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Racaille : le stade ultime du consumérisme…

Entretien avec Xavier Raufer

Peut-on expliquer la violence débridées des bandes des « quartiers sensibles » par la culture de l’immédiat, du « tout, tout de suite », des jeux vidéo ?

Distinguons les fondamentaux de la vie criminelle du contexte dans lequel elle s’écoule. Le milieu criminel est forcément violent et ne peut que l’être, car les bandits sont stricto sensu des hors-la-loi. Exclus de la justice du monde honnête, ils ne peuvent faire condamner un concurrent, ou un rival, par un de ces juges qu’ils fuient comme la peste.

Autre règle d’or : le Milieu est territorial – avec l’évidente exception des bandits nomades. Il faut donc au malfaiteur sédentaire un fief d’où mener ses affaires, illicites ou autres. Voici un dealer de drogue : si un intrus envahit « son » territoire, il ne peut se plaindre au commissariat, ni faire condamner l’envahisseur à une amende ou à la prison. Il peut le frapper ou le tuer. Et pour que la leçon soit explicite, qu’elle soit spectaculaire : lynchages filmés, usage d’armes de guerre, etc. Ainsi, contrairement au garde des sceaux, le Milieu croit fermement à la vertu de l’exemple…

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