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SOUS LE SIGNE DE LA BANALITÉ, OU QUAND « CAUSEUR » CAUSE À TORT ET À TRAVERS....

C’est donc Marc Cohen qui s’y est collé ! Dame Lévy, dans son ego transcendantal, n’a pas condescendu à répondre elle-même. Elle aurait pu effectuer un simple démenti, puisque le malentendu n’avait rien d’outrageant. Elle aurait même pu se contenter d’évoquer un malentendu puisque malentendu il y a eu.

Non, il lui a fallu un billet officiel et se voulant humoristique du rédacteur en chef de Causeur, adressé aux Inrocks, qui avaient eu le malheur de relayer la rumeur infamante. Malheureusement, comme il n’est pas très finaud, le rédac’ chef en a profité pour répandre sur les royalistes les vannes les plus éculées, que même un pigiste de TF1 n’ose plus faire, ce qui donne un billet un peu lourdeau et surtout ringard, car tout est ringard, chez notre homo festivus, ex-pilier du Groupe d’Intervention Culturelle Jalons, ex-rédacteur en chef de L’Idiot International, jusqu’à cette « surboum » que l’AF organiserait le 18 janvier prochain, " terme vieilli " (dixit Le Robert) qui sent son pré-ado des années 1970, voire 1960...

Car, sous prétexte de faire la leçon aux Inrocks, tout y est.. sauf le fond : allusion à la « peste brune », à une « collusion nauséabonde », aux « Bourbons hors d’âge », Dame Lévy « enrôlé[e] dans les galères de Sa Majesté », « la camelote du Roy » — « Roy » avec un y, bien sûr, Marc Cohen prenant sa propre ringardise pour l’actualité du royalisme français. Quelle finesse ! Au fond, le naturel revient au galop, car ce que traduit cette prose désespérante, c’est ce ringard mépris républicain de la France millénaire dont on pensait Causeur indemne, qu’on croyait réservé à ces autres ringards que sont Jean-Luc Mélenchon ou Manuel Valls, pour lesquels c’est la gauche qui a inventé la nation ou ce sont les événements du 10 août 1792 qui ont porté la France sur les fonts baptismaux. D’ailleurs, de la part du rédacteur en chef d’un magazine qui a l’honneur de compter parmi ses collaborateurs un nombre certain de royalistes assumés et ...passés à un moment ou à une autre par l’école d’Action française, c’est décidément peu finaud...

Un peu plus, Cohen accusait les Inrocks de complicité active avec l’Action française dans la divulgation de cette rumeur : Dame Lévy participant à une journée de réflexion sur la nation et l’Europe organisée par l’AF. Malheureusement, Marc Cohen ne dit pas le profit qu’aurait retiré l’AF à lancer ce bobard ni les Inrocks à le relayer : pensait-elle que l’intéressée ne démentirait pas ? Ou Marc Cohen feint-il de penser que l’AF voyait en Dame Lévy son invitée la plus prestigieuse dont le seul nom lui ferait refuser du monde ? Qu’il y ait eu malentendu sur la participation de la dame, c’est certain. Que Son Ego transcendantal délègue Marc Cohen pour accuser l’AF d’un bobard gratuit afin de nier jusqu’à la possibilité de tout contact, c’est pitoyable.

Oui, nous avons bien invité Elisabeth Lévy, oui nous avons été fondés à penser qu’elle avait accepté cette invitation, oui, il y a bien eu malentendu. D’où notre annonce, relayée par les Inrocks, d’où notre rectification dès que nous avons su que la dame ne viendrait pas. Mais pourquoi accuser les Inrocks d’avoir failli à leur mission d’information ? Au fond, cette annonce faisait honneur à l’intéressée, elle qui cherche à passer pour une femme libre : n’était-ce pas la meilleure preuve de son refus de toute tyrannie de la bien-pensance, n’était-ce pas pour elle l’occasion, indépendamment de toute « collusion nauséabonde », de faire un vrai pied-de-nez aux tenants de l’Empire du Bien ? Les Inrocks, comme nous, croyaient à la vérité du personnage Elisabeth Lévy. Doit-on les en accuser ? Devons-nous nous en repentir ?

Car notre erreur, au fond, comme la leur, a peut-être été de croire qu’Elisabeth Lévy existait. Ou plutôt que ses incessantes citations de Philippe Muray avaient fini par la faire exister, que l’auteur des Maîtres Censeurs qui, en leur temps, avaient réjoui toutes les intelligences libres, ne pratiquerait pas l’autocensure, que ses insolences médiatiques étaient tout sauf ...médiatiques, mais l’expression d’un caractère trempé et indépendant. Et c’est à ce titre que nous l’avions invitée. C’est à ce titre que nous avons cru, benoîtement, qu’elle avait accepté, et que nous avons annoncé, à tort mais en toute bonne foi, sa venue, au milieu des autres invités.

Philippe Muray, Monsieur Cohen, car c’est à lui qu’il faut revenir, n’avait pas pour notre tradition politique le mépris des nigauds. En septembre 2005, sans penser déroger à son honneur ni à une réputation médiatique dont il se foutait, lui, il nous avait fait l’amitié d’accorder un entretien aux Epées, une revue clairement royaliste et maurrassienne, qui portait fièrement en écharpe cette sentence de Pierre Boutang : « Le droit du prince naît du besoin du peuple ». L’entretien portait sur Festivus Festivus, publié en collaboration avec une certaine ...Elisabeth Lévy. ll nous y confiait des propos dont votre billet fait ressortir toute l’actualité : « La société n’est plus agitée que par ce mouvement ininterrompu de responsabilité-irresponsabilité qui lui donne une apparence de vie. Elle en tire des séries d’émotions primaires qui sont comme des électrochocs dans lesquels chacun croit assouvir des illusions d’autonomie et d’individualité ».

Marc Cohen, je vous rassure, le site de l’AF, pour sa part, a bien rétabli « la banale réalité  ». Car, pour le coup, l’expression est exacte : oui, nous avons rétabli « la banale réalité », la vôtre et celle d’Elisabeth Lévy.

François Marcilhac, directeur éditorial de L’AF 2000

PS : Cela dit, que ce léger ...malentendu ne nous interdise pas de dire tout le bien que nous pensons du dossier de Causeur de janvier 2014 : «  L’Europe, c’est fini, et si on essayait la France ? », en vente ici.

http://www.actionfrancaise.net/craf/?SOUS-LE-SIGNE-DE-LA-BANALITE-OU

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