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La bataille politique passe par une indispensable libération de la société civile

De Philippe Darantière sur Nouvelles de France :

"[...] Le deuxième enjeu de l’université d’été de la Manif pour tous est d’organiser ses forces pour la nouvelle bataille politique que doit livrer la société civile, après la défaite tactique que représentent le vote et la promulgation de la loi Taubira. L’idéologie du genre a pour caractéristique de s’être infiltrée au cœur même de la République, comme en 1933 une autre idéologie s’était emparée de l’appareil d’État en Allemagne, avec les conséquences que l’on connait. On constate tous les jours son extension : hier contre l’institution du mariage et le droit des enfants à avoir un père et une mère, aujourd’hui dans l’enseignement obligatoire du gender à l’école, demain dans la PMA et la GPA. Rien n’échappe à son projet totalitaire : de la réduction de l’embryon humain à la dimension de simple matière première biologique à l’euthanasie légalisée des vieillards et des malades, il n’y a qu’une différence de degré, pas de nature. Ces deux pratiques relèvent d’une même vision de l’homme comme simple variable marchande au profit d’un utilitarisme social hégémonique. La nouveauté du combat politique à mener tient à l’étendue du front idéologique tenu par l’adversaire. Celui-ci transcende tous les partis, déborde toutes les positions politiques traditionnelles : le gender a des partisans dans les formations politiques de droite comme de gauche. L’opposition actuelle n’est en rien un rempart contre cette idéologie, elle n’en est qu’un auxiliaire.

Il est aujourd’hui indispensable de dépasser le vieux clivage « droite-gauche » devenu totalement inopérant pour lui substituer un nouveau marqueur politique, qui distingue le parti de la dignité de l’homme du camp de la dissolution de l’humanité. Cette distinction essentielle s’est manifestée en juin dernier avec la création du Forum civique de l’espérance, une initiative ouverte à de nombreuses convergences, que des forces vives du combat anti-idéologique ont rejointe comme le Printemps français, le Camping pour tous, Prisonniers politiques ou le Cercle des avocats contre la répression policière. Il reste un outil à parfaire, sans exclusive avec d’autres initiatives touchant à l’écologie humaine par exemple, mais de manière complémentaire. Dans la bataille politique qui s’ouvre, il existe une pluralité d’options mais il doit y avoir une unité de vision. Pour que celle-ci s’établisse, un espace de dialogue comme le Forum civique est indispensable. La grande nouveauté de la situation présente est qu’il faut à la fois inventer un avenir politique pour notre pays et en même temps découvrir la voie pour y parvenir. Les conceptions de type « bolchevique » d’une avant-garde éclairée qui décide en solitaire et impose ses mots d’ordre n’auront plus jamais l’efficacité d’un réseau foisonnant, obéissant à une logique floue mais animé par une dynamique centrifuge. Il faut redonner toute sa vitalité à la société civile, pour qu’elle prenne partout son autonomie par rapport aux institutions sous le contrôle du pouvoir idéologique : il faut des écoles indépendantes, des associations de parents d’élèves pour la liberté d’opinion, des groupements de soignants et de patients, des mouvements de consommateurs ou de contribuables, des associations de justiciables, des médias libres, etc. Les tentations hégémoniques doivent s’effacer derrière la recherche du bien commun. La bataille politique passe par une indispensable libération de la société civile. [...]"

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