L'abbé Régis Spinoza précise à L'Homme Nouveau les tenants de sa nouvelle fraternité religieuse enseignante, la Fraternité Enseignante des Cœurs de Jésus et de Marie (FECJM) :
"[C]’est une association privée (canon 299 §1) qui bénéficie d’une vigilance morale dans son gouvernement exercée par le très révérend père abbé de Notre-Dame de Randol. À ce stade, elle ne peut pas incardiner les membres. La FECJM a donc une existence de facto. Les clercs qui souhaitent intégrer la FECJM devront solliciter une autorisation auprès de leur ordinaire. Pour les autres membres comme frères ou laïcs, l’intégration se fera selon les prescriptions de la FECJM. Les statuts d’une Association privée comme la Fraternité sont une première étape, statuts que l’Église, dans sa prudence, a établis afin de voir si la fondation répond à un besoin pour le salut des âmes. Si l’œuvre venait à se développer, signe de la Providence, nous ferons appel à une autorité légitime, d’abord pour demander une « laudatio » puis une « commendatio », selon les étapes établies par l’Église et fixées par le canon 299 §2, en attendant une éventuelle « recognitio » canonique.
Aujourd’hui, la FECJM propose un projet d’évangélisation de la jeunesse par les écoles et les activités de jeunesse exclusivement au sein d’un établissement scolaire indépendant, L’Angélus, qui a ouvert ses portes en septembre 2010. Le reste, si je puis dire, appartient au bon Dieu… [...]
Le but est de fonder des écoles indépendantes (hors contrat ayant un même projet éducatif et pédagogique, et, de préférence, des internats). Par conséquent, il s’agit de développer un réseau d’écoles indépendantes. Existe aussi la volonté de développer un centre de formation pédagogique pour les ecclésiastiques, religieux et laïcs enseignant dans les collèges et lycées. Nous allons vers une réelle carence de professeurs formés et qualifiés, malgré le travail extraordinaire de la Fondation pour l’École. L’Église a toujours eu un rôle essentiel dans l’éducation de la jeunesse et cela s’est concrétisé par le passé grâce aux grands ordres enseignants qui, actuellement, périclitent par manque de vocations. De plus, du moins en France, ces institutions ont-elles gardé comme objectif premier l’évangélisation de la jeunesse en tenant des écoles libres ? Je ne le crois pas. Je ne veux pas faire de conclusions trop hâtives et maladroites mais chacun peut constater que la présence sacerdotale et religieuse dans les établissements scolaires appartenant aux congrégations religieuses est très insuffisante. [...]
Je suis encore prêtre de l’Institut du Bon Pasteur puisqu’incardiné au sein de celui-ci. La FECJM a été fondée en août 2013 alors que l’IBP était gouverné par dom Forgeot qui était informé de ce projet. J’ai sollicité, tout en assumant la responsabilité de la Fraternité enseignante, auprès du Supérieur Général de l’IBP un temps de réflexion. [...]
J’ai toujours souhaité servir Dieu et l’Église dans le cadre scolaire puisque j’ai enseigné au sein de l’Éducation nationale puis dans une école catholique sous contrat et enfin dans des écoles indépendantes. [...] Lorsque je suis entré à l’IBP, j’ai clairement annoncé au Supérieur général mes intentions."