En poursuivant inlassablement la moindre parole, le moindre geste, la LICRA ne peut que susciter un violent sentiment de rejet.
S’appuyant sur une demi-douzaine de photos qui ont circulé sur les réseaux sociaux, la LICRA vient d’annoncer qu’elle allait porter plainte pour des « quenelles » réalisées devant la synagogue de Bordeaux.
Laissons un moment de côté le débat sur le fondement juridique de cette démarche et posons la question de son but. Cette démarche est-elle de nature à faire reculer l’antisémitisme ou au contraire risque-t-elle de provoquer en retour davantage d’antisémitisme encore ? Cette question est cruciale, car si la réponse est la seconde proposition, alors la démarche de la LICRA — et peut-être même sa raison d’être — est illégitime.
Revenons à la notion même d’antisémitisme, dont la définition – vous allez le voir – est loin de faire consensus.
Calquée sur celle du racisme, une première définition de l’antisémitisme est une hostilité aux juifs du seul fait qu’ils sont juifs. Cette définition a l’avantage de légitimer erga omnes la lutte contre l’antisémitisme au seul motif que nul ne peut être tenu pour responsable de ses origines.