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La Serbie contre le Nouvel ordre mondial – par Laurent Glauzy

Quatorze années se sont écoulées depuis la déclaration de guerre de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) à la Serbie. Dans la nuit du 24 au 25 mars 1999, l’OTAN déclenchait contre la Yougoslavie des frappes aériennes, qui ont duré soixante-dix-huit jours. Plusieurs milliers d’infrastructures, d’hôpitaux, d’écoles, de logements furent bombardés. Il fut dénombré 3 500 morts et 12 500 blessés.

Cette attaque, conforme aux plans du Nouvel ordre mondial, constitue la seconde étape de la guerre de Yougoslavie qui a causé deux cent mille morts et 3 millions de personnes déplacées, de 1991 à 2001.

C’est la première fois, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, qu’un conflit armé réapparaît au cœur de l’Europe. À cette occasion, la Serbie fut agressée par une armée de coalition. Naturellement, les raisons de cette attaque ne rendent pas du tout compte des intentions réelles des États-Unis et de l’Europe. Après avoir aidé les forces séparatistes de Krajina (entité serbe autoproclamée de Croatie) et de Bosnie, l’Occident justifia son intervention sous prétexte d’éviter une « catastrophe humanitaire » au Kosovo.
Dans le quotidien italien
Rinascita, Yves Bataille, géopoliticien franco-serbe et opposé à l’occupation atlantique de l’Europe, expose que l’effondrement de l’Union soviétique et la réunification de l’Allemagne furent nécessaires pour tenter d’effacer l’identité originale de la Yougoslavie reposant sur l’autonomie et la neutralité.

Fondée le 1er décembre 1918 autour de six républiques, au lendemain de la « Grande guerre », la Yougoslavie qui constitue alors un trait d’union entre l’Ouest et l’Est, est envahie par le modèle économique occidental à partir de 1989-90. Après la chute du mur de Berlin, les anglo-saxons introduisent leur notion de marché libre, tandis que l’OTAN étend son contrôle sur les pays de l’ancien Pacte de Varsovie. Yves Bataille explique que la Yougoslavie, co-fondatrice du mouvement des pays non-alignés, lors de la Déclaration de Brioni (Croatie), signée le 19 juillet 1956 par les présidents Gamal Abdel Nasser, Tito, Sukarno, représentant l’Égypte, la Yougoslavie et l’Indonésie, et par le Premier ministre indien Nehru, devait non seulement disparaître, mais servir de banc d’essai aux guerres à venir.

L’intervention de la CIA

En 1990, la CIA prévoit l’écroulement de la Fédération yougoslave. En novembre de la même année, le Congrès des États-Unis abolit les prêts à la Yougoslavie jusqu’à ce que des élections se déroulent dans chaque république. Le processus « démocratique » devait contribuer à aggraver des antagonismes socio-économiques et ethniques. En 1986, le mémorandum de l’Académie serbe des Sciences et des Arts (SANU), la plus importante institution académique de Serbie existant depuis 1886, attire l’attention de la communauté internationale sur les difficultés des Serbes à vivre dans la fédération. Ce mémorandum est présenté de manière erronée par la presse occidentale comme un manifeste du nationalisme serbe aspirant à dominer la Yougoslavie. En réalité, seuls les Occidentaux nourrissaient des velléités de conquête sur la Yougoslavie.

Pour les centres financiers de Washington, Londres, Bruxelles et Berlin, le président serbe Slobodan Milošević était un dictateur opposé aux directives du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale, empêchant tout libre échange. Son « grand discours », qui rassembla en 1989 plus d’un million de personnes devant le monument de Gazimestan, commémorant la bataille de Kosovo Polje du 15 juin 1389, fut présenté par les Occidentaux comme une tentative de fonder une grande Serbie, menaçant les autres républiques.

De plus, la Serbie affiche alors une capacité militaire faisant obstacle à la formation d’une nouvelle marche vers l’Est programmée par l’Occident : la majorité des soldats de l’Armée populaire yougoslave (JNA) sont serbes. Au début des années 1990, ils constituent 90 % des effectifs officiers. Les médias occidentaux assènent qu’il s’agit d’une armée de conquête, et criminalise par les médias l’ensemble du peuple serbe.

