Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Idéologie ou concorde nationale, il faut choisir…

« Toute guerre civile introduit l’étranger dans les affaires d’un pays » notait Jacques Bainville. Une  remarque qui s’applique  aussi bien au  terrible conflit qui ravage la Syrie  qu’aux  soubresauts violents qui ont agité ces dernières semaines une Ukraine rongée par la corruption, nouveaux lieux d’affrontements géopolitiques entre les Etats-Unis et une Russie en pleine renaissance… Esprit de guerre civile qui appartient à la mythologie d’une gauche française d’essence totalitaire et qu’elle ne parvient pas toujours à dissimuler.  « En deux ans, 84 nouvelles taxes ont été créées. Les Français ont été jetés dans la détresse. Et je conseille aux Français de mettre leur cirée car après les Européennes cela va tomber comme à Gravelotte. Le gouvernement cache de futures hausses d’impôts. »  Cet avertissement de Marine Le Pen, formulé  hier soir  lors du débat RTL-LCI l’opposant  à Arnaud Montebourg, attire l’attention sur une duplicité qui irrigue de nombreux aspects de la tortueuse politique gouvernementale. Notamment dans sa gestion/instrumentalisation de l’extrême gauche (baptisée ultra-gauche dans les médias…), dont les milices sont  utilisées (protégées par Manuel Valls avancent certains)  contre le FN pour l’entourer d’un climat de violence  anxiogène. Militants antifas qui se sont encore  livrés à de nombreux saccages  à Nantes samedi. Cette fois  lors de la  manifestation soutenue avec enthousiasme par le ministre EELV Cécile Duflot contre le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes… soutenu à bout de bras par le Premier ministre  Jean-Marc  Ayrault.

 Duplicité qui émaille aussi l’annonce par  François Hollande,  vendredi  au  Mont-Valérien à Suresnes (Hauts-de-Seine), et en présence de ministres, de  Lionel Jospin, Robert Badinter, Harlem Désir,  du  transfert  au Panthéon des cendres de quatre « grandes figures » incarnant  «l’esprit de Résistance». Comme nous le pronostiquions  en février 2013, Stéphane Hessel est écarté du Panthéon mais deux femmes et deux hommes, selon « l’esprit de parité »,  devraient  y faire leur entrée  le 27 mai 2015, lors de la Journée nationale de la Résistance.

 En l’espèce deux humanistes Germaine Tillion et  Geneviève de Gaulle-Anthonioz  toutes deux résistantes authentiques, toutes deux  déportées à Ravensbrück,  Pierre Brossolette au courage indéniable,  homme de gauche, franc-maçon, membre de Conseil  National de la Résistance, proche de Jean Moulin,  qui se défenestra  le 22 mars 1944 pour être certain de ne pas dénoncer ses camarades ,   et Jean Zay, ministre de l’Éducation du Front populaire, abattu  en juin 1944 par des miliciens.

 «Deux femmes et deux hommes qui ont incarné les valeurs de la France quand elle était à terre» et «autant d’exemples pour la nation», a dit François Hollande ce 21 février, date qui ne fut pas choisi au hasard mais aussi pour des raisons idéologiques. C’est en effet celle  du soixante-dixième anniversaire de l’exécution de 22 membres   du  controversé  groupe communiste FTP-Moi dit  Manouchian, qui regroupait  « immigrés » et « apatrides ».

 Ces derniers auraient été  dénoncés   par un agent de Moscou, Jean Jérôme,  qui  aurait volontairement livré aux Allemands le groupe suspect de déviationnisme  trotskiste, selon la thèse émise par Philippe Robrieux dans son Histoire intérieure du parti communiste. Un ouvrage qui rejoint les interrogations douloureuses de  Mélinée Manoukian dans son livre « Manoukian »  mais ceci est une autre histoire….

 Bref , contrairement à ce qu’ont annoncé un certain nombre de chroniqueurs, M. Hollande est  ici une nouvelle fois non pas dans le  dépassement des clivages, pour célébrer en cette période de  crise aiguë,  la «Résistance » et le «l’esprit de  sacrifice »,   mais bien dans l’idéologie. Celle là même  qui conduit ce gouvernement à célébrer encore et toujours  les heures les plus sombres qui ont suivi la défaite de 40. Et ce constate Bruno Gollnisch ,   alors que la France  commémore officiellement  cette année le centenaire de la cataclysmique  première  guerre  mondiale, jusqu’alors bien  absente du devoir de mémoire!

