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Avortement : le ministre signe le remboursement d'une pilule dangereuse

MDangereuse pour l'enfant d'abord, mais ça, cela fait longtemps que les gouvernements français s'en moque, mais aussi pour la mère. Le 20 janvier, le ministre de la Santé, Marisol Touraine, a signé le remboursement d'une pilule abortive, le Miffee, pourtant très vivement critiquée par les gynécologues. En novembre, six professeurs de gynécologie reconnus avaient écrit au ministre pour lui faire part de leurs inquiétudes.

Selon ces médecins, il n'existe notamment pas de preuve d'innocuité du produit. Le Miffee ne peut être prescrit qu'en association avec un autre médicament, le gemeprost, qui n'est plus utilisé en France à cause de ses effets secondaires (il provoque des douleurs). Il doit être conservé à -15 °C et il est cher. Autrement dit, le Miffee va être utilisé en France hors des indications de mise sur le marché (hors AMM) puisqu'il va être associé à d'autres médicaments pour lesquels il n'a pas eu l'autorisation d'être associé.

Le Pr Israël Nisand, qui faisait partie des signataires de la lettre adressée à Marisol Touraine, qualifie la ministre d'«irresponsable».

«S'il venait à y avoir des problèmes de santé avec ce médicament, la ministre sera directement responsable. Et nous ne la ménagerons pas».

Le 22 janvier dernier, Marisol Touraine était dans les locaux du Figaro pour une interview. Interrogée dans un couloir pour savoir si elle avait ou non l'intention de signer le remboursement de ce médicament controversé, elle avait répondu ne pas savoir de quoi il s'agissait. Elle venait de signer le remboursement deux jours plus tôt.

Michel Janva

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