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Hollande ou la stagnation brejnevienne

Depuis 2012 l'Hexagone s'est encore plus enlisé dans les fausses concertations n'aboutissant à aucune vraie solution. Les "pactes de responsabilités" que l'on nous annonce et qui supposeront de longues tractations aboutiront-ils à autre chose ?

Le premier problème du successeur d'Armand Fallières ne tient pas à son donjuanisme mais bien à sa pratique éhontée, généralisée, et de plus en plus visible, du mensonge. Dans ce registre, il ne semble absolument pas séparer sa vie privée de son activité publique. Qu'il perde son temps à séduire certaines midinettes n'en fait pas la réincarnation de Félix Faure. Au moins ce dernier brillant cavalier croyait-il pouvoir réformer le pays et rehausser la fonction du chef de l'État, ce que les radicaux-socialistes de l'époque ne pouvaient, déjà, lui pardonner.

Puisse son chauvinisme en pâtir, il faut plutôt chercher le modèle de Hollande du côté du pays du "socialisme réel". Sans que l'on s'en doute il ressemble particulièrement à Léonide Brejnev.

Ayant destitué le grossier Khrouchtchev, bourreau de son Ukraine natale, agitateur de rue devenu provocateur sur la scène internationale, l'URSS aspirait à un secrétaire général "normal".

On l'espérait, on l'affirmait, décidé à entreprendre les "réformes" dont le pays avait besoin. Dans la France d'aujourd'hui tous les commentateurs officiels et les opposants de façade feignent d'agir "pour sauver son système social". Dans l'Union Soviétique d'alors il ne fallait surtout pas toucher aux grandes "conquêtes de la révolution d'octobre". Cette expression parce fixait les limites que le "réformisme soviétique" allait s'assigner à lui-même.

Les réformes promises n'advinrent jamais, n'aboutirent en aucune manière. L'économie de pillage, l'accumulation des privilégiés de la nomenklatura, la survie artificielle des gouvernants grâce à la rente des matières premières enfoncèrent dans la misère le plus grand territoire de la terre, jusqu'à l'écroulement final du communisme dans le sang, la crasse et la vodka.

Faut-il vraiment prolonger le parallèle avec le royaume de Monsieur Normal en voie de rabougrissement ?

Contentons-nous ici de mesurer, à l'aide de la partie vide du sablier, le temps de ce septennat quinquennat, écoulé jusqu'ici en loisirs pour quelques jouisseurs et de difficultés pour les familles françaises.

Après des mois d'impuissance, de concertation qui n'aboutit pas, de projets Duflot en voie de dégonflement, de restructuration ferroviaire improbable, de rencontres stériles avec les partenaires sociaux, enfin, apprenait-on, le 31 décembre, que tout aller changer.

Convenait-il en douter ?

Dès le 7 janvier, en effet les annonces de bonnes nouvelles s'accumulaient. Ainsi, à en croire "20 minutes", le sénateur Jean-Vincent Placé aurait réglé "l’ensemble" de ses 18 000 euros de contraventions automobiles, et cette transaction ne devrait rien à l'argent des contribuables. Promis, juré. Et puis le très intègre Jean-Pierre Kucheida, ancien député-maire socialiste de Liévin, était placé en garde à vue le matin même dans le cadre d'une information judiciaire. Mais, qu'on se rassure, il n'a été entendu, d'après Libération, "que sur des faits de corruption "présumée". (1)⇓

Il ne s'est donc rien passé du côté de ces tristes sires, les journaux ne racontant que des bobards inoculés par les télémagistrats.

Or, le même jour, François Hollande déclare que "l'État doit changer". "Réformer l'État, c'est le rendre plus efficace", a-t-il dit encore ajouté ce jour-là. (2)⇓

Et dans les jours qui ont suivi, la république est restée encore plus ferme, encore plus insoupçonnable sur ses valeurs de liberté d'expression. Celles-ci n'ont-elles pas été définies par la Déclaration des Droits de l'Homme de 1789 : Article X "Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même humoristiques religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la Loi." Article VII : "(…) Ceux qui sollicitent, expédient, exécutent ou font exécuter des ordres arbitraires, doivent être punis (…)" Etc. Un pitre est sanctionné, son spectacle amputé des passages les plus scabreux : le climat délétère d'empoisonnement communautariste a-t-il, par enchantement et par décret, reculé dans les banlieues ?

Ce 14 janvier, une couche de parlottes officielles a donc été rajoutée.

L'Union soviétique a pu survivre de 1964 à 1989, sous une logue stagnation. La France d'aujourd'hui n'en possède pas les moyens.

JG Malliarakis http://www.insolent.fr/2014/01/hollande-ou-la-stagnation-brejnevienne.html

Apostilles
1 - cf. Libération du 7 janvier
2 - cf. Reuters 7 janvier 2014.

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