Les convenances, l’honneur, la morale… A-t-on vu ces dernières décennies un ministre, un député, un président démissionner pour cela ?
C’est une chose étonnante pour nous, Français, une histoire d’outre-Manche, venue de cette Albion excentrique qui n’en finit pas de nous surprendre. Une histoire anglaise, donc.
Ce samedi 8 février, Mark Harper, ministre de l’Immigration, a adressé au Premier ministre David Cameron sa lettre de démission. Il dit y être contraint par son sens de l’honneur, et même s’il n’est pas responsable de ce qui lui arrive, ayant été « abusé » par sa femme de ménage, il est au moins coupable d’ignorance. En effet, ayant approfondi l’examen des papiers de son employée de maison, il a découvert que ceux-ci étaient faux. La dame qu’il emploie depuis sept ans est en réalité une immigrée clandestine.
Dès lors, le ministre qui s’apprêtait à défendre devant le Parlement un projet de loi prévoyant de « durcir les conditions d’accueil au Royaume-Uni », notamment en demandant aux employeurs d’être plus vigilants sur les documents qu’on leur soumet, n’a pu que s’appliquer les sanctions qu’il promet aux autres.