en rendrons-nous compte ? Vous en rendrez-vous compte, ô vous qui méritez la mort sans le savoir parce que vous êtes des intégristes chrétiens sans le savoir et des molosses du racisme sans le savoir ?
Bonnal Nicolas http://euro-synergies.hautetfort.com/