Les partis européens d’extrême-droite attirent de plus en plus de partisans et comptent créer une puissante fraction anti-UE au Parlement européen, écrit vendredi 6 décembre le quotidien Nezavissimaïa gazeta.
En 2014, un député européen sur quatre pourrait avoir comme objectif de détruire la zone euro et de renforcer la politique d’immigration des pays occidentaux, craignent les sociologues de la fondation Konrad Adenauer. Les résultats de leurs dernières recherches ont été récemment publiés dans la presse allemande.
Au vu des récentes élections qui se sont déroulées dans les pays membres de l’UE, les partis eurosceptiques ne sont plus considérés comme marginaux depuis longtemps. Ils sont même soutenus par un grand nombre d’électeurs. Le Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni, dirigé par Nigel Farage, a obtenu aux élections régionales de mai 2013 26% des voix et 147 sièges au sein des conseils municipaux. Ce résultat a été reconnu comme sensationnel étant donné que l’année précédente les eurosceptiques n’avaient obtenu que huit places.
En France, le candidat du Front national a remporté la victoire aux élections cantonales de Brignoles avec 53,9% des voix (au second tour il était opposé à Catherine Delzers, soutenue par 20,8% des électeurs au premier tour, le candidat socialiste avait été éliminé avec 14,6% des voix).
Le parti d’extrême-droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) a été fondé le 6 février 2013. Il est présidé par Bernd Lucke, professeur à l’université de Hambourg. Sept mois après sa création, 14 000 personnes adhéraient déjà au parti. Aux législatives de septembre en Allemagne ce parti anti-euro a obtenu 4,7% des voix, manquant de peu de passer la barrière des 5%. Les experts estiment que l’équipe du professeur Lucke a de grandes chances de faire partie du parlement européen, où la barrière est de seulement 3%.
Pourquoi cette hausse de popularité des partis nationalistes en Europe ? Les sociologues allemands mettent en évidence plusieurs facteurs : la présence d’un grand groupe d’électeurs déçus par la politique de leur gouvernement, le système électoral qui n’empêche pas l’évolution de nouveaux partis, les débats permanents sur les problèmes d’immigration et la crise de la zone euro.
Au Royaume-Uni le Parti de l’indépendance peut se vanter d’avoir un sponsor influent : le millionnaire Paul Sykes, qui fait partie des personnes les plus riches du pays, a récemment promis dans une émission de la BBC d’investir une grande somme d’argent dans la campagne électorale des eurosceptiques britanniques pour augmenter leurs chances de victoire aux législatives européennes.
Geert Wilders, chef du Parti de la liberté néerlandais, est considéré comme l’un des leaders
d’extrême-droite les plus charismatiques d’Europe. Lorsqu’en 2010 Wilders a été convoqué au tribunal pour avoir qualifié le Coran de source du terrorisme islamique, le procès s’était transformé en action politique de droite.
Les eurosceptiques comptent créer en 2014 une puissante fraction commune au Parlement européen. Geert Wilders et la Française Marine Le Pen se sont sérieusement penchés sur la formation d’un bloc
anti-européen lors d’un entretien à La Haye en novembre, qui s’est conclu par une grande conférence de presse.
Mais les populistes de droite pourraient rencontrer certains problèmes, en dépit de leurs positions similaires sur l’islam et l’euro. Les opinions antisémites de Marine Le Pen ne coïncident pas avec la position de Geert Wilders, qui a longtemps vécu en Israël et considère les Juifs comme des compagnons d’armes qui combattent les musulmans. Le leader néerlandais soutient la communauté gay, tandis que Marine Le Pen s’oppose formellement au mariage entre couples de même sexe. Les eurosceptiques britanniques et allemands ont déclaré, sans entrer dans les détails, qu’ils ne voulaient pas avoir affaire à Geert Wilders.
RIA Novosti via http://francelibre.tumblr.com/