L’Occident et la purification ethnique antiserbe

Toutes les techniques de propagande sont monopolisées pour exciter contre la Serbie les groupes ethniques de la Fédération yougoslave. Les Oustachis, rebelles croates de la Seconde Guerre mondiale ; la Division Handchar presque entièrement composée de Musulmans de Bosnie ; Balli Kombëtar, mouvement nationaliste albanais de résistance anti-italien, anticommuniste et antiroyaliste, soutenu par les propriétaires terriens et la paysannerie, sont instrumentalisés et présentés comme des victimes de la Serbie. Cependant, en Krajina, en Bosnie et au Kosovo, des dizaines de milliers de Serbes comptent parmi les victimes d’une réelle purification ethnique orchestrée par l’Occident. La guerre de Yougoslavie est bien un conflit de destruction contre la Serbie, menée par des banquiers talmudistes.

Contribuant à cette mascarade criminelle, l’OTAN justifie son intervention pour faire cesser les massacres ethniques. Le Kosovo est le berceau de l’histoire serbe. Indépendamment de cette réalité, Washington et ses valets européens veulent fonder un Kosovo « indépendant » à partir des accords de Rambouillet du 27 mai 1999. Derrière la façade du droit international de la charte des Nations unies, Washington et l’OTAN travaillent à l’érection d’un Nouvel ordre mondial.

Dans War and Anti-War (Guerre et contre-guerre), l’écrivain et sociologue américain Alvin Toffler rappelle que les démocraties utilisent des montages politico-médiatiques afin de déclencher des guerres avec l’approbation des masses.

L’OTAN déguise les cadavres

Les attaques de Sarajevo, les faux « massacres » de Srebrenica en Bosnie en juillet 1995 et du village de Račak au Kosovo en janvier 1999, où les Serbes sont faussement accusés, ont précédé les actions de la communauté internationale et de l’OTAN. Ces mensonges justifient les sanctions, les embargos et les bombardements des nations occidentales. Pour ce faire, les morts de l’Armée de libération du Kosovo (UCK) furent revêtus ou « déguisés » pour faire croire à un massacre de pauvres paysans albanais perpétré par les Serbes, au Kosovo.

Les « observateurs » de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), composés essentiellement d’agents de la CIA, sont les responsables de cette mise en scène : William Walker, impliqué dans les escadrons de la mort à El Salvador, était le chef américain de la mission de l’OSCE au Kosovo. Le Dr Helena Ranta, responsable de l’équipe d’enquêteurs sur le terrain, spécialiste finlandaise de médecine légale de renommée mondiale, a publié sa biographie en 1999. Responsable de l’équipe d’enquêteurs internationaux, elle établit le rapport sur les événements qui s’étaient déroulés dans le village de Račak. Dans son livre, elle révèle les pressions subies pour accréditer la fausse version de la culpabilité serbe. Si, en 1999, le Dr Helena Ranta avait dû déclarer à la presse « oui, il s’agit d’un crime contre l’humanité », elle raconte que William Walker a brisé son crayon en bois et lui a lancé les morceaux au visage, furieux des conclusions de son rapport, car son « rapport n’était pas suffisamment convaincant » à l’égard des « atrocités serbes ». L’objectif de Walker était d’aider l’UCK et d’inventer un massacre attribué aux Serbes, afin de permettre l’intervention militaire : à savoir soixante-dix-sept jours de bombardements aveugles sur la République fédérale de Yougoslavie, qui se terminèrent le 10 juin 1999 avec l’entrée des forces de l’OTAN au Kosovo et la purification ethnique contre les Serbes.

Le conseiller des séparatistes de la délégation albanaise à Rambouillet n’était autre chose que Morton Abramowitz, l’homme qui, au Département d’État américain, s’occupait des opérations secrètes pendant la guerre d’Afghanistan de 1979 à 1989, et avait fourni les fameux missiles terre-air Stinger aux Moudjahidin de Ben Laden. Cette guerre a été définie par Zbigniew Brzezinski pour démanteler l’Union soviétique. Et, en Yougoslavie, comme dans les pays arabes, les volontaires islamiques qui mènent le Djihad constituaient le fer de lance des guerres américaines avec le soutien des monarchies du pétrole.

