Ce qu’il ne faut pas faire pour tenter de grappiller les voix des électeurs nationaux, patriotes souverainistes, droitiers ou tout simplement lucides ! Nathalie Kosciusko-Morizet découvre opportunément devant des intentions de vote à la hausse en faveur du FN, que l’insécurité n’est pas seulement un sentiment mais une réalité qu’elle veut mettre au cœur de sa campagne (sic). Elle constate même que les Parisiens sont harcelés par la mendicité agressive de bandes de Roms… Quant à François Fillon, autre révolution, il se découvre attaché à l’indépendance nationale.
Hier, lors d’un déplacement en Russie devant le Club Valdaï, l’ex Premier ministre de Nicolas Sarkozy a critiqué devant le président russe, qu’il a salué d’un « cher Vladimir », le bellicisme du duo Hollande-Fabius dans la crise syrienne; l’alignement de la France sur la diplomatie américaine.
« Nous avons, vous et nous, Russes et Européens, une influence déterminante sur les deux camps qui s’opposent en Syrie » ; « Je souhaite à cet égard que la France retrouve cette indépendance et cette liberté de jugement et d’action qui, seules, lui confèrent une autorité dans cette crise ».
François Fillon pourtant secrétaire national du RPR à la défense de 1984 à 1988, , président de la commission de la défense nationale et des forces armées de 1986 à 1988, s’aperçoit ainsi que la France est inféodée à Washington. Curieusement, constate Bruno Gollnisch, cela ne l’avait pas effleuré jusqu’alors, notamment lorsque a été validé sous son gouvernement la réintégration de la France dans le commandement intégré de l’Otan, ou encore la liquidation du clan Kadhafi en Libye…
Hier également, Vladimir Poutine a parlé de « provocation habile » au sujet de l’attaque chimique commise le 21 août près de Damas et dont les pays de l’Otan et les monarchies fondamentalistes du Golfe accusent le régime syrien. « Dans le même temps, a-t-il relevé, la technique est primitive: on prend un vieil obus de fabrication soviétique (des années 60, NDLR), qui n’est plus utilisé depuis longtemps par l’armée syrienne. Le principal est que ce soit écrit fait en URSS ». Des inscriptions en cyrillique sont en effet visibles sur des fragments d’obus, selon des photographies figurant dans le rapport des inspecteurs…plus c’est gros, plus ça passe ?
Après l’accord russo-américain sur la destruction des armes chimiques détenues par Damas –voir notre article sur le site de l’AEMN- , le président russe s’est voulu raisonnablement optimiste. « Je ne peux pas assurer à 100% que nous réussirons à mener à son terme (le plan de démantèlement, ndlr), mais tout ce que nous avons vu ces derniers jours inspire confiance sur le fait que ce sera le cas », a-t-il déclaré, soulignant que la Syrie a accepté d’adhérer à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC).
Pour autant, les « Faucons » multiplient les déclarations agressives. Les sénateurs républicains John Mc Cain et Lindsey Graham ont ainsi fustigé l’accord trouvé samedi pour démanteler l’arsenal chimique syrien, un message de faiblesse adressé au monde selon eux.
M. McCain ancien candidat républicain à la Maison Blanche, en 2008 face à Barack Obama, vient de voir sa tribune publiée sur le site de la Pravda. Une réponse à celle du président russe dans le New York Times le 11 septembre.
M. Poutine y rappelait un certain nombre de vérités sur la guerre menée par les terroristes des brigades internationales islamistes contre le régime laïc de Bachar el-Assad et les maladresses, les errements de la politique étrangère américaine.
M. Mc Cain a dressé dans la Pravda un portrait apocalyptique de la Russie de de l’ère Poutine y voyant une succession de tricheries électorales, d’emprisonnements et d’assassinats d’opposants sur fond de corruption. Poutine qui aurait de surcroît fait de la Russie « une amie des tyrans et une ennemie des opprimés ». « Je ne suis pas anti-Russe, je suis pro-Russe, plus pro-Russe que le régime qui vous gouverne mal aujourd’hui », ajoute-t-il.
Non, M Mc Cain n’est pas pro-russe. Il faudrait être bien malhonnête pour ne pas constater que c’est sous l’impulsion de M. Poutine que la Russie s’est économiquement relevée de 70 ans de communisme, s’efforce avec succès de faire contrepoids à l’ hyper puissance américaine (et à son ingérence en Russie et dans sa zone d’influence traditionnelle…).
C’est ce même Poutine qui a mis (largement) un terme au pillage et au règne des oligarques qui avaient mis son pays en coupe réglée sous le règne du grand ami de Bill Clinton que fut Boris Eltsine. Oligarques, mafieux qui bénéficièrent alors de l’aide et des conseils de grands cabinets d’affaires et d’avocats (républicains et démocrates) situés aux Etats-Unis.
Certes la Russie n’est pas parfaite (quel pays l’est ?), mais c’est le volontarisme patriotique de Vladimir Poutine qui explique les attaques politico-médiatiques dont il est l’objet sous nos latitudes depuis qu’il a été élu.
John Mc Cain est plus prosaïquement pro américain, du moins favorable aux orientations actuelles des gouvernements et des écuries électorales qui se succèdent à Washington, que nous jugeons pour notre part néfastes au peuple américain lui-même. Entre deux maux il faut choisir le moindre c’est pourquoi en 2008, rappelons-le, interrogé sur le duel électoral Obama-Mc Cain, Bruno Gollnisch avait déclaré que s’il était Américain et en considérant uniquement des questions de politique intérieure, son choix se porterait sur Mc Cain, en raison de «son expérience et ses positions plus conservatrices».
«Pourtant, ajoutait-il, mes amis américains qui partagent mes opinions sont paradoxalement plutôt en faveur d’Obama, parce qu’ils pensent que Mc Cain trahira davantage l’électorat conservateur.»
Mc Cain est en effet membre du think tank mondialiste très influent aux Etats-Unis, le Council on Foreign Relations (CFR), défend à l’échelle mondiale les accords d’ultra libre-échangisme , une politique d’interventionnisme militaire à tout crin –dans le passé en Serbie, en Irak, en Afghanistan aujourd’hui contre la Syrie et l’Iran. Et ce, au nom de la doctrine néoconservatrice visant à détruire les « Etats voyous » (rough state), comprendre en fait seulement ceux qui « qui menacent les intérêts et les valeurs américaines ».
Bref, M. Mc Cain est bien mal placé pour donner des leçons de morale, de démocratie, et de respect des règles internationales au peuple russe qui a élu Vladimir Poutine.
En 2003, alors que la France refusait de participer à la ratonnade de l’OTAN pour renverser Saddam Hussein, John Mc Cainn avait eu ce commentaire au sujet des Français : « Ils me font penser à une vieille actrice des années 40 qui essaie toujours de se faire inviter grâce à son physique, mais qui n’est plus assez belle pour ça. »
Une remarque acerbe (Mc Cain comme beaucoup de ses collègues n’est pas connu pour sa francophilie) que l’on pourrait sans peine retourner à l’envoyeur. Un jugement et qui n’est peut être pas très éloigné que celui qui est porté par compatriotes sur les Hollande, Fabius, Fillon et NKM cités plus haut. Politiciens qui, chacun dans un registre différent, multiplient les provocations habiles, mensonges et faux-semblants pour que les Français les invitent au bal en 2014 et 2017.