 Idéologie qui conduit aussi à taire le fait que la Résistance  fut très largement menée  sur le terrain  par des hommes et des femmes appartenant  à la droite nationaliste (lire à ce sujet notamment la remarquable « Histoire critique de la Résistance » de  Dominique Venner), à cette « extrême droite » honnie par  le Système. Idéologie qui  fait   entrer a contrario  au Panthéon, et comme le réclame officiellement le Grand Orient depuis  2007,  le ministre de  Léon Blum,  Jean Zay, auquel M.  Hollande avait rendu hommage le  jour de son investiture à l’Élysée en mai 2012, comme incarnation de  « la République », de « l’école de la République»,de la  «la laïcité»…

 Or, estime Paul Véglio sur le site Boulevard Voltaire, « Agnès de La Barre de Nanteuil,  ardente patriote, chrétienne exemplaire, chef scout et authentique résistante (…) officier du deuxième bureau de l’état-major départemental de l’Armée secrète », «  tuée en 1944 dans un train de déportés » à l’âge de 22 ans, « aurait mieux mérité que Jean Zay » d’entrer au Panthéon.

 Agnès de La Barre de Nanteuil ,  médaillée  de la Résistance et de la  Légion d’honneur à titre posthume,  « marraine de la XXVIe promotion de l’École militaire de Saint-Cyr-Coëtquidan (2002) «  est, avec Jeanne d’Arc, la seule femme à avoir donné son nom à une promotion de cette prestigieuse école d’officiers ». A  l’âge ou elle  s’engageait dans la résistance, Jean Zay lui, crachait sur le drapeau français. Mais contrairement à ce dernier «  aucune école publique  (ne porte le  nom d’Agnès de La Barre de Nanteuil) puisqu’elle n’était pas une résistante communiste ou athée ». A contrario, 150 établissements scolaires  ( !) porte le nom de M. Zay, tout comme  la promotion 2012-2013 de l’ ENA tandis qu’ il y a  cinq ans, la fondation maçonnique du Grand Orient de France a  crée à Sciences Po Bordeaux, une  chaire Jean Zay. 

 Dans son très médiocre  poème  Le Drapeau   écrit en 1924 à l’âge de vingt ans,  Jean Zay fustigeait  en effet celui-ci, «cette immonde petite guenille », « terrible morceau de drap coulé à ta hampe, je te hais férocement »,  « je te hais dans l’âme »,  « tu es pour moi de la race vile des torche-culs » écrivait-il notamment .

 Si le traumatisme suscité par  la  boucherie de 14-18 a suscité une forte  réaction antimilitariste,  et beaucoup  plus largement   un fort  attachement vaille que vaille au maintien de la paix -les pacifistes issus de la gauche furent d’ailleurs nombreux en 40  à soutenir le Maréchal Pétain  et Vichy…- Jean Zay fut surtout   un  militant radical-socialiste,   franc-maçon comme il se doit  (loge Etienne Dolet du Grand Orient).

 Benjamin de l’Assemblée  nationale, élu à 27 ans, ministre très dynamique non sans mérites parfois (notamment lors de son passage au ministère des  Beaux-Arts), Jean Zay fut beaucoup de choses mais certainement  pas un modèle de  résistant, malgré sa fin tragique.

 En juin 1940  il quitta  l’armée sans « l’accord de ses supérieurs », comme cela  a été pourtant  asséné dans   la légende dorée que constitue  sa biographie officielle,  pour gagner le Maroc sur le Massilia  en compagnie  de Mendès-France, Daladier, Mandel  et une vingtaine d’ autres  parlementaires –le  récit qu’en fait l’historien Jacques  Benoist-Méchin dans « Soixante jours qui ébranlèrent l’occident »  est très éclairant…. Il est arrêté le 15 août pour désertion, condamné à la déportation à vie et à la dégradation militaire. Les radicaux-socialistes ralliés à Philippe Pétain ont certainement usé alors  de leur  influence car  sa peine sera finalement  commuée en  peine de prison à Clermont-Ferrand,  jusqu’à son assassinat le 20 juin 1944.

 Rallié lui aussi à Vichy, décoré de la francisque avant de rejoindre opportunément la Résistance en 43,  François Mitterrand fut le premier chef d’Etat à rendre officiellement  hommage à Jean Zay à Orléans en 1994. Mais sans aller jusqu’à le « panthéoniser ». Un sens de la mesure, et il suffisait encore hier soir d’entendre les âneries professées par M Montebourg face à Marine hier soir pour s’en convaincre, qui  décidément,  a définitivement  abandonné les  socialistes depuis la disparition du très madré Mitterrand. Lui  au moins savait souvent  se tenir et  à quoi s’en tenir…

http://gollnisch.com/2014/02/24/ideologie-ou-concorde-nationale-il-faut-choisir/

Les commentaires sont fermés.