L’étude de la chronologie des évènements montre que la question du Kosovo figurait sur l’agenda des États-Unis. Déjà, en 1992, le Congrès américain avait pris position pour la minorité albanaise et avait annoncé l’intervention de la bannière étoilée dans la région autonome. Après le conflit de Krajina et de Bosnie, le ministre des Affaires étrangères allemand, Klaus Kinkel, atlantiste, annonçait publiquement que la question du Kosovo ne saurait rester une affaire interne à la Serbie.

L’OTAN utilise les armes bactériologiques

Lors des bombardements de l’OTAN, rapporte Yves Bataille, la réaction du peuple serbe a été exemplaire : « Les Serbes se comportèrent avec le plus grand sang froid. La population dansait et chantait sous les bombes. De leur côté, l’armée et la milice ont utilisé une technique qui se révéla très efficace pour éviter les frappes : ils évacuèrent les casernes et se divisèrent en petites unités, afin que les bombardements aient peu d’effet. Bien qu’elle ne fût pas des plus modernes, la Défense anti-aérienne (PVO) serbe avait contraint ses ennemis à ne pas voler en-dessous de cinq mille mètres. Les radars montés sur de vieux camions soviétiques permirent de tirer avec efficacité sur les avions de l’OTAN. » Il y eut peu de victimes militaires. Les opérations de l’aviation serbe détruisirent des dizaines d’avions américains notamment à Tuzla (Bosnie).

Yves Bataille rapporte que les bombardements de l’OTAN ont bien fait plus de 3 500 morts, et non pas 500 comme l’avancent de manière mensongère Amnesty International et les armées de l’OTAN, parlant d’une prétendue « guerre propre ». De plus, ces données ne tiennent pas compte des dizaines de milliers de victimes en raison des projectiles à l’uranium appauvri et de la pollution engendrée par la destruction volontaire d’usines pétrochimiques. Il existe une corrélation entre les lieux de bombardements et l’apparition de tumeurs, comme l’expose Robin de Ruiter, auteur le plus traduit des Pays-Bas, dans son livre au titre évocateur Die Eingreiftruppen des Antichristen (L’assaut des troupes de l’antéchrist). L’auteur néerlandais évoque les malformations de bébés : une réalité à laquelle la population serbe sera encore confrontée lors des prochaines décennies.

Des spécialistes de l’Académie militaire de médecine ont dénoncé l’usage des armes bactériologiques dans cinq localités. Mais l’ambassade des États-Unis a demandé au gouvernement serbe de détruire ses fichiers.

Avec beaucoup de lucidité, Danilo Zolo, philosophe du droit italien, expose en 2006 dans La Giustizia dei Vincitori (La justice des victorieux) l’aspect véritable de l’« intervention humanitaire », présenté déjà en 1980 dans des documents préparés par les plus grandes autorités américaines. En 1990, dans un discours prononcé dans l’État du Colorado, le président américain George Bush parla des lignes directrices d’un programme de pacification du monde, le « Nouvel ordre mondial ». Ce projet fut perfectionné sous la direction du National Security Strategy of the United States, dont l’objectif est d’identifier les menaces susceptibles de nuire à la nation américaine. Parallèlement, l’OTAN, qui était un système défensif contre le Pacte de Varsovie, se transforma en bras armé pour de nouvelles interventions.

Les États-Unis bafouent le droit international

L’armée devient l’exécutrice du Nouvel ordre mondial. Instituée en 2005, Responsability to Protect est une initiative de l’Organisation des Nations unies (ONU) articulée autour de l’idée que la souveraineté n’est plus un droit, mais une responsabilité. Elle entre dans le cadre de la prévention des génocides, des crimes contre l’humanité, des crimes de guerre et ethniques. En réalité, cette supercherie a permis de justifier et de dissimuler les crimes de l’OTAN. Morton Abramowitz, ancien ambassadeur des Nations unies en Turquie, président de la Carnegie Foundation pour la paix internationale et fondateur de l’International Crisis Group (ICG) participe à cette hypocrisie diplomatique. Cette entité, a été créée en 1995, comme Organisation non-gouvernementale (ONG) internationale, sur l’initiative de personnalités transatlantiques cherchant, selon la version officielle, à anticiper les conflits des années 1990, survenus en Somalie, au Rwanda et en Bosnie.

