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Les 5 enseignements de la dernière consultation électorale, municipales 2014.

1/ L'abstention, tant au premier tour qu'au second, fut massive. S'il en est beaucoup pour l'avoir fait remarquer, ils oublièrent, je cite de mémoire, que 15% des Français ne sont pas ou plus inscrits sur les listes électorales. Par voie de conséquence, pour un taux d'abstention de 35%, c'est 50% du corps électoral qui ne s'exprime pas ou plus. Ainsi, quand bien même un élu atteint la barre des 60%, ce qui n'est pas si fréquent, qu'il n'a le soutien que de 30% de la population en âge de voter, soit moins du tiers. Si le discrédit qui touche la classe politique est une des explications possibles, et on songe notamment aux différents et récents scandales qui éclaboussent aussi bien gauche, droite et centre, il est d'autres raisons. Les Français comprennent de moins en moins que votant pour une autre équipe, la politique menée reste la même. Critiquer simplement François Hollande au motif de l'atlantisme, de la politique d'austérité ou du matraquage fiscal effectué par l'intermédiaire de taxes, ce serait omettre qu'il met ses pas dans ceux de son prédécesseur, Nicolas Sarkozy. Les études en psychologie ont montré que si le Peuple met du temps à assimiler une nouvelle notion, une fois celle-ci mémorisée, il lui est difficile d'en changer, même si la nécessité l'impose. C'est ce qui advient avec le référentiel gauche/droite qui est vieux de maintenant plus de deux siècles. Raison d'espérer, le vote en faveur du Front National nous indique que la mue est en train de s'opérer et que les yeux se dessillent. Rappelons aussi que même les conditions météo ne peuvent expliquer cette si grande abstention …
2/ Les élections municipales étant quand bien même locales que le climat politique national interfère sur la nature du vote exprimé. On ne me fera pas accroire que tous ces nombres maires estampillés socialistes furent durant les six dernières années mauvais, expliquant ainsi leur échec. Bien sur une explication a été déjà donnée sur Voxnr (1) mais elle n'est pas la seule. L'opposition de plus en plus flagrante a une politique qui se définissait initialement comme celle du changement, ne fut pas telle, et les Français ont donc sanctionné. Cet échec cuisant plaît beaucoup au sein de la mouvance. Si l'on peut comprendre la joie suite à l'énoncé des résultats, il ne faudrait pas oublier l'échéance majeure qui se déroulera lors des élections présidentielles de 2017. Puisque l'actuel gouvernement ne changera pas de politique, la nomination de Manuel Valls ne constituant qu'une enveloppe habillant le même produit, la gauche sera probablement absente du second tour en 2017. François Hollande ou un autre candidat présenté par le parti socialiste, à moins de se prévaloir d'une rupture radicale d'avec la période 2012-2017, ne pourront convaincre les Français. François Hollande est victime de ce que j'ai coutume d'appeler le « syndrome Jospin », homme habillé de gauche, ayant pratiqué une politique de droite, expliquant à l'époque l'important vote au profit du segment situé à gauche du parti socialiste. D'où le score désastreux de l'ancien premier ministre en 2002. Ce n'est donc pas tant Jean-Marie le Pen qui atteint lors de cette échéance un score d'exception (17%), expliquant ainsi sa présence au second tour, que le Caporetto jospinien, qui fut la conséquence de la présence du second tour du candidat du Front National. Par voie de conséquence, c'est dès maintenant qu'il faut se préoccuper de tuer la droite, l'autre forme d'hémiplégie qui touche depuis si longtemps la France. Si à mon avis, nous ne parviendrons pas à l'empêcher en 2017 d'accéder au second tour, il nous faut lui empêcher d'obtenir un bon score, ce de façon à ne pas lui donner une bonne dynamique initiale.
3/ Fatalement, puisque gauche et droite furent présentes dans la plupart des villes, ce contrairement au Front National, parce que mouvement jeune et peu subventionné, la défaite de la gauche se traduisit par la victoire de la droite. Rappelons que c'est 155 villes de 9000 à 30 000 habitants qui basculèrent. Et au moins 46 de plus 30 000. Si la droite a donc des raisons d'être satisfaite, cela ne masque pas ses difficultés : sa victoire n'est pas vraiment et il faudrait bien mieux évoquer l'échec de la gauche. Copé et Fillon aiguisent leurs couteaux fratricides, avec Nkm en embuscade, et les électeurs de droite considèrent que Sarkozy, quand bien même leur chouchou, se devra de passer par les primaires. Un Sarkozy qui juridiquement apparaît aux yeux des Français comme de moins en moins clair. La victoire de la droite, peu contestable au vu des résultats obtenus, est donc tout à fait relative.
4/ Le succès du Front National est lui flagrant. C'est une douzaine de villes qui sont acquises. Si ce score flatteur peu sembler peu élevé, il ne faut oublier ni le faible nombre de listes déposées à l'échelle nationale, ni l'avantage que constitue d'être déjà en place. A ce sujet, gageons que les maires Front National seront suivis de très près, à commencer par nos adversaires.
5/ Il est maintenant temps de conclure par un cinquième paragraphe, les quatre précédents. L'avenir, par définition, se situe devant. Le maillage du territoire effectué par le Front National va crescendo et l'effet boule de neige va jouer de plus en plus. Ceux qui hésitaient à voter tricolore sont de plus en plus à franchir le pas. Ceux qui n'osaient dire leur sympathie, le font de plus en plus. Les Européennes ont toute chance de permettre au Front National de transformer l'essai inscrit lors des municipales. A très bientôt donc. Mieux, pour reprendre une expression en vogue : à très vite !
Alain Rebours
http://www.voxnr.com/cc/a_la_une/EFAyFEEZAAFlqMaUHO.shtml

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