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Quand les intérêts des plouto et kleptos réunis changent, alors on fait tourner les girouettes.

Alain Juppé vient d’interdire les spectacles de Dieudonné dans sa bonne ville de Bordeaux.

Juppé aime montrer l’exemple, sur de nombreux points, il a, dans le passé, ouvert la voie aux socialistes. Des voies dans lesquelles ils n’ont eu qu’à s’engouffrer, préparées et défrichées qu’elles étaient par « leurs adversaires ».

Il faudrait un livre pour analyser et  tenter de percer à jour le comportement de ceux qui servent de tenant lieu d’opposants de droite. Hélas, la vie est courte et il y a tellement à faire et à dire que l’on ne sait où donner de la plume. Juppé n’est pas plus mauvais qu’un autre, il est même  « le meilleur d’entre eux », vous  vous souvenez ? Si on veut bien se souvenir de sa proximité avec Chirac, on comprend mieux, à la fois ses  initiatives  radical-socialistes et son positionnement actuel.

Le fait de se positionner comme homme de dossiers, comme « belle mécanique intellectuelle »,  comme sujet supposé savoir par ses études et ses diplômes,  tient lieu, remplace les convictions,  d’une part, et le penser -juste-, d’autre part. On fait de la politique comme on résout un problème, avec sa tête, jamais avec ses tripes, jamais avec son cœur. L’empathie, connait pas.  Le réel, mis à part les fiches bristol rédigées par les conseillers, connait pas.

Le problème, c’est que dans les écoles et surtout pas à l’ENA,  on apprend à penser, on apprend à gloser sur les travaux des autres, on apprend à articuler, on apprend à optimiser. Ah, l’optimisation, comme elle est tenante et comme elle évite de choisir, de prendre des risques. La démarche par recherche d’optimum préserve une carrière.  Hélas, l’optimisation, optimise, certes, un dossier, une solution, mais jamais elle n’emporte l’adhésion car son grand secret, c’est de ne satisfaire vraiment personne, de mécontenter tout le monde.

Le précurseur en la matière a été Giscard, il a tenté cette voie de l’optimisation au cas par cas. Esprit unique, flamboyant d’intelligence, de savoir et de méthode énanique de pensée -non pensée.  Il avait la réputation d’avoir lu tous les « Que sais-je » et nous pouvons attester personnellement que nous n’avons jamais rencontré quelqu’un aussi impressionnant sous cet aspect « je-sais-tout -sur-tout ». Il savait même mieux que moi ce qui était bon pour le journal que je dirigeais. On a vu le résultat, il a tellement optimisé qu’il a réussi à ne pas être réélu.

Il n’y a pas de parti politique de droite, conservateur des  acquis de la société civile, respectueux de l’idée de Nation, amoureux du progrès économique, chantre de l’innovation technologique, anti malthusien, défenseur  des libertés et promoteur de la prospérité en France. C’est clair, c’est net et imparable. Ceux qui se font passer pour tels sont des imposteurs, énanistes ou avocaillons qui ne connaissent de la vie que… des dossiers.  Pour eux, la pensée est relative,  l’absolu n’existe pas. Une chose est, certes, mais elle pourrait aussi être autre. Ils n’ont pas de conviction.

Bébéar, parrain de la droite, proche de Giscard,   nous disait un jour, nous autres, intellectuels, nous ne pouvons pas réussir en politique car nous savons qu’une chose qui est, peut aussi être autrement, et même son contraire. Il y a toujours des arguments « pour » et des arguments « contre ». En étant honnête, il n’est guère possible de trancher.

La pensée de ces gens  manque d’ancrage. Elle flotte, déconnectée qu’elle est de la réalité sociale, du sang, des larmes,  ancrée qu’elle est dans l’Idée. Ils ne se rendent pas compte qu’ils servent de paravent à d’autres  qui, eux, sont ancrés dans le Réel par le biais de leurs intérêts de très grande entreprise ou par le biais de leur fortune de type klepto.  La droite est un paravent, derrière lequel se cachent des intérêts économiques et financiers particuliers. Maladroit car mal dans sa peau et dans son être, Sarkozy l’a laissé transparaître trop rapidement. Des intérêts qui ne sont pas ceux du peuple, du vrai peuple de droite, des classes moyennes,  des classes productives qui se coltinent, elles, le poids du réel.

La droite politique n’a aucune réflexion sociologique. Elle ne se demande pas quelles sont les valeurs unifiantes de mon camp, avec qui puis-je faire alliance, constituer un bloc électoral pour arrêter cette dérive fatale, quel est l’état de la société en cette période crise? Non car le problème de cette pseudo opposition de droite, c’est l’argent, la désignation, la nomination. Et tout cela vient d’en haut, pas d’en bas, pas  du peuple que l’on veut représenter. La collecte et la reconnaissance d’en haut remplacent la sélection des plus aptes. Le brio, le brillant intellectuel, le savoir-plaire aux bailleurs de fonds et aux parrains remplacent la vraie compétence.  Pour monter, il faut savoir parler, plaire, magouiller, surfer, tuer. La droite est l’expression de la ploutocratie, des  intérêts, des illusions de la ploutocratie. Et le peuple de droite, les classes moyennes productives, les défenseurs de la famille, le socle de la Nation, tous ceux-là sont orphelins.