Responsability to Protect a servi de porte étendard contre la Yougoslavie, sous le nom de « devoir d’intervention » par Bernard Kouchner, Haut représentant de l’ONU au Kosovo de 1999 à 2001, accusé par les Serbes de trafic d’organes. En revanche, il est moins connu que sa compagne, Christine Ockrent, fut la représentante en France pour l’ICG. Les affaires du Kosovo étaient une affaire de famille.

Des personnes clé appartenant à l’ICG comme Gareth Evans (ancien ministre des Affaires étrangères australien), Lee Hamilton (ancien haut commissaire pour les droits humains aux Nations unies), David Hamburg de la Carnegie Foundation, ou James Traub du Conseil des Relations étrangères, travaillaient au siège de Responsability to Protect. Ils constituaient un club anglo-saxon, au service de la sphère impérialiste américaine et des Nations unies. Tous ces politiciens défendent le soi-disant droit international, qui est une de leur interprétation du droit et s’applique seulement à certains lieux et non à d’autres. Telles sont les explications de Danilo Zolo.

Après trois mois de bombardements, les Serbes avaient accepté la résolution 1244 de l’ONU prévoyant que le Kosovo reste à la Serbie dans le cadre d’une grande autonomie. Mais, là aussi la communauté internationale, sous l’égide notamment de Morton Abramowitz, viola tous les accords, en concédant l’indépendance à l’identité albanaise : la communauté internationale ne s’est pas comportée conformément aux obligations prévues par la Charte de l’ONU, qui garantit l’intégrité territoriale de ses pays membres, statut dont jouit la Serbie, contrairement au Kosovo. Pour l’heure, le véto de la Russie et de la Chine empêche d’envisager une prochaine admission du Kosovo au sein de l’ONU.

À travers le cas du Kosovo, la Serbie est victime d’un programme mondialiste, défini en ces termes, en 1992, par le diplomate américain Strobe Talbott : « La souveraineté nationale sera obsolète et tous les États reconnaîtront une unique autorité mondiale ».

Vojislav Šešelj : un vrai nationaliste serbe au TPIY

Le 31 mai 2012, Tomislav Nikolić, deuxième président de la république de Serbie, succède à Boris Tadić. Élu premier président de la République de Serbie en juin 2006, Tadić fut représentant du Parti démocratique, ainsi que membre observateur du Parti socialiste européen et de l’Internationale socialiste. Cette entité politique est née fin 1989. Un groupe de treize « intellectuels » prirent l’initiative de transformer la Yougoslavie communiste en une démocratie à l’Occidentale. Il contribua ainsi aux perspectives mondialistes dont la Yougoslavie est aujourd’hui la victime. Mais ces plans ne fonctionnèrent pas selon les visées de Washington et de l’OTAN.

En 1990, il avait adhéré au Parti [nationaliste] radical populaire, qui s’unit ensuite avec le mouvement tchetnik serbe pour former le Parti radical serbe (SRS). La position à tenir vis-à-vis de l’Union européenne a profondément divisé le SRS, conduisant à une scission. Le 5 septembre 2008, ces pseudo-nationalistes favorables à l’entrée de la Serbie dans l’UE, dans son intégralité géographique, c’est-à-dire avec le Kosovo, avaient accepté de voter le rapprochement entre la Serbie et l’UE. Le jour même, Tomislav Nikolić est désavoué par les siens. Il est mis en minorité par l’aile dure, sur consigne de Vojislav Šešelj, président du Parti radical serbe. Il dut démissionner de la présidence par intérim du parti et de la direction du groupe parlementaire. Perturbant les visées hégémoniques du Nouvel ordre mondial, le 7 mars 2012, le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) monte une cabale contre Vojislav Šešelj. Il est condamné à une peine de vingt-huit ans de prison pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre !

Sur le plan de la politique étrangère, les positions du « nationaliste » Nikolić, considéré comme un Judas à la solde des mondialistes, sont très ambiguës. D’un côté, il se prononce pour l’intégration européenne et, de l’autre, il prône un accord de coopération avec la Russie. Avec l’ancien président Tadić, Washington et Bruxelles étaient sûrs d’insérer la Serbie dans la sphère euro-atlantique et d’obtenir, dans une seconde étape, la reconnaissance de l’indépendance du Kosovo par Belgrade. Tout ce processus explique la création précoce du Parti démocrate et l’intervention du TPIY, véritable arme de la dictature mondialiste à la solde des criminels de l’OTAN. Et, le 25 avril 2013, le site d’information Klix.ba a révélé que Tomislav Nikolić, prêt à tout pour se faire accepter par ses nouveaux alliés mondialistes, présente maintenant « à genoux ses excuses pour tous les crimes commis par des Serbes ».

