Détroit, ville fantôme frappée de plein fouet par la crise économique, attire étrangement de plus en plus de visiteurs. Le LA Times s’est glissé dans une visite guidée pour comprendre ce que ces ruines ont de si extraordinaire.
Comme nous le rapportions cet été, la ville de Détroit a été déclarée en faillite le 18 juillet 2013. Une faillite provoquée par une baisse de la population, passée de 1,85 millions en 1950 à 710.000 en 2010, plus assez pour «maintenir l’infrastructure fixe ou pour payer les retraites qui ont été gagnées en des temps plus prospères».
Le plan de sauvetage de 2009, lancé par Ford, General Motors et Chrysler n’a pas suffi à redresser la ville du Michigan, ancien fleuron de l’industrie automobile, comme l’expliquait Stéphanie Vidal sur Slate. Détroit est aujourd’hui en ruines.
La ville n’a même pas les moyens de démolir ses établissements abandonnés. Selon le LA Times, Détroit compte 78.000 bâtiments délaissés et le coût de démolition pour chaque structure s’élève à 8.000 dollars, un montant trop élevé pour une ville en faillite.
Sur les 142,9 km2 de la ville, 85% ont connu une baisse de population. Il reste certes des habitants, mais les investisseurs eux n’ont pas l’air de se battre pour reprendre la ville en mains. Cela fait par exemple depuis 1988 que le Michigan Central Depot doit être rénové.
Motor City semble s’éteindre petit à petit. La ville a d’ailleurs fait l’objet de nombreux reportages photo, dont The Ruins of Detroit, l’œuvre de deux photographes français.
Mais Détroit a plein de ressources et certains de ses habitants ont trouvé des solutions pour attirer les touristes: des visites guidées.
Jesse Welter a commencé ses premières excursions urbaines en 2011 mais c’est depuis cette année que le «secteur touristique» a vraiment redémarré. Jesse Welter connait tous les recoins de la ville et pendant trois heures, il vous fait visiter l’ancienne église méthodiste, la gare ou encore une ancienne école pour filles.
Les locaux voudraient que les visiteurs voient le bon côté du nouveau Détroit, «tels que les champs abandonnés que les agriculteurs entreprenants ont transformé en jardins urbains». Mais rares sont les visiteurs qui, par la suite se joignent à leur cause.
Les habitants n’approuvent pas tous l’action de Jesse, mais lui estime faire réfléchir les gens. Les visites guidées font tout de même des heureux : les hôtels qui témoignent d’une «légère hausse» dans leur chiffre d’affaire.