Le général Bertrand Soubelet, grand patron des opérations et de l’emploi à la Direction générale de la gendarmerie nationale, a fait parler de lui ces derniers temps en osant dire tout haut, devant la commission de l’Assemblée Nationale de lutte contre la sécurité ce que les gendarmes pensent tout bas. Il a évoqué la lourdeur des procédures judiciaires dont les délinquants savent bien se servir. Il a dit l’inquiétude des gendarmes de voir les victimes moins bien traitées que les coupables. Il n’a pas hésité à dire : « Évidemment, l’insécurité et le sentiment d’insécurité ne cesseront d’augmenter tant que la réponse collective à la délinquance ne sera pas adaptée… Les auteurs d’atteintes aux biens (cambriolages, vols…), les plus importantes numériquement, bénéficient d’un traitement pénal qui leur permet de continuer à exercer leurs activités. » Des propos totalement assumés puisque le général savait que les journalistes étaient présents dans la salle.
Lors de ses vœux à la gendarmerie, le ministre de l’Intérieur Valls n’a pas manqué de faire allusion à cette sortie remarquée : « Je n’ai aucun doute de l’adhésion et de la loyauté de la gendarmerie. Les ministres de l’Intérieur et de la Justice concourent pleinement à l’autorité de notre Etat. Les forces de l’ordre et la justice doivent partager les mêmes buts. Avec la Garde des sceaux, nous sommes sur la même longueur d’onde. Je demande de poursuivre le travail dans le même état d’esprit et je ne tolérerai aucun manque à cette ligne de conduite sur le cap, la direction et la manière de travailler ensemble car l’engagement et la loyauté sont indispensables. »