Les États-Unis financent les partis démocrates

L’hypothèse d’un rapprochement entre Belgrade et Moscou a provoqué une onde de choc considérable qui déboucha sur le financement des partis démocratiques, certainement, par les officines américaines. La publication par le quotidien séparatiste Slobodna Vojvodina (Liberté Voïvodine) de l’article Serbie, l’État fantoche russe dans les Balkans d’un certain Michaël Morgan, abonde dans ce sens. Le géopoliticien Yves Bataille s’étonne que, à partir de la scission du Parti radical serbe (SRS), le Parti progressiste serbe (SNS), ouvertement pro-européen et fondé seulement en 2008 par Nikolić, après la scission du Parti radical serbe (SRS), ait bénéficié de ressources considérables, au moins égales à celles du Parti démocratique (DS) de Boris Tadić. Soros Foundation [qui finance entre autres des pédophiles pour la rédaction du programme d’éducation sexuelle en Croatie], National Endowment for Democracy (NED), qui œuvre au renforcement et au progrès des institutions démocratiques à travers le monde, et l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), ont créé une myriade d’associations et d’ONG qui reçoivent des moyens financiers considérables pour asseoir le pouvoir mondialiste dans les Balkans. D’ailleurs, un des fondateurs de la NED, Allen Weinstein, déclarait en novembre 2010 au Washington Post que « bien des choses effectuées maintenant étaient faites clandestinement par la CIA, vingt-cinq ans auparavant ».

L’implication de la Soros Foundation

Qui plus est, la constitution du pouvoir serbe est entièrement diligentée par le pouvoir financier mondialiste. Le premier gouvernement de Mirko Cvetković, membre du Parti [socialiste] démocratique, en place de juillet 2008 à mars 2011, nomma l’ultralibéral Mladjan Dinkić comme vice-Premier ministre et ministre de l’Économie, entouré par une majorité de ministres socialistes. Une fois de plus, ce parti fondé par d’anciens communistes montrait son accointance avec les milieux de la finance apatride. Cette coalition fut promue par les officines suprématistes américaines, à l’instar de la NED, de la Soros Foundation et de l’USAID. En mars 2011, Dinkić, menacé de limogeage, préfère présenter sa démission, entraînant ainsi la chute du gouvernement. La seconde formation de Mirko Cvetković se maintient à peine plus d’un an, de mars 2011 à juillet 2012, à laquelle succède le dernier gouvernement d’Ivica Dačić du Parti socialiste de Serbie. En utilisant le même processus répressif que celui de la révolution française, depuis mars 1999, marquant le déclenchement des frappes aériennes, la Yougoslavie est bien devenue la première victime du Nouvel ordre mondial, dont les agents ne sont que d’anciens communistes recyclés en pro-occidentaux. L’histoire de Draža Mihailović, général royaliste serbe très populaire, mort le 17 juillet 1946, et livré par Londres aux communistes de Tito, se répète. La Serbie montre une fois de plus la collusion existant entre communisme et capitalisme.

Sur l’échiquier diplomatique, nous constatons que l’Occident a exploité la disparition momentanée de la Russie pour attaquer la Serbie. L’accession de Vladimir Poutine comme président de la Fédération de Russie, en 2000, a eu lieu quand l’agression territoriale de la Serbie était en cours de réalisation. Des volontaires russes combattirent alors aux côtés de leurs frères serbes en Bosnie et au Kosovo. Le retour de Poutine au pouvoir, le 7 mai 2012, est devenu une source d’espoir pour les nationalistes serbes qui ont échappé aux purges du TPIY. Ils espèrent une alliance avec la Russie pour assurer l’indépendance et la sécurité nationale. La forte influence russophile est démontrée par un florilège d’associations serbo-russes. La coopération technique militaire était déjà développée sous le précédent régime. Les Russes l’ont élargie dans l’ambition de posséder une base militaire à proximité de Nis, la troisième plus grande ville de Serbie, à quelque 160 km de la base américaine de Camp Bondsteel.