Personne ne s’interroge, personne ne relève, comment un parti politique peut-il être assez  nul pour choisir comme leader à Paris, ville phare, ville symbole  de la normale défaite socialiste, NKM, une personne qui, avant même le début du combat, alors même que le rejet des socialistes  est à son maximum, est donnée battue au second tour. Comment est-ce possible, alors que Hidalgo elle-même est un repoussoir sans consistance !

Il n’y a pas de mode de sélection des élites politiques, il y a un processus  d’élevage de poulains qui, selon qu’ils appartiennent à une écurie ou à une autre, ont une chance ou n’en ont pas. Personne ne s’autorise authentiquement des couches et classes sociales qu’il, ou elle, prétend représenter. En France politique, tout est parachuté.

Et quand les intérêts des plouto et kleptos réunis changent, alors on fait tourner les girouettes.

Personne n’ose dire que le grand virage de la droite, son virage social-démo coïncide avec l’internationalisation, puis la globalisation des grandes firmes bailleurs de fonds ; d’abord les firmes du capitalisme actionnarial public, puis ensuite, plus tardivement, celles du capitalisme familial dont Peugeot a été le dernier et défunt exemple.  Quand le capitalisme familial a cessé  de financer la droite dure et les syndicats anti-communistes  et qu’ils ont reconnu la CFDT, tout a suivi.

C’est Edgar qui disait, « mais non je ne suis pas une girouette, c’est le vent qui tourne », Edgar ne disait pas la vérité ; ce n’était pas le vent qui tournait, mais l’argent, le « pognon » qui changeait de sens, cet argent qu’il recevait  de ses très gros maîtres,  bailleurs de fonds,  par sacs de billets entiers. Quand l’intérêt des bailleurs de fonds changeait, Edgar changeait. Et c’est exactement ce qui se passe maintenant,  les bailleurs de fonds jouent la carte socialiste molle, tyrannique mais molle. Les bailleurs de fonds ont misé sur le global, l’international, l’euro, l’alignement, et donc la destruction des formes capitalistes, pré capitalistes, nationales françaises, Les couches moyennes  sont, dans le cadre de ce choix des archaïsmes qu’il faut neutraliser. Et liquider.

D’où la stratégie, cynique, honteuse, qui consiste,  non pas à vouloir faire progresser les couches sociales moyennes, non pas à leur ouvrir les yeux, à élever leur niveau de conscience politique, mais à les  égarer, les fourvoyer. En les fourvoyant, on les neutralise. On les rend bêtes, primaires, on les envoie paître dans les herbages empoisonnés, pestiférés,  afin ensuite de pouvoir dire : « ce sont des fachos ».

Nous osons le dire tout haut, tout clair, les ploutocrates français, les kleptocrates français et leurs prolongements politiques produisent le fascisme afin de se protéger de  toute attaque,  afin d’interdire les analyses.  Il faut qu’il soit interdit de les critiquer, de les montrer du doigt, il faut jouer sur les amalgames. Il faut jouer sur cette équivalence que l’on retrouve dans les parties sombres de l’inconscient collectif. Argent, richesses, usure, égale juif.  Les ploutocrates  se  réfugient derrière la Shoah. On n’a plus le droit de dénoncer un système criminel producteur d’inégalités et de misère par la prédominance du financier, car, si on le fait, on se retrouve accusé d’être antisémite, On se retrouve aux bans de la société.  Les ploutocrates, kleptos du monde entier, ont compris le parti qu’ils pouvaient tirer de l’Histoire.

Dans les années 30, pour lutter contre la déstabilisation sociale et la tentation bolchévique,  ils ont utilisé le fascisme, financé Hitler et le réarmement de l’Allemagne. Voir les comportements de gens comme Ford. Ils ont fourvoyé les luttes sociales dans la recherche de boucs émissaires.  Quand la guerre s’est terminée,  pour les plus intelligents, dès Barbarossa, ils ont compris le parti qu’il pouvait tirer de la défaite, ils ont désigné la Bête, le fascisme comme repoussoir ultime et utile.  Comme cul de sac. D’où le sens profond de la remarque prêtée à Churchill.

L’évangile a une dimension philosophique. A condition d’être analysé, dévoilé.  Il dit aux chrétiens, si on vous frappe la joue gauche, alors tendez la joue droite. Le sens commun, toujours favorable  à la résignation, prend ce conseil comme un conseil  de soumission.  C’est une erreur, une erreur de superficialité. Car  tendre la joue gauche n’équivaut pas à recevoir la claque sur la joue droite. Celui qui tend la joue gauche commet un acte volontaire, il réagit, il n’est pas passif,  il reprend en fait l’initiative face à son agresseur qui est  ainsi décontenancé. Il redevient le maître du jeu. Et ce faisant, il se met en position de se faire comprendre par son adversaire, de se faire entendre.  Et même peut-être de l’amener à s’excuser et regretter son geste. Si on vous frappe de la claque de l’antisémitisme,  ne vous sentez pas coupable, ne baissez pas la tête, tendez la joue gauche, dignement, fièrement et regardez votre agresseur  dans les yeux. Puis expliquez-lui en quoi, lui, est complice de manœuvres infâmes et dégradantes.

The Wolf http://francelibre.tumblr.com/

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