En outre, la Serbie est positionnée sur 450 km dans le cadre du tracé du gazoduc South Stream, prévu pour fin 2015. À cet effet, il a été construit à Banatski Dvor, en Voïvodine, un grand réservoir d’une capacité de 300 millions de m3 de gaz pouvant fournir toute l’Europe occidentale : la Serbie en contrôlera le robinet. Alors, pour perturber cette entente autour de la politique énergétique entre Belgrade et Moscou, les États-Unis tentent d’exacerber le sentiment indépendantiste de cette ancienne province hongroise et bulgare, qui fut unifiée à la Serbie à l’issue de la Première Guerre mondiale, le 12 novembre 1918.

Les communistes bradent la Yougoslavie

Cette relation serbo-russe signifiera une intensification de la coopération entre deux pays qui pourrait voir l’intégration de Belgrade au sein de l’Union eurasiatique de Vladimir Poutine. La Serbie trouverait ainsi une issue économique honorable, alors que la Yougoslavie est devenue un espace territorialement fragmenté, où six entités théoriques jouent la comédie de l’indépendance. Dans l’ex-République de Yougoslavie, les États ont perdu le contrôle de leurs ressources : l’agriculture et les secteurs industriels ont été bradés aux intérêts étrangers par le biais des privatisations. Les banques yougoslaves ont été achetées par des banques étrangères. Les sources d’eau minérale et les entreprises de tabac sont entre les mains de Coca-Cola et de British American Tobacco. La Dalmatie a perdu certaines de ses îles, vendues au plus offrant. Construite par le consortium turco-américain Bechtel-Enka, l’autoroute Zagabria Adriatico a coûté trois fois plus que l’estimation initiale. Les États-Unis contrôlent l’acier serbe. La navigation sur le Danube a été considérablement réduite : la Slovénie et la Croatie n’ont plus d’autosuffisance alimentaire et doivent importer les denrées d’Allemagne et d’Autriche. Le pro-occidental Milo Djukanovic, vingtième fortune du monde, a vendu la quasi-totalité de l’économie monténégrine à des entreprises occidentales. Un bel exploit pour ce pur produit de la Ligue des communistes de Yougoslavie. En 1989, à l’âge de 27 ans, il devint membre du comité central, le plus important organe de décision du parti.

La marque automobile serbe Zastava a disparu à la faveur de Fiat. En septembre 2000, Georges Soros, le « humaniste » juif qui réduisit des milliers de Brésiliens à l’état d’esclavage dans les plantations de canne à sucre, investit 150 millions de dollars pour obtenir les contrôle des mines d’or, d’argent, de lignite et de zinc de Trepca, dans le nord du Kosovo, représentant une valeur de 5 milliard de dollars. L’espace yougoslave a subi le vol et le pillage. Cependant, malgré la période désastreuse de transition démocratique, l’État serbe a maintenu une identité solide et une forte capacité de résistance.

Enfin, le peuple serbe qui n’a pas vendu sa liberté à l’OTAN, continue à résister en Bosnie et au Kosovo. Dans le Nord du Kosovo, les Serbes refusent de céder au pouvoir des représentants et des mafieux albanais placés par l’OTAN. Cette résistance sans leader est un modèle, comme le montre le barrage de Kosovska Mitrovica, grande cité industrielle, dont l’essor reposait sur les mines de Trepca. Le pont reliant les rives du fleuve Ibar, surveillées jour et nuit par des volontaires, constitue un symbole que l’OTAN ne peut accepter : il utilise des hommes liges du gouvernement pour parvenir à une « solution ». Les quelque 40 000 Serbes qui vivent dans cette partie du Kosovo ne reconnaissent pas l’autorité de Pristina. Le 3 novembre 2013, les élections municipales organisées dans le Nord du territoire kosovar, avec la bénédiction et le soutien de Belgrade, pour la première fois depuis l’indépendance du Kosovo proclamée en 2008, ont été interrompues par des nationalistes serbes ayant fait éruption dans des bureaux de vote de la partie nord de la ville de Kosovska Mitrovica.

Les municipales kosovares étaient considérées comme un test pour l’application de l’accord de normalisation des relations entre Belgrade et Pristina, conclu en avril 2013 à Bruxelles sous le « parrainage » ou plutôt la vindicte de l’Union européenne, qui s’évertue à la démolition de la liberté des peuples.

Laurent Glauzy

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